Journal de bord

vendredi 6 juin 2008

Emailing™

Une épine dans le pied des polluposteurs… Il est désormais interdit d’utiliser le terme “emailing”.

Panique sur le secteur du marketing direct : le terme « emailing » est devenu une marque déposée par la société Ludopia, qui compte faire valoir ses droits. Son utilisation serait à l’avenir soumise à une licence sur internet et sur d’autres supports.

Si vous tapez le mot-clé « emailing » dans Google, vous remarquerez que la liste de liens sponsorisés qui apparait suite à cette requête a visiblement diminué depuis quelques jours. C’est le constat qu’a fait Guillaume Le Friant, fondateur et président de la société d’e-marketing MessageBusiness. « Il y a une dizaine de jours, nous avons remarqué que nous n’avions plus aucun clic sur ce mot-clé là, sur lequel nous avions placé des enchères via Adwords. »

Il a alors interrogé Google qui a répondu qu’un ayant droit a fait valoir ses droits de propriété intellectuelle sur ce mot-clé, et que, conformément à ses engagements, il empêche désormais l’utilisation du terme « emailing ». Vérification faite auprès de l’INPI (Institut national de la proprité intellectuelle), il apparaît que la société Ludopia Interactive est parvenue à enregistrer ce nom comme marque, avec des droits valables en France, en Europe et dans le monde entier - hors États-Unis et Canada.

[Zdnet.fr : “L’utilisation du terme « emailing » bientôt soumis à licence”.]

[Ludopia Interactive est un loueur de fichiers pour le publipostage, la société a été créée en 2000 par Ouriel Ohayon, puis vendue en 2003 à la société Impact-Net de Sohrab Heshmati.]

(P.S. Pour mémoire, la société Impact-Net avait tenté de m’intimider juridiquement…)

1. Le 6 juin 2008,
Geabulek

C’est une solution radicale pour éliminer le franglais. Qui se dévoue pour déposer email ?

2. Le 6 juin 2008,
Rubin

Le fait que le dépôt a été accepté par l’INPI n’emporte pas présomption irréfragable de validité. Ca m’étonnerait qu’on en reste là.

3. Le 6 juin 2008,
brem

D’ailleurs, il a quelle signification en France “emailing” C’est utilisé comment?

4. Le 6 juin 2008,
Mr Peer

Il semblerait que les lecteurs qui commentent chez zdnet sont un peu stupides : ils confondent dépôt de brevet et dépôt de marque :(

5. Le 18 juin 2008,
Tatooland

ça m’a l’ai un peu foireux comme truc …. apple a déposé un brevet pour une application qui s’appelle “Mail” (je le sais car j’ai l’application sur mon mac) c’est pas pour ça que l’on bloque la moitié de Google … pourtant il me semble qu’Apple est un société un peu plus grande que celle qui a déposé le brevet pour “emailing” Enfin ça reste un mystère !

Blah ? Touitter !

Rester à Nice

Affiche du Sinn Féin appelant à voter non au traité de Lisbonne.

The poll shows the number of people intending to vote No has almost doubled to 35 per cent (up 17 points) since the last poll three weeks ago, while the number of the Yes side has declined to 30 per cent (down 5 points).

[…] The swing to the No camp has not been prompted by domestic considerations, with just 5 per cent of those opposed to the Treaty saying they are influenced by a desire to protest against the Government.

The reason most often cited by No voters is that they don’t know what they are voting for or they don’t understand the Treaty, with 30 per cent of No voters listing this as the main reason for their decision.

[Ireland.com, Stephen Collins: “Poll shows Lisbon Treaty heading for shock defeat”.]

Si malgré tout le non l’emporte le 12 juin, ce que personne ne veut croire à Bruxelles - l’Irlande devant l’essentiel de sa bonne fortune à son appartenance à l’Union -, aucun pays n’imagine renégocier un nouveau traité : « On est très loin d’une telle hypothèse, souligne un diplomate. Tout le monde est épuisé par dix ans de négociations institutionnelles et on ne voit pas très bien ce qu’on pourrait donner de plus aux Irlandais qu’ils n’ont pas déjà obtenus dans le traité de Lisbonne. » Bref, il n’y a aucun plan B. « On continuera à travailler dans le cadre du traité de Nice jusqu’au moment où les Irlandais nous diront qu’ils sont prêts à revoter. C’est une différence avec le non franco-néerlandais de 2005, c’est vrai. Mais on ne va pas renégocier à l’infini un nouveau traité. »

[Libération, Jean Quatremer : “L’UE rivée au référendum irlandais”.]

La propagande noniste est à l’œuvre : “Vote NO to Lisbon!

P.S. Pour un panorama des forces nonistes en présence, lire chez Geabulek : “Référendum : c’est dans l’Eire !” et “Référundum irlandais : diversité du non et réveil du oui”.

1. Le 6 juin 2008,
Franc belge

En Europe, on devrait plutôt refaire des guerres entre nous. C’est encore ce qu’on fait de mieux… :-(

2. Le 6 juin 2008,
Daniel Glazman

Jean-Pascal Picy a aussi un article sur le sujet. Cela doit trouiller à mort dans les états-majors, un bien mauvais signe pour la présidence française de l’UE si le traité simplifié proposé par Sarkozy est rejeté…

Accessoirement, et c’est off-topic, le “Conradh Liospóin” de l’affiche me fait irrésistiblement penser à “camarade Jospin”…

3. Le 6 juin 2008,
Geabulek

Les indécis basculent vers le non dans la mesure où leur campagne est beaucoup plus agressive et souvent démago. Les nonistes entretiennent la peur selon laquelle Lisbonne serait un cheval de Troie qui permettrait à plus ou moins longue échéance de permettre à Bruxelles d’unifier les impôts.

Deuxième gros thème des nonistes : la mise en cause de la neutralité de l’Irlande. Assez d’actualité vu que des soldats irlandais sont engagés au Tchad dans la force européenne, sous commandement de Patrick Nash, Irlandais certes, mais depuis le Mont-Valerian.

Car oui, c’est l’ironie de l’histoire, si les Irlandais votent non, ce sera pour des raisons diamétralement opposées à celles des Français…

Résultat jeudi prochain…

NB : Sinon, voici un lien vers un billet écrit il y a un mois pour décrire l’ambiance actuelle sur l’ile… http://geabulek.over-blog.com/article-19295871.html pour ceux que ça pourrait intéresser

4. Le 6 juin 2008,
Laurent Gloaguen

@Geabulek : j’ai ajouté ton lien dans mon billet.

5. Le 6 juin 2008,
Gus

En annonçant en février une liste de priorités que l’Irlande n’aurait pas renié (les quatre libertés européennes : biens, services, capitaux et personnes qui devront être renforcées), la présidence Tchèque joue un bien mauvais tour au traité : en effet, si la signature de Lisbonne se fait selon le calendrier prévue, les tchèques n’auront plus autant de liberté qu’ils en auraient eu pour faire progresser l’europe à cette manière. Autrement dit, des irlandais lucides, qui savent bien que de toute façon quoi qu’on fasse et qu’on dise, la même soupe européenne leur sera resservie quoi qu’ils disent pourraient être tentés de vouloir gagner un peu de temps pour laisser sa chance à la présidence tchèque.

On peut à la limite entendre qu’il est important de dépasse la question irlandaise avant que la France ne commence à vouloir lancer des chaises du haut du perchoir de la Présidence, mais c’est oublier qu’un référendum sur l’europe en irlande aurait sans douté ramassé bien plus de supporters sous présidence tchèque, mais en aucun cas française ou simplement timorée du fait de l’enjeu référendaire comme actuellement.

6. Le 8 juin 2008,
Geabulek

Merci Laurent. Mais, mais… ça veut dire que je suis un blog de qualité maintenant ?

Bon, bah pour fêter ça, un troisième billet sur les déchirements du pays vert… Promis, après j’arrête !

Blah ? Touitter !

Techniques studio

Des vidéos expliquant différentes techniques de photographie et notamment d’éclairage en studio. Par exemple, un “pack shot” avec les moyens du bord, ou construire la lumière d’un portrait avec un seul flash. Une nouvelle vidéo est publiée chaque lundi par Jim Talkington.

[Via DIYPhotography.net.]

1. Le 6 juin 2008,
GreG

Ah la lumière… c’est quand même l’élément primordial d’une photo, et le plus difficile à maîtriser aussi. Les grands photographes étudient les techniques utilisées au cinéma et s’inspirent aussi du savoir-faire des grands maîtres de la peinture.

En tout cas, il faut remercier tous ces pros et passionnés qui nous font partager “gratuitement” leur expérience via internet et qui rendent ainsi cet art accessible.

Blah ? Touitter !

Chez Jules

Chez Jules, foncez-y, le rideau vient d’être levé.

[Chroniques blondes : Dans les toilettes de Chez Jules - “Blackberry blues”.]

φιλοσοφία

Simone Manon est professeur de philosophie au Lycée Vaugelas de Chambéry. Elle a décidé de mettre ses cours en ligne, pour ses élèves d’abord, mais aussi pour tous ceux qui y trouveraient un intérêt. Et, c’est tout bonnement impressionnant !

Car c’est un bonheur de philosopher, et si Raphaël a donné à Platon le visage de Léonard de Vinci dans “l’Ecole d’Athènes”, c’est pour signifier qu’avec la philosophie, on a rendez-vous avec l’expérience des belles choses. Ces belles choses, ce sont d’abord les pensées des grands maîtres, ceux que tous les hommes n’ont pas le loisir de fréquenter car c’est un privilège d’en avoir la liberté. Ce privilège aristocratique, les Lumières ont rêvé d’en faire une chance universelle.

Internet met un nouveau média à disposition de ce noble projet. J’ai décidé de l’utiliser et moi qui, en tant que professeur ne suis qu’un passeur, un médiateur entre les grands esprits et ceux qui doivent être “élevés”, je n’ai pas d’autre ambition que de mettre à la portée du plus grand nombre les leçons de ceux qui m’ont permis de devenir plus libre.

Bienvenue donc et que cette rencontre soit une fête même si je sais bien que les jouissances qu’elle promet sont d’accès difficile.

[Simone Manon, incipit au PhiloLog.]

P.S. J’ai trouvé plus de détails sur la démarche de ce professeur dans ce commentaire :

L’intérêt était de faire le cours sans se préoccuper de la prise de notes puisque les élèves disposent du cours écrit correctement et peuvent donc rectifier et compléter leurs notes. Je ne suis pas sûre que cet aspect fonctionne bien. Mes classes sont cette année très hétérogènes. Il y a certainement beaucoup d’élèves qui ne vont pas sur le blog et comme je n’ai pas été directive pour la prise de notes, je crains le pire pour eux.

L’intérêt était aussi de diminuer le nombre des photocopies étant donné qu’il était question de restriction budgétaire sur ce point.

Je ferai le bilan après les résultats au bac. Bilan qui sera difficile car d’autres paramètres doivent être pris en considération comme le niveau des classes.

À titre personnel il faut dire que je n’ai pas eu le temps de faire autre chose. Si j’avais imaginé le travail que cela impliquait, sans doute ne me serais-je pas embarquée dans cette aventure. Je me demande d’ailleurs si je ne vais pas fermer ce blog car ne sachant pas faire les choses à moitié, si je continue, je me prépare une nouvelle année de bagne.

Mais c’est intéressant intellectuellement, pour le travail d’écriture, pour les lectures qu’il faut faire ou refaire, etc. Pour l’outil j’ai la chance d’être aidée par un de mes anciens élèves qui a aujourd’hui une entreprise d’informatique. C’est lui qui a choisi WordPress et si vous avez des questions à lui poser je suis sûre qu’il vous répondra avec précision.

Amis enseignants et blogueurs, que pensez-vous de cette expérience ?

1. Le 6 juin 2008,
Loïc CHOLLIER

Merci, c’est un perle ce site et la démarche de cette prof est tout bonnement géniale. Dois-je comprendre qu’au lieu de gratter pendant des heures les élèves pouvaient débattre et participer ? wow j’aurais aimé franchement..

En attendant je vais peut-être avoir une moins mauvaise note au bac de philo qui sait. En tout j’ai de la lecture !

Merci Laurent.

2. Le 6 juin 2008,
Laurent Gloaguen

@Loic : comme dit un autre professeur,

De plus beaucoup élèves ont trouvé désagréable de ne pas être obligés de copier en classe mais d’être obliger de participer à des activités de recherches et donc de réfléchir !!!

Vous ne devez donc pas être représentatif des élèves en trouvant l’initiative de cette professeure “géniale”. P’tin, forcé à réfléchir, c’est inhumain ! ;-)

3. Le 6 juin 2008,
samantdi

(ne compte pas sur moi pour faire des heures supp)

4. Le 6 juin 2008,
Loïc CHOLLIER

Peut-être oui, c’est vrai que je suis (j’étais) quelqu’un de plutôt participatif. Mon prof cette année nous a fait gratter pendant des heures et ne se préoccupait pas vraiment de nous, je ne sais pas si je referais de la philosophie dans mes études, sûrement pas. C’est dommage en fait de n’avoir qu’un an pour apprendre cette matière, même en série S il faudrait commencer plus tôt je pense mais surtout changer la pédagogie, enfin pour moi en tout cas.. Gratter ce n’est pas mon truc, on peut nous mettre un enregistrement audio et ça ferais la même chose :x En début d’année j’étais l’un des seuls a être content de commencer une nouvelle matière, je pensais que l’on pourrait avoir des échanges intéressants etc. Mais non, dès que l’on divergeait un peu de ce que le prof avait prévu pour son cours, on avait le droit à un “on verra ça plus tard” et la conversation tournait court.

Je ne dit pas être l’élève parfait mais si je regarde ma classe, seulement 3-4 sur 27 on dû suivre et apprendre leurs cours régulièrement, les plus assidus. Il faudrait peut-être penser aux autres, c’est sûr les jeunes manquent peut-être de motivation mais comme cette dame le dit, si cela ne change pas, on se dirige vers une société où seulement ceux chez qui l’apprentissage est une valeur forte auront le droit à cette matière. Les autres auront la “flemme” ou n’iront pas en cours. C’est ce qui m’arrivait, si je parvenais à m’accrocher pendant la 1ère heure, il m’était généralement impossible de continuer à gratter pour gratter une seconde heure.

En vérité, il faudrait apprendre aux élèves à mieux aimer la philosophie, à saisir l’aspect enrichissant de la matière.

5. Le 6 juin 2008,
Glaack

Ah, notre prof avait commencé la même chose, mais en un peu moins… moins!

Le Bac, c’est dans une semaine, et je dois avouer que nous n’avons vu que deux des six chapitres de notre programme, donc la question de la prise de notes en cours ou des cours sur le net ne se pose même pas; la philo, c’est mort pour nous.

Ne pas obliger les élèves à prendre des notes, c’est mal, car comment expliquer qu’un élève soit entrain d’écrire (comprendre faire des exercices de maths ou de physique), alors que le professeur ne dicte rien? Non, c’est clair, c’est une mauvaise idée!

Trêve de plaisanteries, j’ai toujours apprécié le fait que des gens décident de regrouper leur savoir, surtout sur le net, afin d’en faire profiter tout le monde, alors je ne peux que soutenir cette initiative, même si il est peu probable que je lise le contenu de ce blog, puisque ce qui m’intéresse en philo, c’est de réfléchir, et non pas de parler pendant des heures de ce qu’a dit untel il y a plusieurs siècles…

P.S : Ce commentaire étant rédigé par un élève de S, qui, par définition, est anti-philo, sachez toutefois que j’imagine très bien l’intérêt que peuvent avoir des élèves de L pour un tel site.

P.S2 : A la rentrée prochaine, ce commentaire n’aura plus aucune valeur, puisque les “S, L, ES” et autres “STI” auront été supprimés, ce qui, à mon avis, risque de faire diminuer de manière exponentielle le nombre d’élève en cours de philo si une réelle liberté sur le choix des matières est donnée, mais je ne suis pas là pour parler politique, alors je mets ici le point final de ce commentaire.

6. Le 6 juin 2008,
lolosquared

c’est quoi ce bordel, on a le droit aux notes du prof pendant l’épreuve ??? je rêve !

7. Le 6 juin 2008,
Loïc CHOLLIER

@Glaack

Je suis aussi en S et pas forcement anti-philo.. Quand à ces histoire de suppression de S ES et L je n’en ai même pas entendu parler, et si cela se fait, je ne pense pas que la reforme se fasse en 3 mois..

@lolosquared d’où sortez-vous cela ?

8. Le 6 juin 2008,
GreG

Voilà un(e ?) professeur qui a la passion de son métier ainsi que de sa matière, et qui a aussi le sens du “transmettre”. Rien que pour cela elle mérite le respect et des encouragements. J’ai tellement connu de profs qui n’étaient pas convaincus eux-mêmes parce qu’ils faisaient ou disaient que seuls mes rêves d’enfant m’incitaient à les écouter pour réussir.

9. Le 6 juin 2008,
e-cedric

@ Glaak : “Ce commentaire étant rédigé par un élève de S, qui, par définition, est anti-philo, sachez toutefois que j’imagine très bien l’intérêt que peuvent avoir des élèves de L pour un tel site.”

Tu pourrais développer un peu, le “par définition” notamment (thèse-antithèse-synthèse, steup). Ou alors tu veux faire une école de commerce. ;)

Cédric. Bac E. (t’es trop jeune pour savoir ce que c’est comme bac)

10. Le 7 juin 2008,
Glaack

@L.CHOLLIER : Je parle de croyances et de ce que pensent une majorité d’élèves de S. Il est clair qu’un élève de S n’est pas un anti-philo de naissance. Pour le reste, voir une fameuse réplique de Coluche.

@E-Cedric: Voir le commentaire du dessus. Mais bon, apparemment, l’ironie se perd… Mais, merci de prendre les jeunes pour des ignares :)

11. Le 7 juin 2008,
nowai

Dans le même genre, Brises.org met à dispo tous les chapitres d’éco/socio de Terminale en ligne

Ces sites sont des palliatifs géniaux à des profs partis en dépression et aux programmes surchargés ( 1/6 du programme fait en philo ), et changent un peu du business (sûrement lucratif) des annales.

Merci pour ce site qui tombe à point nommé…

12. Le 7 juin 2008,
Damien B

@Glaack

Je parle de croyances et de ce que pensent une majorité d’élèves de S.

Bon, ben une majorité des élèves de S sont mal orientés… 80% d’une classe d’âge au bac, voilà tout ce que ça nous amène.

13. Le 7 juin 2008,
Maxime

Quand j’étais jeune et beau, ce que je détestais le plus, c’était gratter. Après le temps perdu à colorier des cartes en histoire-géo, et me faire engueuler parce que je les coloriais comme un gros porc. Il y a la même carte dans le livre, pourquoi j’irai la refaire ? Pourquoi perdre 45 minutes de coloriage, niveau maternelle, au lycée ? On aurait pas mieux à faire de notre temps ? Je suis même passé devant le proviseur suite à une engueulade avec un prof d’histoire-géo et une carte coloriée à la va-vite. Le proviseur a été fort clément avec moi, je me demande même s’il ne me donnait pas raison, sans oser l’avouer.

5 siècles après Gutenberg, je ne comprenais pas pourquoi toute une classe de 35 élèves écrivait la même chose. On aurait pu faire des livres (le programme étant le même au niveau national), d’ailleurs ce que nous écrivions était souvent déjà dans un livre, ou faire usage de photocopies. Mais non, j’avais une sale impression de perdre mon temps à recopier des cours. Tout ce temps perdu au collège à attendre que les élèves recopient un cours du tableau aurait justement pu être bien mieux utilisé ! Je ne comprenais pas pourquoi ces professeurs s’obstinent à nous faire ressembler à des moines copistes. On avait mieux à faire, et sans avoir à gratter pour gratter, j’eusse même pu aimer l’école.

Une conséquence de ces cours passés à gratter se retrouve post-BAC. Pourquoi j’irai assister à l’amphi, quand il me suffit de récupérer les photocopies de quelqu’un qui y était ? Evidemment, ce n’était pas la même chose, mais quand on a passé son enfance à être engueulé parce qu’on ne recopiait pas ce qui était au tableau, on finit par penser que l’essentiel n’est pas de suivre les explications du professeur, mais d’en avoir une copie sur papier. J’ai séché pas mal de cours à cause de ce raisonnement, et je n’aurai pas du.

Quand au cours de philosophie plus spécifiquement, j’étais dans une section que ces cours n’intéressaient pas. J’avais souvenir d’écrire des tonnes de textes. Une enquête de gendarmerie déterminerait qu’effectivement j’avais suivi ces cours, puisque j’en avais plein de notes sur papier. En vérité, quand la cloche sonnait, je ne savais même plus de quoi ça parlait. J’écrivais, mais je ne suivais rien. Ca c’est vu le jour du BAC, mais vu le fort coefficient des maths comparé à la philo… Or, il se trouve que si les maths m’intéressaient plus, c’était aussi parce qu’on ne faisait pas que des cours magistraux.

S’il y a des grincheux, ils ne faut pas oublier que les élèves adorent trouver des excuses pour palier à leur propre fainéantise. A fortiori si les élèves partent avec déjà un a priori négatif sur la matière, ce qui est le cas de la philosophie en section scientifique. Un professeur a des méthodes originales ? Il suffit de les lui reprocher et de ne rien foutre de son côté.

14. Le 7 juin 2008,
Yhp

Vers la fin de mes études, j’ai eu des cours avec poly, et je me suis aperçu que je fixais beaucoup moins bien mon attention en cours que dans les cours sans poly où je devais noter: j’avais toujours tendance à me mettre à penser à autre chose. Ce n’est pas une réaction universelle, mais je ne suis pas non plus isolé dans ce cas. Donc même si moi aussi je détestais gratter, je pense tout de même que c’est une bonne chose.

Cela dit, j’ai fait des TDs en fac, et j’ai trouvé que les étudiants avaient une furieuse tendance à gratter dès que je disais un mot, alors que ce que je disais n’était absolument pas conçu pour être pris en note. je voulais juste qu’ils écoutent et y réflechissent un peu, mais ils grattaient comme des automates, et au final je crains que ça ne servait pas à grand chose. J’ai du quasiment renoncer à faire des explications à haute voix, pour plutôt passer en permanence dans les rangs et expliquer les choses à chaque table.

15. Le 7 juin 2008,
Simone Manon

Bonjour Laurent

Je me permets d’intervenir dans ce débat car j’ai consulté avec intérêt l’échange suscité par votre message.

Il va de soi que je n’ai pas ouvert un blog pour dispenser les élèves de prendre des notes. Rien ne remplacera jamais l’effort de fixer les significations par écrit pour en prendre possession. C’était un plus, c’est tout. La possibilité de s’y reporter pour corriger ses propres notes lorsqu’elles n’ont pas été prises avec la rigueur et la précision nécessaires.

Par ailleurs, que veut dire la personne parlant de la capacité de disposer des notes du professeur pendant l’épreuve?

Enfin il m’importe de préciser que le préjugé selon lequel un élève de S est par définition antiphilo n’est pas du tout fondé. J’ai eu pendant ma longue expérience des classes de S merveilleuses. Des esprits curieux, rigoureux, réfléchis. Un vrai régal pour un professeur de philosophie avec des collections de notes entre 15 et 19 au bac.

Que chacun ait le souci de ne pas penser l’expérience universelle à partir de la sienne, nécessairement étroite. Et hommage à tous ces élèves de S qui aiment l’excellence.

Bien à vous.

16. Le 7 juin 2008,
GreG

… oui surtout que les S (Stenodactylo) c’est quand même les plus forts pour prendre des notes !!

Oupss… ne vous inquiétez pas Madame, sur ce blog il y a aussi des pauvres G2 (gestion-compte) qui racontent n’importe quoi…

Désolé Laurent pour l’image de ton blog.

17. Le 7 juin 2008,
Gilles

Vos commentaires me laisse pantois.
J’ai fait un an de philo (Bac L = 8h /semaine) et j’ai retenu une seule chose de ces cours : plus jamais ça :(
Sinon méthodologie intéressante. Connaissant la propension de l’Educ Nat à valoriser ce genre d’effort, j’espère qu’elle a un bon référencement Google car ça va partir aux oubliettes sinon.

18. Le 7 juin 2008,
Fourrure

Je suis tombé sur une autre initiative de ce genre en me baladant sur le web : le blog d’un prof de prépa agro/véto qui y place les debriefings de ses interros, les horaires et sujets des colles, des liens sur la toile, des infos d’ordre général ouvrant des perspectives sur les sujets de cours, etc.

http://nicl.wordpress.com/

Personnellement, en tant qu’ancien élève de prépa, je trouve ça génial !

19. Le 7 juin 2008,
Laurent Gloaguen

@Loïc Chollier : “C’est dommage en fait de n’avoir qu’un an pour apprendre cette matière, même en série S”.

Je suis d’accord avec vous. De mon côté, mon cours de philo m’a laissé un sentiment de frustration, tant de sujets embrassés en une seule année, et à peine le temps de bien comprendre l’objet même de la discipline que c’était déjà terminé.

Il serait possible de rêver que cela commence en classe de seconde et que le programme accompagne plus l’histoire des idées, que de vouloir entrer à tout prix dans (trop) de grands thèmes. Philosophie antique et médiévale en seconde, moderne (XVe à 1789) en première et XIX et XXe en terminale. Cela permettrait aussi de passer plus de temps sur des philosophies extraeuropéennes qui me semblent un peu occultées.

Je profite d’ailleurs de cette discussion pour un hommage à M. François Ribes qui fut mon professeur de philosophie en 1984 au Lycée Carnot à Paris (oui, je sais, la plupart des commentateurs ci-dessus n’étaient pas nés ;-). Il nous faisait réfléchir, nous interroger, il nous faisait douter et c’était très formateur, enrichissant. Cela dit, il ne nous préparait sans doute pas au mieux au formalisme de l’épreuve qui nous attendait, car il nous transmettait les mécanismes plus que le rabâchage et l’overdose de références. Et je crois me souvenir que nous n’avions pas couvert les deux tiers du programme de l’époque… Lorsqu’à mon âge, on se souvient aussi bien d’un prof, j’imagine qu’il a eu un rôle important dans ma formation.

@Glaack : ce que dit Untel il y a des siècles est souvent important à connaître, cela évite de réinventer la roue…

@Loïc Chollier et Glaack : bonne chance pour votre baccalauréat.

@lolosquared : l’accès à Internet pendant les épreuves, ce n’est pas d’actualité…

@Nowai : merci de nous avoir signalé Brises.org.

L’expérience de Brises.org est intéressante parce qu’elle est collective, elle ne repose pas sur les frêles épaules d’un seul professeur. C’est un gage de pérennité.

@Maxime : “les élèves adorent trouver des excuses pour pallier à leur propre fainéantise”. Ils y ont même un certain talent, qui parfois s’exprime bien après la scolarité…

@Simone Manon : j’ai bien compris que vous n’aviez pas fait ce blog pour dispenser les élèves de prendre des notes, mais bien pour les accompagner, leur fournir un support documentaire. Et rien ne remplacera l’interaction directe avec un enseignant.

Ce qui m’intéresse plutôt, nonobstant la valeur pédagogique de l’expérience, c’est la portée de votre initiative qui dépasse les limites des murs de votre lycée et qui va dans le sens de ce qui fait la valeur essentielle du Web, le partage des savoirs. En fait, votre site mérite un public plus large que vos élèves, c’est pourquoi, l’ayant découvert par hasard au gré d’une requête Google, j’ai voulu lui faire un peu de publicité.

@Gilles : vous n’êtes sans doute pas tombé sur le professeur qu’il vous fallait. Et comme il n’y a qu’une année, il n’y a pas de rattrapage possible… Pour ce qui est de l’éducation nationale à valoriser des initiatives individuelles ou locales, je ne suis pas dans la place, mais j’ai entendu des horreurs qui appartenaient plus au chapitre de la censure que de la valorisation. Couper tout ce qui dépasse… Mais j’imagine que situation varie suivant les académies.

20. Le 8 juin 2008,
Mario Asselin

Je salue l’initiative de ce professeur qui n’est pas centrée sur ce qu’elle enseigne, mais sur les apprentissages de ses étudiants!

Qui plus est, elle n’a pas que couché l’itinéraire de son cours sur le Web, elle s’engage dans la conversation, comme en fait foi le billet où elle présente le chapitre I.

L’enseignante (ou l’enseignant) qui procède ainsi, actualise les paroles d’un éducateur/politicien du XIXe siècle qu’Albert Jacquard aime bien citer, Jean Jaurès:

«Vous n’enseignez pas ce que vous savez, vous enseignez ce que vous êtes.»

Par votre démarche sur le Web, vous ouvrez les portes de votre classe; nous avons accès à ce que vous faites apprendre et aux conversations qui en découlent, ce qui ne peut que contribuer à valoriser ce riche contenu et vos stratégies pédagogiques. Bravo! Vous accordez de la valeur aux savoirs tout en respectant ceux d’entre vos étudiants qui apprennent moins en recopiant benoîtement des notes de cours. Comprendre que chacun n’apprend pas les mêmes choses, en même temps, de la même manière, témoigne de votre grand respect pour votre travail et pour le domaine de la philosophie que vous souhaitez aussi bien servir que vos étudiants!

À Montréal cet automne, je sais que Sébastien Paquet va enseigner un cours sur le Web social que nous pourrons tous «suivre» étudiants ou pas à l’UQÀM. D’ailleurs, il a «ouvert» un tag del.icio.us qui permet de collaborer à sa collection de ressources…

Professeur Manon, longue vie à votre initiative!

21. Le 8 juin 2008,
narvic

Pour ceux qui voudraient ensuite aller plus loin dans leurs explorations philosophiques en ligne (et qui disposent d’un balladeur numérique), on recommande les podcasts (audio) des conférences de philosophie du Collège de France. C’est gratuit.

Disponible sur ITunes Store, depuis la page d’accueil, menu : podcast/enseignement/collège de France/collège de France (philosophie). C’est d’assez haut niveau, il est conseillé de lire les cours de Simone Manon au préalable… ;-)

22. Le 8 juin 2008,
Loïc CHOLLIER

Dans les même genre mais pour la physique, il y a http://exovideo.com, c’est notre prof qui nous en a parlé cette année et lorsque des notions ne sont pas vraiment acquises, c’est bien utile d’avoir qqn qui parle derrière l’écran.

Blah ? Touitter !

Eugénisme 2.0

Ahmad se sent en confiance, car 23andMe fait un peu partie de son univers. La société a été créée en 2007 par Anne Wojcicki, une biologiste qui est aussi l’épouse de Sergey Brin, cofondateur de Google. M. Brin a décidé d’investir 4 millions de dollars dans 23andMe, et Mme Wojcicki a installé ses locaux tout près de l’immense campus de Google. Ahmad croit savoir pourquoi Google s’intéresse à 23andMe, au-delà de la solidarité entre époux : “Notre mission est d’organiser l’information du monde et de la rendre disponible et accessible à tous. Or le patrimoine génétique de l’humanité est de l’information pure. Je ne fais pas partie du management, mais je devine que cet investissement est à rapprocher du lancement de notre projet Google Health Initiative”, un site Internet de gestion des dossiers médicaux personnels, que Google va bientôt mettre à la disposition de tous les Américains.

[…] Selon lui, personne ne devrait avoir peur de divulguer ses informations : “Chez Google, je fais souvent passer des entretiens d’embauche, et la perspective d’une sélection génétique des candidats m’intéresse. Par exemple j’aimerais savoir d’emblée qui est plutôt un meneur, et qui est un suiveur… Déjà, pour les postes importants, les entreprises font passer aux candidats des tests de QI, elles enquêtent sur leur passé, leur santé, leur comportement sur Internet. La sélection génétique sera une façon plus efficace de faire ce que nous faisons déjà. Et quand ma fille sera en âge de se marier, il faudra que mon gendre soit génétiquement parfait.”

[Le Monde, Yves Eudes : “Ton génome pour 1 000 dollars”.]

Heu… speechless. Rassurez-moi, cet article, c’est du pipeau ? Cet Ahmad de Google n’existe pas ?

1. Le 6 juin 2008,
Mox Folder

Ça sent la provoc pure (surtout la phrase sur le passage sur les entretiens d’embauche), maintenant tout est possible l’être humain est capable de tout … sinon “le patrimoine génétique de l’humanité” rien que ça, la formule qui veut tout dire et rien dire à la fois.

2. Le 6 juin 2008,
Guillermito

Bah, ce que propose 23andme, c’est un gadget pour geeks riches. C’est comme acheter une Ferrari radio-commandee en chrome rouge qui brille et se prendre pour Niki Lauda. Sans doute rigolo cinq minutes, ca utilise une technologie de pointe relativement impressionnante pour un machin destine au grand public, pour produire des jolis graphiques web 2.0 a coins arrondis sur leur site, mais ca n’a pas beaucoup d’interet medical predictif. Et surtout, ca n’est pas du tout un “decryptage du génome” comme il est ecrit dans l’article. A l’heure actuelle il n’y a que deux personnes au monde dont le genome est entierement connu : Craig Venter, et James Watson. Et ca ne leur dit pas grand-chose sur eux-memes, bien qu’ils soient tous les deux de talentueux biologistes moleculaires.

Ce qui me fascine plus dans 23andme, c’est que les dirigeants sont toutes des dirigeantes. Que des femmes. C’est rafraichissant, je trouve.

3. Le 7 juin 2008,
padawan

Bienvenue à Gattaca.

4. Le 7 juin 2008,
TarValanion

Effectivement, ça fait peur. J’espère que c’est un hoax.

5. Le 7 juin 2008,
ELM143

Comme le dit François, Bienvenue à Gattaca. Il faut savoir que les variations génétiques d’un individu à l’autre sont infimes, pour exemple entre une puce et un éléphant la différence des génomes n’est que de 2%. Il y a dans la structure de nos personnalités beaucoup d’éléments qui relèvent, de l’éducation, du vécu et du contexte. La personnalité a t-elle un support génétique ? Bien malin qui pourrait aujourd’hui l’affirmer. Les différences supposées entre les sexes relèvent pour beaucoup de la programmation sociale (merci les religions…). Qu’on puisse faire de la génétique un outil de sélection est inquiétant en soi et ne va pas sans soulever de nombreuses questions éthiques. Cet outil serait il seulement pertinent ?

6. Le 7 juin 2008,
marc

Un hoax? Sûrement pas. Hypothèse optimiste: cette boîte est une machine à faire du fric en profitant de l’ignorance crasse de certains produits bien formatés (qui sont quand même ingénieurs, même si ce n’est que chez Google). Hypothèse pessimiste: on n’est pas loin d’avoir la même chose en France. Où puis-je dégueuler SVP?

7. Le 8 juin 2008,
marc

PS: Il y a dans le Monde Diplomatique de juin tout un dossier sur les liaisons dangereuses actuelles entre génétique, commerce, Web et idéologie (“Derrière la science, un filon commercial: à qui appartient votre ADN?”). Un des articles parle justement de 23andme. C’est autrement plus grave que l’affaire d’un mariage annulé…

8. Le 8 juin 2008,
user.von

si si il semble qu’il existe, a priori : Ahmad Abdulkader staff engineer at google, inc. http://www.linkedin.com/in/abdulkader

Blah ? Touitter !

Liberté de chacun

Taton : […] Je comprends maintenant que chacun doit être libre de se marier ou pas, et d’épouser tel ou telle, selon son goût et sa fantaisie, selon sa morale ou sa religion. Nos lois ne doivent pas commander ou prohiber les critères dont l’époux et l’épouse font dépendre leur choix, même si ce critère heurte notre entendement. Vouloir la liberté de tous, n’est-ce pas accepter d’être heurté par l’usage qu’en peuvent faire les autres. Que la morale et la religion soient laissées aux philosophes et aux prêtres, que nous sommes libre d’écouter ou de fuir! Qu’en revanche ni la loi ni les juges, auxquels nous sommes soumis, ne s’en préoccupent autrement que pour garantir notre liberté de penser et de croire selon notre goût.

[Equével, chez Eolas : “Comment la liberté est cachée dans le jugement de Lille”.]

1. Le 6 juin 2008,
e-cedric

C’est la journée philo aujourd’hui. ;)

Belle tentative d’Eolas de rappeler les fondements du droit. J’ai entre autre vu Julliard/Ferry sur LCI, parcouru le Nouvel Obs, pour examiner le traitement de l’affaire, et je me dis qu’Eolas pisse un peu dans un violoncelle (ce qui n’est pas une raison pour laisser pisser, justement).

Mais je suis un petit con de libéral et socialiste©, ça doit être ça mon problème. Royal va se balader, ça me consterne.

C’est très étonnant (je fais soft) de lire dans une nation traversée par les désirs et fantasmes de mort des élites et experts des arguments appelant à une acculturation par le haut, dont les successives politiques d’intégration et autres vocables plus ou moins révélateurs démontrent au mieux le fonctionnement très très lent (les filles, qquechose à ajouter ?), voire l’échec total, et dans certains cas spécifiques comme la colonisation, les effets délétères (et durables).

C’est aussi un peu glaçant, dans une période où la République s’est doté d’un ministère de l’identité nationale, de constater le peu de confiance qu’ont les citoyens dans les effets pourtant bien réels de la mixité toute simple, celle des discussions de voisinage, de cour d’école, de terrains de foot, des lieux de travail, etc., au point de réclamer ou laisser penser aux politiques et éditorialistes qu’ils attendent (encore?) une intervention foireuse et liberticide de l’Etat sur le “vivre ensemble”.

Enfin bon.

2. Le 7 juin 2008,
Irène Delse

“Bien longtemps après, j’ai compris que toutes ces scènes avaient justement pour cause que le corps des femmes, dans le système patriarcal, perd toute sa singularité pour ne devenir que le lieu commun de l’honneur du groupe.”

Chahla Beski-Chafiq, directrice de l’Agence pour le développement des relations interculturelles pour la citoyenneté (Adric), “Le corps des femmes, lieu commun”

3. Le 8 juin 2008,
narvic

On pourra dire tout ce qu’on veut, la conception du mariage défendue à travers cette vision contractualisée, comme une affaire strictement personnelle pour les deux mariés… ce n’est plus du tout un mariage, c’est un PACS. Un simple contrat. Personnellement, je ne m’en émeut guère d’ailleurs… ;-)

Le défunt mariage était une institution sociale, pas un simple contrat, et la société avait son mot à dire sur les objectifs comme sur les modalités. La conception défendue ici, comme chez Eolas ou Diner’s Room, le vide de sa substance, puisqu’il est devenu illégitime pour la société de mettre son nez dans les conditions d’annulation d’un mariage.

C’est tant mieux, tant qu’on ne présente pas cette destruction du mariage comme un sauvetage !

Encore un petit effort. Allez jusqu’au but de votre démarche : demandez la suppression du mariage civil. :-)

4. Le 8 juin 2008,
Damien B

La conception défendue ici, comme chez Eolas ou Diner’s Room, le vide de sa substance, puisqu’il est devenu illégitime pour la société de mettre son nez dans les conditions d’annulation d’un mariage.

Si par “la société” vous entendez “la masse mal informée qui saute d’indignation du jour en indignation du jout”, ça n’est pas plus illégitime qu’avant. Si par “la société” vous entendez le peuple français, organisé par sa constitution et ses lois, alors vous avez tort, puisque ses représentants on fait appel.

Et de toute façon, on en revient à la question de base : en quoi est-il illégitime d’annuler un mariage qui n’a jamais duré que quelques heures et qui n’a pas eu d’effet (sauf peut-être dépuceler le mari, ce qui n’a pas changé sa caractéristique essentielle de virginité) ?

5. Le 8 juin 2008,
Koz

Damien B, et en ce cas on en revient toujours à la même question de base, soit « qualités essentielles » ne regarde que les époux et en ce cas la déclaration de l’un d’entre eux qu’une de ces qualités est absente suffit et aucun de nous, juge ou citoyen, ne peut émettre un avis dessus, quelle qu’elle soit, ça ne nous regarde pas ; soit « qualités essentielles » doit correspondre à des valeurs reconnues par “le peuple français” comme tu dis, et en ce cas la virginité n’en est pas une au regard ni de la Constitution ni de nos lois.

C’est cette ambiguïté qui personnellement me gêne. Parce que pour le reste, qu’on puisse choisir avec qui l’on veut se marier sur des critères qui nous sont propres (virginité ou autre absurdité) ne me dérange pas le moins du monde.

Quant à la légitimité d’annuler un mariage de quelques heures, tu as raison. C’est pourquoi je préconise que dans un délai équivalent à celui de la vente par démarchage à domicile, soit une semaine, tout mariage devrait pouvoir être annulé sur simple dédit par courrier recommandé à l’état civil.

6. Le 8 juin 2008,
Vancho’Nul

T’ain mais c’est qu’il en faut du temps pour certains :

“Et de toute façon, on en revient à la question de base : en quoi est-il illégitime d’annuler un mariage qui n’a jamais duré que quelques heures”.

C’est pas l’annulation le pb, mais sa cause : la non virginité. Vous pouvez (vous et tous les défenseurs d’une justice technicienne “au-dessus” de la melée) le tourner dans tous les sens : ce qui est retenue dans cette affaire par tout un chacun, c’est bien ça : la non virginité de la femme. (et tout ce qui s’ensuit : l’humiliation, etc) Et ça c’est proprement ahurissant.

7. Le 8 juin 2008,
Je est un autre

Oh oui, continuons de tergiverser sur La Place Publique, de la virginité d’une femme : Dégueulasse.

8. Le 8 juin 2008,
Damien B

@Koz

Bien résumé, j’ajouterais deux petites choses à la phrase : “et en ce cas la déclaration de l’un d’entre eux qu’une de ces qualités non illégale et pour le couple est absente suffit et aucun de nous,”.

[…] doit correspondre à des valeurs reconnues par “le peuple français” comme tu dis, et en ce cas la virginité n’en est pas une au regard ni de la Constitution ni de nos lois.

La virginité non, mais le fait pour un individu de vouloir rester vierge jusqu’à son mariage, est-ce que ça n’est pas quelque chose qui le caractérise dans son essence ? Et on retombe sur une question que je t’avais posée avant : qu’est-ce-qu’une caractéristique essentielle si on ôte tout aspect moral de l’utilisation de la liberté individuelle ?

Et pour la légitimité de l’annulation, je n’en parlais pas dans l’absolu, mais par rapport à une solution proposée par les “anti”, c’est-à-dire le divorce. D’un point de vue légal, le distingo annulation/divorce n’est pas à ce niveau là, mais personnellement, je trouve plus normal d’annuler une union qui n’a duré dans les faits que quelques heures plutôt que de divorcer.

@Vanchounet

C’est pas l’annulation le pb

Un peu quand même, sinon on n’aurait pas fait appel du jugement. Si l’annulation est la meilleure des solutions pour ce couple là, on laisse leur mariage annulé, et on réfléchit pour la prochaine fois, soit statistiquement (ce qui n’as pas de sens) dans 30 ans, donc c’est urgent. On n’a pas besoin de casser cette annulation pour avancer, non ?

mais sa cause : la non virginité. Vous pouvez le tourner dans tous les sens : ce qui est retenue dans cette affaire par tout un chacun, c’est bien ça.

9. Le 8 juin 2008,
Damien B

Voilà ce que c’est de répondre de manière non-linéaire, on en oublie des bouts…

mais sa cause : la non virginité. Vous pouvez le tourner dans tous les sens : ce qui est retenue dans cette affaire par tout un chacun, c’est bien ça.

Ca oui, j’avais bien noté, cf. ma retranscription de l’intervention primaire d’Elisabeth Badinter.

Blah ? Touitter !