Journal de bord

mardi 25 novembre 2008

Image des femmes

20h15 : « Une image désastreuse des femmes ». Chantal Brunel, porte-parole de l’UMP, et Christine Boutin regrettent que le duel entre Martine Aubry et Ségolène Royal pour le leadership du Parti socialiste « donne une image désastreuse des femmes ». « Il est suffisamment difficile pour les femmes de s’imposer en politique pour ne pas donner le spectacle affligeant que nous offrent aujourd’hui Ségolène Royal et Martine Aubry », et qui « dessert la cause des femmes », a déploré la ministre du Logement. [Le Figaro.]

Un fait marquant de cette passe élective et qui ne me semble pas relevé, c’est la débilité du discours qu’on nous a tenu sur la parité en politique, nous clamant que les femmes faisaient la politique différemment des hommes.

Avec les conditions de ces deux scrutins quasi féminins au PS, premier et deuxième tour, on aurait souhaité avoir confirmation dans l’affichage d’une différence plus “apaisante”, or ce n’est clairement pas le cas.

[thierryl.]

La parité n’a pas pour but d’avoir une politique apaisée ou maternisée, mais d’établir un rééquilibrage, de casser un monopole de fait hérité d’une époque et d’un modèle archaïque. C’est un geste fort et nécessairement controversé pour forcer les mentalités à bouger plus vite.

Le fait qu’on voie aujourd’hui deux femmes lutter “comme des hommes” — selon les termes de beaucoup — ne fait que donner du crédit à la parité ; il n’y a effectivement aucune raison qu’elles soient fondamentalement meilleures, mais aucune non plus pour qu’elles soient moins bonnes. Ayant constaté cela, et étant donnée la disproportion entre le nombre de femmes étudiant la politique et le nombre de femmes politiques, une mesure équilibrée permettant de corriger cette situation est a priori positive.

Forcer la parité aura déjà permis d’initier des débats nécessaires. Je donc trouve réjouissant de voir deux femmes lutter pour contrôler le PS — quelque soit le ridicule des enjeux ou de la situation. Nos partis ont beau pourrir sur place, notre société elle, avance malgré tout.

[manu.]

1. Le 25 novembre 2008,
Mitternacht

C’est parce que j’en suis une que je pense que le fait qu’il s’agisse de deux femmes n’a rien à voir à l’affaire ? Quand est-ce qu’on va arrêter de dire qu’Obama est noir, qu’Aubry est une femme et que Delanoë est gay ? Ayé je suis fâchée maintenant.

2. Le 25 novembre 2008,
thierryl

Manu, c’est politiquement correct ce que vous dites, mais passe à côté de ce que j’ai vraiment dit : je m’interroge sur les arguments débilitants qui nous ont vendu la parité.

Ce que dit Boutin recommence le cycle de l’illusion, avec des idées fausses qui conduisent à “pourquoi les femmes c’est mieux en politique”.

D’autre part, ce n’est pas la parité qui a inspiré l’habileté (ou le vice ^^) tactique de Martine Aubry de s’inscrire au scrutin à la dernière minute en faisant croire à des alliés de circonstance qu’elle n’en ferait peut-être rien. La parité n’a pas non plus conseillé Ségolène Royal à refaire son look autour de 2006 et à monter une campagne marketing sur son image, ni à présenter une défaite en 2007 comme une victoire.

Ce qui prouve que les femmes par leurs représentantes semblent donc aussi calées que les hommes pour s’imposer ou passer en force politiquement. Dont acte, les arguments qu’on nous a servi lors de la parité n’ont plus lieu d’être.

Si on rentre dans le post-racial avec Obama, il serait peut-être temps qu’on songe à rentrer dans la post-identité sexuelle et à tous les niveaux.

3. Le 25 novembre 2008,
Eve La Fée

thierryl> Il ne faut pas jeter tous les arguments avec l’eau du bain. Cette histoire de “politique différente” est une fausse (ça peut se nuancer, mais globalement je suis pas d’accord avec cet argument là).

Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de bonnes raisons pour garder les lois sur la parité au moins temporairement, voir à renforcer certaines lois si on en crois l’article sur inégalites.fr

Après les élections législatives, cantonales, municipales et sénatoriales de 2007-2008, la progression des élues est significative. Mais seulement si la loi est contraignante.

[…]

Que l’exécutif soit géré par une femme n’est pas une garantie en soi de la qualité des politiques menées, ni même de leur adaptation aux besoins sociaux, comme l’a montré par exemple la politique menée par la Première ministre britannique conservatrice Margaret Thatcher de 1979 à 1990. En revanche, on voit mal comment une présence renforcée des femmes dans l’ensemble des structures exécutives, du niveau local au national, comme d’ailleurs au sein des organes de direction des entreprises, pourrait ne pas avoir de répercussions sur l’équilibre des pouvoirs entre hommes et femmes dans l’ensemble de la société.

4. Le 25 novembre 2008,
Jujupiter

Segolene Royal avait joue a mort la-dessus lors de la presidentielle: “Imaginez-moi au G7 avec Angela Merkel et Hillary Clinton!”, c’est peut-etre normal que cet argument lui revienne en boomerang…

Neanmoins, c’est un faux debat et un argument pathetique lance par l’UMP, surtout quand ca vient de Christine Boutin!! Tout le monde s’en fout que ce soit des femmes, et c’est ca la preuve du progres dans notre societe, comme le souligne manu.

5. Le 25 novembre 2008,
Adrien Leygues

Salut,

je ne suis pas super calé en politique et je suis sans doute maladroit dans mon expression.

Ceci dit si vous le permettez je pense que le système politique actuel étant patriarcal et fortement axé sur le Pouvoir, comment une femme pourrait-elle être différente et comment pourrait-elle exprimer sa différence ?

Les femmes dont on parle actuellement sont formatées pour évoluer dans un monde de mec dont le comportement est déjà largement critiqué et contesté, pourquoi serait-ce différent pour elles ?

6. Le 25 novembre 2008,
manu

@Thierryl Tu noteras que mon commentaire commence à l’origine par:

je ne sais pas où tu as lu de tels arguments contre la parité, mais effectivement si elle est envisagée sous cet angle elle est complètement idiote (en plus d’être sexiste).

Je persiste et signe, donc.

7. Le 25 novembre 2008,
Elisabeth

Et moi qui croyais que le spectacle affligeant était donné par Peillon, Valls, Lamy, Rebsamen, Vaillant etc…

8. Le 25 novembre 2008,
marie-Hélène

Les femmes qui font de la politique n’en font pas différemment des hommes dans l’ensemble parce que pour survivre elles ont du adopter le formatage mec.

Ségolène est un peu différente, elle utilise les hommes sur lesquelles elle exerce un pouvoir de séduction de dominatrice.

Je ne l’apprécie pas, c’est un euphémisme, mais, force est de constater qu’elle est très forte.

Son problème majeur, c’est qu’elle est une instinctive, qu’elle faisait illusion en phagocytant le cerveau de Flamby (mou mais cortiqué et structuré!) et que maintenant son discours ressemble au manteau d’Arlequin vu qu’elle trouve ses idées dans un entourage disparate etau gré du vent.

Le problème de l’opposition, ce n’est pas homme, femme, etc…, c’est qu’aucun ne fait vraiment le poids.

Un projet clair, des compétences, un minimum de charisme et de l’estomac.

9. Le 25 novembre 2008,
Bob

Ségolène est un peu différente, elle utilise les hommes sur lesquelles elle exerce un pouvoir de séduction de dominatrice.

Pfff, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre une fois. Vous croyez que Valls, Peillon, Rebsamen, Dray supportent Royal parce qu’elle les « séduit » ? Vous prenez vraiment les hommes pour des cons.

10. Le 25 novembre 2008,
Vic

Bien dit Bob . Ségo est sexy , soit , où est le problème… Ceci dit nous femmes on ne réclame pas l’égalité (sauf égalité des salaires ), on réclame d’y être , en politique et ailleurs. D’avoir une vraie place quoi, qu’on ne nous demande pas sans arrêt si on va être assez compétentes.

Blah ? Touitter !

Mot du jour

Le Parti socialiste, tout cassé, a plus besoin de recollement que de récolement.

RÉCOLEMENT, subst. masc. DR., ADMIN.

A. — Opération consistant à dénombrer un ensemble d’objets répertoriés dans un inventaire, ou à vérifier la conformité d’une opération, d’un objet à un ensemble de règlements ou de prescriptions contractuelles ; p. méton., procès-verbal de cette opération. Récolement d’inventaire ; récolement des meubles saisis, d’une coupe de bois ; procès-verbal de récolement. Une commission est chargée de l’examen de la comptabilité des fonds administratifs (…). Elle fait un récolement général du mobilier appartenant à l’assemblée (Règlement Ass. nat., 1849, p. 36). La principale originalité de cette organisation consiste dans le classement des livres par ordre d’entrée (…) dans un registre qui sert à la fois de registre d’entrée, d’inventaire, de classement, et de récolement (Civilis. écr., 1939, p. 48-5).

B. — Opération consistant à récoler (v. ce mot B) des témoins. (Dict. XIXe et XXe s.).

[ATILF.]

1. Le 25 novembre 2008,
FX

D’après le Littré (qui est, lui, libre de droits) :

RÉCOLER (réko-lé) v. a.

Terme d’ancienne jurisprudence. Faire lecture à des témoins de leurs propres dépositions, pour savoir d’eux s’ils confirment ce qu’ils ont déclaré.

HISTORIQUE

XIVe s. Il dict qu’il lessoit auxdis religious rente sur sa terre pour y estre mis et pour prier pour lui ; mais Jehan ne se recolle pas [ne se souvient pas] quelle somme de rente il dit (DU CANGE, recollatio.)

XVIe s. Ils recoloyent par cueur quelques plaisans vers de Virgile (RAB. Garg. I, 24) Les rolles distribuez, les joueurs recollez, le theatre preparé, [Villon] dist au maire que le mystere pourroit estre prest à l’issue des foires de Niort (RAB. Pant. IV, 13) L’ame est dite pensée, parce qu’elle recole les choses passées (PARÉ, XVIII, 11)

ÉTYMOLOGIE Lat. recolere, repasser en son esprit, de re, et colere, cultiver (voy. CULTURE).

2. Le 25 novembre 2008,
Pierre

Et pourtant, on disait que les bons comptes font les bons amis !

Blah ? Touitter !

Déception

La presse “people” est déçue par la défaite de Ségolène.

Sans déconner, vous nous voyez balancer une photo d’Aubry en maillot de bain sur la plage de Berck ? Et faire une double “Piquez le look de Martine Aubry” ? Alors que Ségolène Royal, c’est du pur bonheur. Ségo en vacances, Ségo avec son meilleur ami Bruno Gaccio, Ségo fait son one-woman-show… D’ailleurs, élue première secrétaire ou pas, on va pas lâcher une si bonne cliente : la rivale de la fille Mauroy n’a pas fini d’occuper l’espace… À moins que… à moins que Martine Aubry ne quitte son second mari, Jean-Louis Brochen, pour se taper Kad Merad. [Low Blogging : “Martine Aubry a perdu”.]

1. Le 26 novembre 2008,
krstv

Tiens, vous êtes du genre à accentuer les capitales, vous.

2. Le 26 novembre 2008,
Baptiste

À juste titre, krstv.

3. Le 26 novembre 2008,
Olivier G.

@krstv : la non accentuation des capitales rends certaines phrases indésambigüables : exemple : “LE VOLEUR TUE DANS SA FUITE”. Qui est mort ?

4. Le 26 novembre 2008,
marie-Hélène

Sans compter qu’elle a une seule enfant dont on n’entend jamais parler Martine et de bonnes relations avec son père.

La loose absolue !

5. Le 26 novembre 2008,
krstv

Eh bien figurez-vous, cher Baptiste et Olivier, que la question n’est pas si simple.

Je me rappelle de mon passage en tant que secrétaire de rédaction au Parisien : les textes revenaient du service correction avec des capitales parfois accentuées, parfois non. Quand j’ai tenté d’avoir des explications, on m’a avancé que tout dépendait du syndicat auquel appartient de le correcteur : si c’est la CGT, pas d’accent. Si c’est FO, accent, ou l’inverse.

Soit la correctrice qui m’a donné l’explication était bourrée, soit elle s’est foutue de ma gueule. Soit les deux.

6. Le 26 novembre 2008,
Anonyme

la fille de martine aubry est journaliste petit a - lcp petit b - public-sénat petit c - le crapouillot-tv

royal fera son foin et sera encore plus présente

pauvre Martine - faudra ressortir le “Martine est première secrétaire” du ps MAIS SECRÉTAIRE ÇÀ FAIT PAS UN PEU MACHO, MISOGYNE COMME TERME POUR UNE FEMME

7. Le 26 novembre 2008,
Jean

Trop nul ce type. Martine c’est Malo… pas Berck.

8. Le 26 novembre 2008,
Jean

@krstv : vous écrivez sur votre blog : « A moins que Martine Aubry ne quitte son second mari » alors qu’il faut écrire (comme l’a corrigé Laurent, à juste titre) : « À moins que Martine Aubry ne quitte son second mari ». Il s’agit ici de la préposition « À » et non pas d’une forme conjuguée du verbe « avoir ». Pour savoir s’il faut écrire « A » ou « À », il suffit de remplacer par « Avait », par exemple. Ici, « Avait moins que Martine Aubry ne quitte son second mari » n’a pas de sens, donc il faut mettre la proposition « À ». Vous voyez, c’est simple.

9. Le 26 novembre 2008,
Laurent Gloaguen

@krstv : je suis un peu maniaque côté capitales accentuées. Si elles sont disponibles et facilement accessibles (comme sur Macintosh…), pourquoi ne pas les utiliser, si ce n’est par fainéantise ? Les partisans du décoiffage de capitales sont toujours de mauvaise foi et leurs arguments ne tiennent pas la route. Acculés à justifier leur laissez-aller, sans aucune explication rationnelle disponible, il brandissent l’esthétisme en dernier recours, ce qui me laisse toujours pantois.

Seuls les utilisateurs de Windows méritent d’être excusés.

Et votre explication syndicale peut tenir la route, ces organismes sont généralement protecteurs de la paresse.

10. Le 26 novembre 2008,
Vanch’

Il n’en demeure pas moins que les règles typos communément admises dans l’imprimerie, l’édition et la presse depuis des lustres est simple : capitales ou pas on accentue. Je suis du coup un peu étonné de la surprise du “surprisé” qui pourtant travaille dans la presse ? poubelle certes mais presse tout de même.

11. Le 26 novembre 2008,
marie-Hélène

Ah mince, je n’aime pas les capitales accentuées. A l’oeil, elles ne me plaisent pas…

12. Le 26 novembre 2008,
Celui

Marie-Hélène disait donc : « Ah mince, je n’aime pas les capitales accentuées. À l’œil, elles ne me plaisent pas… »

(C’était le jeu des 4 erreurs)

13. Le 26 novembre 2008,
Laurent Gloaguen

Ah, oui, je suis aussi maniaque du “œ” (qui existe aussi en capitale, Œ…).

14. Le 26 novembre 2008,
GreG

Bon, puisqu’on on est à donner des cours de français, Vanch’ je te signale que les abréviations ne prennent jamais la marque du pluriel, sauf :

Quand la dernière lettre de l’abréviation est aussi la dernière du mot, et qu’il n’y a donc pas de point abréviatif, le s est courant :

  • Srs (sœurs)
  • Éts (établissements)
  • Sts (saints)
  • Mmes (mesdames)
  • 1ers (premiers)
  • nos (numéros)
  • Mes (maîtres)

Dans les deux derniers cas (numéros, maîtres), les deux dernières lettres sont surélevées pour éviter toute confusion avec les adjectifs possessifs nos et mes.

Aussi, le pluriel de certaines abréviations se marque au moyen du redoublement de consonnes suivies du point abréviatif.

Exemples :

  • RR. PP. (révérends pères)
  • MM. (messieurs)

Donc, concernant ton commentaire n°10 tu aurais dû écrire typo sans s.

Et vlan…

15. Le 26 novembre 2008,
krstv

@Vanch’, vous avez raison, même dans la presse poubelle, on accentue. Du moins sur le print…

J’étais resté bloqué sur l’explication de la correctrice du Parisien. Et comme il est hors de question que je suive les consignes de la CGT :-)

J’en prends donc acte.

Blah ? Touitter !