Audrey Crespo-Mara : À titre privé, vous diriez carrément “oui” ?
Abbé Alain Maillard de La Morandais : Oui.
ACM : Vous êtes donc favorable au mariage homosexuel et à l’adoption par des couples homosexuels.
AMLM : À titre privé.
ACM : À titre privé…
AMLM : En tant que représentant de l’Église, je dis : non !
Fidèle et rebelle.
Ça me fait penser que dimanche matin au marché l’un des poissonniers vendait des anguilles vivantes (pas très grosses et plus tard dans la journée j’apprenais au muséum d’histoire naturelle en visitant une expo consacrée à la faune de l’estuaire de par où je vis, que depuis 1980 à peu près 90% de la population d’anguilles a disparu), qu’il prenait une à une par la tête et, toutes tortillantes qu’elles étaient, les épluchait vives. Ce n’était pas la première fois que j’assistais à ce spectacle morbide (pourtant il avait l’air fier comme Artaban), mais là ça m’a fait un choc (je commence à vraiment vieillir) si bien que j’entame une longue conversion au végétarisme. Le pelage des anguilles vivantes me paraît beaucoup plus condamnable que l’ébouillantement des coquillages et crustacés ou le gavage des oies car je crois que l’Homme est plus proche de celles-là que de ceux-ci, mais c’est peut-être là où je me trompe.
Fier. Qui a le souci de sa dignité, qui se respecte.
Être fier de soi. Être satisfait de soi-même.
Ne pas être fier. Avoir honte.
Parce que l’on nous a appris la honte, parce que l’on nous a jugé indignes, parce qu’on ne nous a que trop souvent manqué de respect.
Parce que l’on nous a fait croire que nous étions damnés, puis aliénés, puis malades. Parce qu’on a voulu nous tuer, nous enfermer, nous soigner.
Parce que l’on a voulu nous priver de notre humanité. Parce qu’on nous a enseigné la haine de soi.
Puis, le temps de la révolte est venu. Et nous avons gagné la fierté d’être ce que nous sommes, ce que nous n’avons pas choisi d’être. Nous l’affichâmes, nous le revendiquâmes. Ce fut la libération du joug des cons.
Ne plus se cacher, ne plus raser les murs, ne plus mentir. Dire à celui qui ne t’aime pas pour ce que tu aimes : je t’emmerde.
Voilà, c’est ça être fier.
Et tant qu’il y aura des honteuses, nous affirmerons notre fierté.
Et tant qu’il y aura des cons, nous affirmerons notre fierté.
Notre fierté est revendication. Elle est courage et résistance.
Alors, oui, quand nous serons dans un monde idéal, nous pourrons nous poser la question “Putain, mais en quoi y a-t-il une fierté d’être homo ?” Pas demain…
Je suis homo et fier, fier d’être d’homo.
En gros vous arrêterez d’être particulièrement fier d’être homo le jour où ça sera aussi “normal” d’être homo qu’hétéro, c’est ça ? (aussi normal = aussi accepté / déclenchant la même indifférence) Finalement ça semble être un mélange entre fier d’être homo et fier de l’assumer malgré un paquet de relous, non ?
Parce qu’effectivement, comme abricocotier, je ne ressens pas de fierté particulière à être hétéro, mais je m’en prends pas plein la tronche à cause de mon hétérosexualité alors ça doit compenser un peu ^^
Le problème souvent c’est comme quand les bonnes femmes veulent pas qu’on les considère comme plus faibles, mais qu’elles font genre elles sont pas capables de porter les sacs de courses. Ça m’énerve.
La plupart des homos qui se plaignent d’être traités différemment font tout pour être différents. Jveux dire faut pas s’étonner de se faire traiter comme une pétasse quand on est plus pétasse que la pire des pétasses.
Et quant à la fierté, même si je comprends le message du billet, c’est juste pas pertinent. Y’a ni de quoi avoir honte ni de quoi être fier d’être homo/hétéro/bi/communiste/féministe/blonde/barrez la mention inutile. C’est comme ça, c’est pas comme si on pouvait décider. C’est pas quelque chose sur laquelle on a bossé comme un dingue, sur laquelle on a galéré et qu’on arrive à un super résultat.
Enfin comme AbriCoCotier, c’est sûrement pasque je vois pas la honte que je comprends pas la fierté.
Ce n’est pas comme ça que je le ressens, ce “fier d’être homo”.
Mais comme une forme de fierté d’être soi avec tous les composants de soi, dont ceux qui sont réprouvés, montrés du doigt, maltraités.
Comme une fierté d’avoir réussi à préserver l’estime qu’on a de soi malgré le poids d’un monde qui vous traite d’anormal (quand il est poli).
Fier d’être intègre, en somme. (Encore que, évitons le sujet de l’intégrité physique).
Mais Laurent, arrête moi si je passe à côté, hein.
@Sacrip’Anne : il me semble que tu dis un peu ce que je dis, je ne vois pas pas de contradiction, donc je ne t’arrête pas :-)
(Juste pour le sourire lié à un de tes billets d’il y quelques jours, je me disais : faire un commentaire pour répondre aux commentaires du dessus, c’est teeeeellement 2003, en tapant :D)
Ce n’est rien d’autre qu’un problème de vocabulaire, non ? Perso, ma définition de fier implique effectivement un travail, un effort, et j’ai du mal face à l’emploi du “fier” face à une situation qui simplement est.
Donc ma définition place effectivement un “fier d’être homo” au même niveau qu’un “fier d’être Français” ou “fier d’être blond”.
Du coup, être fier d’avoir revendiqué et d’avoir imposé sa présence dans un monde qui ne souhaitait pas la voir, ok. Fier d’avoir fait sa part pour la sortie du ghetto, d’accord. Fier d’être la même chose que quand on est né, je vois moins bien.
Mais c’est la définition que je privilégie, moi. Visiblement, c’est un mot qui en a plusieurs.
@ Chianteuse et @ xave : le jour où on ne risquera plus la prison ou la peine de mort comme c’est encore le cas dans 80 pays dans le monde, le jour on l’on ne sera plus discriminé à l’embauche et dans la rémunération, le jour où l’on aura partout le droit d’épouser la personne que l’on aime et d’adopter des enfants comme n’importe quel couple, on pourra peut-être arrêter d’être fier. Xave : tu t’es déjà fait insulter ou casser la gueule dans la rue juste à cause de ton orientation sexuelle, réelle ou supposée ? Parce qu’il n’y pas pour ça besoin d’être pédé, mais juste de faire pédé. Alors en attendant, ne venez pas nous dire si oui ou non on a le droit de se sentir fier.
Yo, yo, yo !
Un peu de calme, mon garçon. Tu as lu mon commentaire ? Je ne vois pas du tout en quoi le tien est une réponse au mien. Tu vas bientôt me traiter d’homophobe parce que je ne suis pas d’accord avec toi sur un point de langage ? Ou simplement parce que je ne suis pas d’accord avec toi ? Remplace un peu le “tu n’es pas d’accord avec moi parce que tu es homophobe” par “tu n’es pas d’accord avec moi parce que tu es misogyne” et je t’appelle Ségo. Et si vraiment ton commentaire est une réponse au mien, la prochaine fois que tu me demande l’heure, je te réponds “parce que les canards.”
Mais tu as parfaitement le droit de te sentir fier. Tu as même le droit de te sentir bleu ou rhododendron, c’est pareil pour moi. Tu mets la définition que tu veux, je m’en contrecarre.
Je continue pour ma part à n’avoir pas une définition de “fier” qui me permettrait de l’être qu’on me casse la gueule dans la rue, quelles qu’en soient les raisons. Mais visiblement, ça suffit pour, à défaut d’être homophobe, au moins faire homophobe.
Ne fais pas des généralités si ça t’emmerde que les gens en fassent.
Bruce : J’aime que vous refusiez catégoriquement de vous laisser photographier ou filmer sans vos lunettes de soleil. Moi pareil.
Karl : C’est ma burqa.
Bruce : Exactement. Une burqa pour les yeux.
Karl : Une burqa pour les hommes. Je suis un peu myope, et les myopes, quand ils retirent leurs lunettes, ils ont un air de petit chiot mignon qui veut se faire adopter.
Bruce : Moi, je suis myope d’un œil et presbyte de l’autre.
Karl : Vous ne pouvez pas vous faire opérer avec ce que vous avez ?
Bruce : Non. Ils disent que c’est inutile, que je n’aurai jamais besoin de lunettes parce que j’ai un œil qui voit de loin et un œil qui voit de près.
Karl : C’est parfait, n’est-ce pas ? Je veux rester myope, sinon j’aurai besoin de lunettes pour lire. Je n’en veux pas. J’esquisse, je fais tout sans lunettes, sauf parler aux étrangers. Surtout s’ils portent, eux aussi, des lunettes.
Bruce : Je déteste ça, quand les photographes demandent : « Est-ce qu’on peut en avoir une sans les lunettes ? » Pourquoi ? Vous me voyez très bien comme ça.
Karl : J’ai été interviewé, un jour, par une journaliste allemande, une femme horrible, affreuse. C’était juste après la chute du Mur, peut-être une semaine après, et elle portait une sorte de pull jaune transparent. Elle avait des seins énormes, un soutien-gorge noir énorme, et elle m’a dit : « Ôtez vos lunettes, c’est impoli. » Je lui ai répondu : « Est-ce que je vous demande d’ôter votre soutien-gorge ? »
Vice : “Bruce LaBruce et Karl Lagerfeld”.
(C’est vrai que les myopes sans lunettes ont un air de petit chiot mignon qui veut se faire adopter…)
Bruce : Oui, j’ai lu une citation de vous, où vous disiez que se faire filmer en train de faire une fellation est bien plus difficile que de feindre une émotion devant une caméra. Je suis parfaitement d’accord. On ne reconnaît pas assez le mérite des acteurs porno.
Karl : J’admire les acteurs porno.
Bruce : Moi pareil, et les prostituées aussi. Ça demande un vrai savoir-faire.
Karl : La frustration est la mère du crime, il y aurait beaucoup plus de crimes sans les prostituées et les films porno.
Ibid.
Heu, 25 sacs de vos merdes, c’est un peu trop…
tu n’as pas le petit écusson pas de pub sur ta boîte ?
Quelqu’un qui n’aime pas qu’on dise du mal de Martineau…. puis ça aurait pu être pire tu aurais pu recevoir 25 exemplaire du Journal de Montréal!
@Karl : me priver de la circulaire Canadian Tire ? Tu n’y penses pas…
Diorama “Abandoned roadside garage”, largeur 30 cm.
Chuck Doan. Via Shapeways.
Blah ? Touitter !