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86% en faveur de l’euthanasie

L’immense majorité des Québécois, soit 86%, se dit en faveur d’une loi qui permettrait aux médecins d’aider des patients en phase terminale à mettre fin à leurs jours.

C’est ce qu’indique un sondage Angus Reid obtenu par La Presse. La firme a posé la question suivante à 804 répondants de la province: «Comme vous le savez peut-être, une commission provinciale chargée d’étudier les procédures d’euthanasie médicalement assistées a recommandé d’adopter une loi permettant aux médecins d’aider les patients en phase terminale à mettre fin à leurs jours. Tout bien considéré, êtes-vous pour ou contre cette idée?»

Seulement 10% des répondants ont affirmé y être opposés. La proportion d’indécis est de 4%.

Les personnes en faveur d’une telle mesure sont réparties presque également au sein des électeurs du Parti québécois, du Parti libéral et de la Coalition avenir Québec. Le taux de réponse positive dans ces sous-groupes est respectivement de 93%, 84% et 86%.

[…] Le sondage n’a pas mesuré l’humeur du reste du Canada, mais une autre enquête d’Angus Reid, réalisée en juillet à l’aide d’une question similaire, a donné un appui de 80% ailleurs au pays.

La Presse, Hugo de Grandpré : “Plus de 85% des Québécois sont en faveur de l’euthanasie”.

Des résultats proches de ceux en France.

Double euthanasie

Eddy et Marc Verbessem

Deux hommes de la région d’Anvers, des jumeaux monozygotes âgés de 45 ans, nés sourds-muets, ont demandé l’euthanasie après avoir commencé à perdre la vue (glaucome) et appris qu’ils seraient bientôt définitivement aveugles.

Ils ont expliqué aux médecins qu’ils ne pouvaient pas supporter l’idée de ne plus être en mesure de se voir. Ne plus pouvoir que se toucher leur était intolérable.

Les frères jumeaux ont passé toute leur vie ensemble, partageant un appartement et travaillant tous deux comme cordonniers.

Les médecins de l’hôpital universitaire de Bruxelles à Jette ont euthanasié les deux hommes par injection létale le 14 décembre dernier.

David Dufour, le médecin qui a supervisé l’euthanasie, a déclaré à la télévision RTL que les jumeaux qui sont morts ensemble avaient pris la décision en « pleine conscience ».

« Ils étaient très heureux. Ce fut un soulagement de voir la fin de leurs souffrances », at-il raconté.

« Ils ont pris une tasse de café et conversé avec intensité dans le hall, ça s’est bien passé. La séparation avec leurs parents et leur frère fut très sereine et belle. À la fin, ils ont fait un signe d’au revoir de la main et sont partis. »

En vertu de la loi belge, l’euthanasie est autorisée si la personne qui souhaite mettre fin à sa vie est en mesure de faire connaître clairement ses souhaits et qu’un médecin juge que la douleur est insupportable.

L’affaire est inhabituelle parce qu’aucun des hommes ne souffrait ni d’une maladie en phase terminale, ni de douleurs physiques.

« Leur souffrance psychique insupportable et inapaisable était établie », selon leur médecin, le professeur Distelmans, cité par la RTBF.

J’imagine qu’il y aura au moins quelques cathos pour piailler. Pour ma part, je vois avant tout une histoire d’amour.

[The Telegraph, Bruno Waterfield: “Belgian identical twins in unique mercy killing.”]

Tombe des frères Verbessem

L’aide à mourir

Le professeur Didier Sicard a remis mardi son rapport sur la fin de vie à François Hollande. Contre toute attente, il préconise avec beaucoup de prudence, dans certaines conditions, que soit accordée la possibilité d’un geste médical « accélérant la survenue de la mort » dans certains cas de maladie incurable et évolutive.

Si ce rapport dresse un état des lieux très critique sur la manière dont la fin de vie se passe en France, le point central est qu’il ouvre l’idée d’une aide à mourir. Ce geste médical est préconisé lorsque la personne en situation de fin de vie ou en fonction de ses directives anticipées « demande expressément à interrompre tout traitement susceptible de prolonger sa vie, voire toute alimentation et toute hydratation » et qu’il serait « cruel de la “laisser mourir » ou de ‘la laisser vivre » ». Cette position, même exprimée avec une prudence extrême, représente une véritable bombe pour la société française. […]

Le Figaro, Martine Perez : “La mission Sicard favorable à l’aide à mourir. »

Une bombe ? Vraiment ?

I Killed Someone Once

And maybe this is the time to share a secret that I’ve kept for quite a long time. I killed someone, once…” So begins BBC journalist Ray Gosling’s televised confession in which he briefly describes the time he smothered his lover who was dying of AIDS. Police are now investigating.

MetaFilter : “I Killed Someone Once”.

Voir aussi.