Le chef de l’Église russe orthodoxe, Cyrille Ier, qui avait pris une position intransigeante dans l’affaire des Pussy Riot, préfère les femmes qui restent au foyer.
[…] « L’idéologie au centre du féminisme, ce n’est ni la famille ni les enfants, mais une autre fonction de la femme qui, souvent, contredit les valeurs de la famille », a ajouté le patriarche lors d’une rencontre mardi avec une organisation féminine orthodoxe. « L’homme s’occupe à l’extérieur, il doit travailler, gagner de l’argent, alors que la femme doit s’occuper de l’intérieur, là où sont ses enfants », a-t-il insisté. Car « si l’on anéantit ce rôle exceptionnellement important de la femme, la conséquence, c’est que tout s’écroule, la famille et, d’une manière plus large, la patrie. »
Vous rêvez de mecs hétéros meilleurs au lit ? D’hommes champions du féminisme ? Y parvenir est peut-être fort simple : il suffirait de les sodomiser. Selon un nouveau livre, la bonne méthode pour rendre les gars plus sensibles, réceptifs et joueurs, est juste de les enculer.
Want to make straight men better in bed — and better feminist allies? The path may be simple: fuck them up the ass. According to one brand new book, the path to making men more compassionate, appreciative and playful may be straight through their butts.
[…]The payoff for clearing those hurdles, Glickman says, is nothing less than the radical transformation of heterosexual sex. In 2011, Glickman wrote a column entitled “How Pegging Can Save the World,” arguing that no other erotic experience a man can undergo can create greater empathy with women than being penetrated by his partner. “For men who have never been on the receiving side of penetration, sex is something that happens outside the body. And when sex is external to your body, it can be easier to do when you have a headache or you’re not quite in the mood. A lot of men discover than when sex is about catching rather than pitching, their mood, their emotions, and their connection to a partner can often have a bigger influence on what they want to do and how it feels.” Men, Glickman and Emirzian suggest optimistically, will be a lot less likely to rush foreplay once they’ve experienced how long it takes to relax sufficiently in order to comfortably take a dildo (or other sex toy) in the ass.
For women, Glickman and Emirzian write, the experience of pegging a man can be equally revelatory, suggesting that “many women who use strap-on dildos discover how much work, responsibility, and (sometimes) power can be part of fucking someone.” It’s intellectually reckless to impose political meanings onto private acts, but it seems telling that in an “End of Men” era where exhausted and stressed-out women already are shouldering so much more “work” and “responsibility” than ever before, those burdens are extended — in a novel way — to the bedroom as well.
C’est une idée en vogue dans les milieux anti-impérialistes : si le mariage pour tous n’a pas la cote dans « les quartiers populaires », c’est parce que ses habitants — descendant en majorité de « colonisés », ne seraient pas sensibles à cette idée occidentale.
Alors que toute la France débat du mariage homo, StreetPress vous signale la parution d’un essai qui vient apporter de l’eau au moulin à cette surprenante théorie : Les féministes blanches et l’empire, signé Stella Magliani-Belkacem et Félix Boggio Ewanjé-Epée, aux éditions La Fabrique. Un petit livre vert (110 p.) dans lequel les deux auteurs affirment que « l’homosexualité, comme identité » est « une notion » occidentale qui n’est pas adaptée au monde arabe et africain. Et par « analogie », pas adaptée non plus à ceux qui en sont issus : les habitants des « quartiers populaires ».
Vous avez peut-être aperçu Stella Magliani-Belkacem à l’université d’été du Front de Gauche, ce mois d’août à Grenoble où elle était à la tribune pour s’exprimer sur « l’antiracisme et le multiculturalisme ». Félix Boggio Ewanjé-Epée — essayiste précoce puisqu’il n’a que 22 ans — est, lui, un ancien du NPA. Mais c’est surtout grâce à leurs activités dans le monde de l’édition qu’ils bénéficient d’une notoriété certaine dans le milieu anti-impérialiste. La paire a coordonné la rédaction du recueil Nous sommes les Indigènes de la République (Éd. Amsterdam, 435 p.) du mouvement du même nom. Stella Magliani-Belkacem est secrétaire d’édition dans la maison d’édition La Fabrique d’Éric Hazan.
Devant son expresso dans un bistrot de la rue de Belleville, Félix Boggio Ewanjé-Epée résume le leitmotiv du chapitre consacré à la question LGBT de son essai :
« Dénoncer la tentative de faire de l’homosexualité une identité universelle qui serait partagée par tous les peuples et toutes les populations. »
[…] Mais ce que dénoncent aussi les théoriciens de l’anti-impérialisme de La Fabrique, c’est que l’homosexualité est imposée comme identité dans des contrées où elle n’existerait pas. « Dans la tradition des identités arabes par exemple, cette notion-là a été importée », justifie Félix. Stella ajoute elle que les « les conditions matérielles à l’émergence de ce qu’on appelle l’homosexualité ne sont pas forcément réunies dans ces espaces. »
« C’est une question d’organisation de la famille et de la société. »
Ils ne nient pas la réalité de « pratiques homoérotiques », mais minimisent l’existence « d’un mode de vie homosexuel ». Un raisonnement qui vaut « par analogie » dans « les quartiers populaires. »
[…] Jointe par StreetPress, Houria Bouteldja, boss des Indigènes de la République, reprend à son compte la théorie de l’essai qui lui est dédicacé. Mais celle qui est régulièrement invitée par Frédéric Taddéï dans Ce soir ou jamais va encore plus loin en affirmant que « le mode de vie homosexuel n’existe pas dans les quartiers populaires. Ce qui n’est pas une tare » :
« Le mariage pour tous ne concerne que les homos blancs. Quand on est pauvre, précaire et victime de discrimination, c’est la solidarité communautaire qui compte. L’individu compose parce qu’il y a d’autres priorités. »
Bouteldja, qui prépare un article de 7 pages sur le sujet, d’ajouter que le choix de l’homosexualité est un luxe :
« C’est comme si on demandait à un pauvre de manger du caviar. »
ConservativeOnly.com, a U.S. dating site that promises to “purge your personal dating pool of liberals, progressives, socialists, marxists, communists, feminazis and democrats” — has just announced it is expanding into Canada.
“Founder Craig Knight realized that conservatism was not just limited to the United States… it was clear the next step was to expand his dating website to include Canada, United Kingdom and Australia,” reads a January 29 release by the company.
Marcel Rufo donne quotidiennement des conseils aux parents sur France 5, dans l’émission « Allo Rufo », en partenariat avec le site web pour dindes Version Femina.
C’est ça la télévision publique, elle fait dans le pédagogique, et c’est bien.
En plus, ce Marcel Rufo a une vision de l’élevage d’enfants tout à fait intéressante, comme en témoigne cet entretien publié par L’Express en octobre 2003 :
Je suis antiparité. Avant même de savoir s’il est fille ou garçon, un bébé doit repérer ce qui autour de lui est masculin ou féminin. Ce sont les différences qui fondent l’envie future du petit garçon ou de la petite fille de conquérir le monde : c’est papa, c’est maman. Tiens, celui-là a une autre odeur, il est plus brutal, plus vif, plus fort, il me soulève plus vite. Elle est plus tendre, elle susurre, elle a une voix qui chante. On naît avec un sexe chromosomique, XX ou XY, mais on devient fille ou garçon, en repérant chez chacun de ses parents sa part masculine et féminine, d’où la nécessité de conserver des rôles bien différenciés, afin que l’enfant puisse se repérer. Le père et la mère ignorent que c’est à travers leur manière spécifique de les regarder, de les porter, de les nourrir que leurs petits vont se construire une identité sexuée.
[…] J’entends sans cesse les parents se lamenter : « Il ne débarrasse pas la table comme sa sœur. » Je leur réponds que ce n’est pas lui qui doit débarrasser la table, mais sa sœur. En revanche, le pack de bouteilles, c’est lui qui doit le monter. S’il y a du bois à couper, pareil. Il porte le poids le plus lourd, il est plus fort qu’elle. Mais, si la mère fait un gâteau, la fille peut l’aider à verser la farine. Ce n’est pas une honte. Il faut savoir faire la différence entre le bois, le poids, la farine et les gâteaux. Je passe mon temps à me disputer avec les familles égalitaires. Il a renversé du vin sur la table, sa sœur le nettoie ; c’est bien, elle est gentille. Il descend les poubelles dans le noir, il la protège de sa peur et de l’agression, et elle l’aide dans sa maladresse. Cela vous scandalise-t-il ?
Qui cela pourrait-il scandaliser ? Certainement pas Carla Bruni… Il dit aussi « Faites gaffe aux psys ! C’est comme les garagistes, il y en a de dangereux. » Sage conseil.
Bon, les filles, vous avez compris, vous devez être gentilles, c’est comme cela que l’on vous apprécie.
[…] À vrai dire, je m’en fiche de voir des nanas à poil et qu’une fois de temps en temps mes collègues se tapent un délire sur la sodomie. C’est juste que c’est toujours dans le même sens, c’est toujours les mêmes qu’on expose et les même qui enculent.
C’est toujours cette sexualité d’homme hétéro dominateur qui est mise en avant dans le milieu geek.
Milieu qui n’est pas sexiste, non non non. On s’en fiche de savoir que tu es une fille, on te traite pareil que les autres, au mérite.
“Mais putain, la nana là, à la conf sur nodejs, t’as parlé 1/2 heure avec elle et elle t’a pas filé son numéro, ta technique de drague est trop naze mec.”
Déjà ce genre de remarque est lourde, comme si les nanas techos discutaient uniquement pour se faire draguer, mais quand en plus après j’ai compris qu’on parlait d’une amie ça m’a vraiment mise mal à l’aise.
Et les moments où tu te pointes sur un canal, que tu fais un accord en “ée” et qu’on te répond “FAKE!”. Et cet autre canal où tu t’es pointée aujourd’hui, où vu le contexte il était possible que tu sois une femme, et forcement il se passe pas une 1/2 journée sans que le lourdo de service te demande ton sexe. Renseignement pris, c’est le même lourdo qui avait fait une présentation y’a deux ans sur Pyramid comme alternative à Django, avec comme premier argument le fait que c’est un framework pour les vrais mec, au moins y’a pas un logo poney rose de tafiotte. […]
Laurent Paquin est un “humoriste” québécois. (Je crois que le Québec a le record mondial du nombre d’humoristes par rapport à la population.)
Surfant sur l’actualité, il a composé une courte chansonnette dédiée à l’agente 728, qui met mal à l’aise en recourant complaisamment aux pires clichés machistes.
Elle n’a vraiment rien d’une Aphrodite, Matricule 728.
Si elle avait plus de fun dans l’litte, elle tapocherait moins les joueurs de guitte. (Si elle avait plus de plaisir au lit, elle taperait moins les joueurs de guitare.)
[…] Ça fait 100 ans qu’elle a pas vu d’bite, Matricule 728.
Mais dans l’fond, c’est une pauvre petite, Matricule 728.
Un peu d’amour, j’pense qu’elle le mérite.
Dans le monde de Laurent Paquin, une femme peu avenante serait forcément “mal baisée”, et tout écart de conduite de sa part s’expliquerait du fait qu’elle “manque de bite”.
Détestable.
Le matricule 728 serait un homme, dirait-on que tout s’explique de son comportement vulgaire et agressif parce qu’il est mal baisé ? Je ne crois pas. Dit-on des animateurs de la radio-poubelle qu’ils n’ont pas une vie sexuelle épanouie ? Non.
Un mec vulgaire et violent, ce serait un gars qui “a des couilles” et une femme dotée des mêmes traits, une pauvre fille qui manquerait de bite ?
Et est-ce que les “coups de bites” ont le don magique de pacifier les femmes brutales ?
Est-ce que toutes les lesbiennes sont condamnées à être des harpies pour cause de “manque de bite” ?
Enfin, puisque nous sommes dans les généralisations fondées sur l’apparence, est-ce que les petits gros dégarnis sont moins drôles que les autres ?
Vous aurez compris que les propos phallocrates et sexistes de Laurent Paquin ne m’ont pas fait rire.
À la défense de l’agente 728, il faut dire qu’il n’est en rien aisé pour une femme de faire carrière dans la police (ou dans l’armée), et encore moins en 1990 lorsque Stéphanie Trudeau a commencé la sienne. Les femmes sont sous la contrainte d’en faire plus pour légitimer leur place aux yeux de la majorité mâle. La police n’est pas un milieu tendre et il faut y avoir le cuir épais. Résister peut aussi passer par être encore plus rustre que ses collègues.
Vulgarité, agressivité, violence, intimidation de témoins… tout le monde sait que l’agente 728 n’en a pas le monopole au sein du SPVM (ces tares sont endémiques à n’importe quel corps policier), et ses agissements ont été constamment couverts, y compris au moyen de rapports de police mensongers, par ses collègues masculins.
Certes, l’agente 728 accumule presque toutes les tares du mauvais flic, mais, cerise sur le sundae, elle a celle ultime d’être une femme, ce qui permet de faire rire grassement les petits gros pour qui le monde est simple et binaire (des bites et des trous).
Si l’agente 728 est devenue le symbole du dysfonctionnement de la police, Laurent Paquin pourrait être celui du dysfonctionnement de l’humour québécois qui se vautre trop souvent, pour ce que j’en vois, dans la crudité des propos et le sexisme de la pensée.
P.S. Laurent Paquin a retiré la vidéo incriminée et publié un message de justification. “Si Matricule 728 avait était un homme, si Stéphanie Trudeau s’était appelé Stéphane Trudeau, la chanson aurait été probablement la même”. Hmmm. Je doute.
Sur la page FaceBook de l’humoriste, Camille Tremblay de Chicoutimi écrit “Pour ma part,je n ai rien vu de choquant,ni rien d homophobe.Quon se le dise,ce n est pas du harcellement. C EST UNE OPIGNON”. Et chacun a droit à son “opignon” comme chacun sait.
Si la motion du député conservateur Stephen Woodworth concernant les droits du foetus a été battue, elle a néanmoins reçu l’appui de 10 ministres, dont celui - inattendu - de la ministre de la Condition féminine Rona Ambrose.
Pas moins de 91 députés ont voté en faveur de la motion du député pro-vie mercredi aux Communes, alors que la plupart des observateurs ne s’attendaient pas à ce que plus d’une quarantaine l’appuient. La motion a tout de même été rejetée, avec 203 voix contre.
Le député ontarien d’arrière-ban souhaitait la mise sur pied d’un comité parlementaire qui aurait été chargé d’étudier à quel moment un foetus devient un « être humain ». Même s’il assurait que sa motion ne touchait pas précisément la question de l’avortement, M. Woodworth admettait malgré tout que l’adoption de M-312 aurait eu pour effet de déclencher un engrenage pouvant mener à la réouverture de ce débat.
L’appui que lui ont accordé des ministres influents au sein du cabinet de Stephen Harper en a surpris plus d’un. En plus de Mme Ambrose et du ministre de l’Immigration Jason Kenney qui avait déjà affiché ses couleurs, le leader du gouvernement à la Chambre Peter Van Loan, le ministre du Commerce Ed Fast et celui de la Coopération internationale Julian Fantino ont également voté en faveur de M-312.
Il y a une certaine cohérence dans le fonctionnement de Rona Ambrose. Lorsqu’elle était ministre de l’environnement, elle s’opposait au protocole de Kyoto et à la bourse du carbone. Quoi de plus logique alors que de s’opposer à l’avortement quand on est ministre de la condition féminine…
Pour répondre à de nombreuses instances et mettre fin à diverses opinions qu’on nous prête, à propos du projet de loi accordant aux femmes le droit de vote, aux élections provinciales, nous croyons devoir dire notre sentiment.
Nous ne sommes pas favorable au suffrage politique féminin.
1º - Parce qu’il va à l’encontre de l’unité et de Ia hiérarchie familiale;
2º - Parce que son exercice expose la femme à toutes les passions et à toutes les aventures de l’électoralisme;
3º - Parce que, en fait, il nous apparaît que la très grande majorité des femmes de la province ne le désirent pas;
4º - Parce que les réformes sociales, économiques, hygiéniques, etc., que l’on avance pour préconiser le droit de suffrage chez les femmes, peuvent être aussi bien obtenues, grâce à l’influence des organisations féminines en marge de la politique.
Nous croyons exprimer ici le sentiment commun des évêques de la province.
Le Devoir, Cardinal Villeneuve, archevêque de Québec, 2 mars 1940 : “S.E. le cardinal Villeneuve se prononce contre le vote des femmes aux élections provinciales”.
En fait, si l’église catholique s’oppose avec véhémence à quelque chose, il y a tout lieu de penser qu’elle a tort, et qu’elle ne sera pas écoutée sur le long terme. Ce qui s’appelle le progrès.
Commentaire inutile : “Mais l’église avait raison pour les femmes.”
Une présentation publique nous a également confrontés à une forme d’agressivité à laquelle je n’avais pas pensé : celle de certaines femmes revendiquées comme féministes, nous accusant d’aller à l’encontre de nombreux principes fondateurs, tenant un discours très tranché, un discours finalement très influencé par une aigreur envers les hommes, « tous des cons », criant presque « je ne veux pas me travestir en homme, moi les hommes, je les mène par la queue », comme si la phrase, voire l’intervention toute entière, n’avait d’autre importance que de préciser ce « par la queue ». Étrange.
Je m’aperçois, en me relisant, que je n’ai pas abordé la question du rapport entre voile et féminisme. Ilham Moussaïd a notamment précisé qu’elle ne se sentait ni opprimée ni dégradée par le voile, qu’il s’agissait pour elle de l’expression de son culte. Être féministe, c’est aussi laisser les femmes faire ce qu’elles pensent juste de leur corps et affirmer tout ce qu’elles sont, en toute liberté.
Aujourd’hui, l’association féministe qu’elle avait fondée avec Gisèle Halimi “Choisir la cause des femmes” ne l’entend pas ainsi : elle voit une atteinte à la dignité de la femme dans cette couverture dont elle dénonce le caractère “racoleur” tout en soulignant :“Cette photo, volée à son intimité, n’illustre en rien les écrits, la philosophie, le féminisme et la personnalité de Simone de Beauvoir. Elle choque à cet égard et démontre la volonté d’instrumentaliser à des fins purement commerciales le corps des femmes contrairement aux photos consacrées aux personnalités masculines” Il est vrai que l’on n’imagine pas Camus à poil en couverture de l’hebdomadaire dirigé par Jean Daniel. Même pas de dos.