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Trombe marine

Une impressionnante trombe sur la baie de Tampa (côte Ouest de la Floride), le 9 juillet dernier.

Trombe marine

[Photo Joey Mole, Facebook.]

[Via Petapixel.]

Beurk

Météo 12 avril 2013

Pic de chaleur

On nous prévoit un pic de chaleur après-demain jeudi, entre 14 et 16 heures, -20° C.

meteo-2013-01-22.

Point météo

Après un court redoux (un tropical +5 ° C dans mon jardin aujourd’hui), le froid devrait revenir en force.

Comme certains disent, on n’a pas un climat de tapettes ici.

Pendant ce temps-là, il y a trois flocons qui tombent à Paris, déjà des milliers de tweets, et j’attends déjà les titres de demain « Apocalypse blanche »…

P.S.

J’ai souvent entendu une théorie vaseuse selon laquelle le froid parisien serait plus froid que le froid canadien, à cause de « l’humidité ». Quand ça descend à -5, le Montréalais met ses bottes, son bonnet, ses mitaines et son manteau North Face. Le Parisien, lui, continue tête et mains nues, avec son Trench d’automne et ses petits derby Paul Smith en suède… Donc si le froid est « plus froid » à Paris, c’est peut-être dû non pas à l’humidité, mais à un autre mot qui finit par « idité ». — Mon nom est Paul.

Record historique

Cette journée va s’inscrire comme exceptionnelle dans les annales météorologiques de Montréal.

Le modèle ECMW donnait 33 centimètres hier, nous sommes dans les 45 cm.

Le record de neige en 24 heures à Montréal est de 46,5 cm, le 21 janvier 1889 (enregistré à McGill).

À la station météo de l’aéroport Montréal PET, le record était de 43,2 cm le 4 mars 1971.

33 cm

meteo-26-12-2012.

Une petite bordée de 33 cm ? J’ai hâte. Youpi !

(En espérant que l’ECMW tienne ses promesses.)

Noël aux tisons

Frisquet

Comme un ouragan…

Cyclones et tempêtes tropicales depuis 1851. Projection stéréographique polaire.

[Cyclones et tempêtes tropicaux depuis 1851. Projection stéréographique polaire.]

Image IDV Solutions, John Nelson : “Hurricanes Since 1851”.

Données Organisation météorologique mondiale : “IBTrACS-WMO data”.

La zone circulaire obscure sur la projection polaire correspond à la zone équatoriale.

Presque tous les cyclones tropicaux se forment à moins de 30 ° de l’équateur et 87 % à moins de 20 ° de celui-ci. Comme la force de Coriolis donne aux cyclones leur rotation initiale, ceux-ci se développent cependant rarement à moins de 10 ° de l’équateur (la composante horizontale de la force de Coriolis est nulle à l’équateur). L’apparition d’un cyclone tropical à l’intérieur de cette limite est toutefois possible si une autre source de rotation initiale se manifeste. Ces conditions sont extrêmement rares et de telles tempêtes se produisent, croit-on, moins d’une fois par siècle.

La plupart des cyclones tropicaux apparaissent dans une bande d’orages tropicaux qui encercle le globe terrestre, et qu’on appelle la zone de convergence intertropicale (ZCIT). Leur parcours affecte le plus souvent des zones au climat tropical et au climat subtropical humide.

De par le monde, on rapporte en moyenne 80 cyclones tropicaux par année.

Fr.Wikipedia : “Cyclone tropical”.

Suivi de météo dominicale

Dans mon jardin à Montréal, température à deux mètres du sol :

À suivre…

Temps de dimanche

À Montréal.

Selon Environnement Canada : Min. -7°. Max -1°. Neige.

Selon Météo Média : Min. -4°. Max 0°. Neige. 20 cm.

Selon Accuweather : Min. -6°. Max -1°. Neige. 6 à 16 cm.

Selon la BBC : Min. -6°. Max -6°. Faible neige.

Selon Weather.com : Min. -1°. Max 2°. Mélange neige et pluie.

Selon les Norvégiens : Min. -3°. Max 4°. Pluie débutant le matin et se renforçant en soirée.

Ça fait quand même certaines disparités… Neige ou pluie ? Hâte d’être à dimanche pour voir qui avait raison. Après la dernière tempête de neige qui n’a pas été prévue pas les météorologues, on scrute avec attention l’arrivée de la suivante.

Tempête blanche

Lorsque j’ai entendu l’expression “tempête de neige”, j’ai souri intérieurement. Personnellement, penser que la neige puisse être vécue comme une bourrasque m’était difficilement envisageable. Les trois flocons français m’avaient rendu si joyeuse, en quoi la neige montréalaise pourrait être tempétueuse ? Or, en observant la danse frénétique des flocons, le revêtement blanc des trottoirs et les gens encapuchonnés, j’ai accepté l’idée.

Le Lab /, Marie : “Il souffle blanc à Montréal”.

J’avais oublié que l’expression “tempête de neige” m’avait aussi fait sourire la première fois que je l’avais entendue.

La neige, c’est quand il fait doux (autour de 0°). Demain matin, il fera beau et sec, alors couvrez-vous bien, -26° à 7 heures.

Le xkcd du jour, je m’y suis reconnu. Allez, un petit coup de radar

Économie de la compréhension

Si vous n’êtes pas légitimes quand vous invitez des imposteurs, pourquoi le faites-vous, se demandera l’honnête homme ? (et l’honnête femme). Pour une raison simple : parce que les bénéfices sont supérieurs aux inconvénients. Les bénéfices, ce sont d’abord l’audience, parce que le lecteur aime bien la polémique et les grandes gueules qui l’alimentent. Moi le premier : j’adorais regarder Marchais dans les émissions politiques quand j’étais gamin, et je me fichais bien de savoir ce qu’il disait sur le fond. L’important était qu’il coupe la parole à ses adversaires et “monte sur la table” !

Un autre bénéfice, et pas des moindres, est que ce comportement est le plus économe en temps pour vous : ne rien comprendre prend moins de temps et demande moins d’efforts que de comprendre. En face, les inconvénients sont mineurs : perte de crédibilité auprès des quelques individus comme moi - mais c’est contrebalancé par ceux que la polémique attire, aucun risque de sanction pécunière pour cause de diffamation (tant que personne n’est visé, on peut mentir sur à peu près tout !), bref que du bonheur ou presque.

Jean-Marc Jancovici : “Lettre ouverte aux journalistes qui ouvrent leurs colonnes - ou leur antenne - à n’importe qui et n’importe quoi en matière de climat (et de science) pourvu que ça mousse”, via Tom Roud.

Qui sont les climatosceptiques ?

De nombreux scientifiques soulignent le rôle de la presse dans la controverse actuelle sur le climat. Le scénario serait le suivant. Après avoir entretenu un catastrophisme outrancier, les médias retournent leur veste en ouvrant leurs pages aux sceptiques. « Le message des scientifiques est très ennuyeux, c’est le même depuis 20 ans. On avait des modèles qui prévoyaient des choses qui sont en train de se produire à peu près comme prévu. Les médias sont tentés d’aller chercher des gens un peu plus agréables à mettre en scène », analyse Hervé Le Treut, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace et membre de l’Académie des sciences, qui a participé au rapport du Giec de 2007. C’est en partie vrai. Mais la réalité est plus complexe.

Dans son livre, Naomi Oreskes montre que les thinks tanks conservateurs jouent sur le principe journalistique d’impartialité pour diffuser leurs positions, aussi minoritaires soient-elles, dans les médias. Cette réalité est principalement nord-américaine dans les pressions exercées sur les rédactions, mais les tensions sont palpables ailleurs. En témoigne la polémique sur le traitement de faveur qu’aurait reçu Claude Allègre sur France 2 en lui évitant une confrontation avec l’écologiste radical Paul Ariès, ou encore le journaliste spécialisé Denis Delbecq.

Slate, Anne de Malleray : “Qui sont les climatosceptiques?”.

Réchauffement illustré

Orcades du Sud.

L’archipel des Orcades du Sud, dans l’océan Austral (et non Atlantique comme indiqué sur cette carte de Wikimedia Commons), se trouve entre le 60e et le 61e parallèle, à environ 350 milles nautiques au nord-est de la pointe de la péninsule antarctique.

Il a été découvert l’été 1821-1822 par la flotte de chasseurs de phoques qui labourait l’océan entre le Cap Horn et la péninsule antarctique, juste après la découverte des Shetland du Sud qui avait attiré nombre de chasseurs américains et anglais dans les parages. C’est l’un d’entre eux, le capitaine anglais James Weddell qui trouvera à ces îles leur nom, en référence aux îles écossaises Orcades, situées sur le 59e parallèle Nord.

Île Laurie

L’île Laurie, la seconde en superficie après l’île Coronation, abrite la plus ancienne base de recherche antarctique. Sa station météorologique a été créée en 1903 par l’expédition écossaise menée par William Speirs Bruce.

2010-orcadas-03.

Maison Omond, 1903. Source Glasgow Digital Library, University of Strathclyde.

La base, rebaptisée Orcadas par les Argentins, a été continuellement occupée depuis sa création. Ce qui permet d’avoir un relevé continu de températures australes de 1903 à 2010.

Températures base Orcadas

Moyennes annuelles de températures à la base Orcadas. Source Goddard Institute for Space Studies, NASA.

Il n’y a pas d’explication scientifique globale du réchauffement aux Orcades du Sud et de l’ensemble de la péninsule antarctique. Comme souvent dans ces phénomènes complexes, il s’agirait du résultat de cofacteurs : trou dans la couche d’ozone (à partir des années 70), activité solaire, activité volcanique, gaz à effet de serre, circulation atmosphérique, etc.

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Augmentation des températures australes sur les 50 dernières années. NASA/GSFC, 2009 : “Half-Century of West Antarctic Warming”.

Les résultats observables sont multiples :

The increasing air temperature in the West Antarctic, especially in the Antarctic Peninsula, has brought about many natural consequences. The ablation of glaciers has clearly intensified, deglaciation takes place and glaciers are in retreat (Doake and Vaugham 1991, Kejna et al. 1998, Battke et al. 2001, Birkenmajer 2002). Some areas are becoming free of ice and a decay of shelf glaciers occurs, for example at Larsen−A (Vaughan and Doake 1996). The temperature of the oceans is rising. On the basis of satellite images from the years 1979–98 Cosimo (1998) found that, the ocean surface temperature in this region is growing at a rate of 0.54°C/decade. The extension and thickness of the sea ice is becoming smaller. In the region of the Antarctic Peninsula during the last 40 years the border of sea ice moved by 1°S (Gloersen and Campbell 1988), while isotherms at every 1°C by 1.5°S (Jacka and Budd 1991). There are changes in the circulation of air masses, the intensity of western winds are growing and the frequency of cyclones moving more and more frequently deep into the interior of the continent is increasing (Schwerdtfeger 1984).

The environmental changes lead to disturbances in the functioning of the Antarctic ecosystem (Rakusa−Suszczewski 1999, 2002). The uncovered areas under glaciers produce vegetation (Olech 1998, Lewis−Smith 2002), and new species of plants and animals appear. The population of species strictly connected with the border of sea ice – penguins (Ciaputa 1998) and seals – changes together with the changes of the sea ice extension (Fraser et al. 1992). On the Bellingshausen sea the period of ice−free water elongated in the years 1973–93 by one month (Jacobs and Comiso 1997).

Polish Polar Research, Marek Kejna, 2003 : “Trends of air temperature of the Antarctic during the period 1958–2000”.

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Zones de fonte des glaces en Antarctique. NASA/JPL, 2005 : “NASA Finds Vast Regions of West Antarctica Melted in Recent Past”.

Base Orcadas.

Base Orcadas.

La base Orcadas, janvier 2010. Photos Gabriel Bajo Cero.

Maison Omond.

Maison Omond, avril 2009. Photo Gabriel Bajo Cero.

Base Orcadas.

La base Orcadas, février 2009. Photo Gabriel Bajo Cero.