Québec des petits blancs
Après le candidat ADQ qui met parfois des mois avant de se rendre compte qu’une femme est éventuellement baisable, voici le candidat ADQ aux propos lepénistes :
Il faut encourager la natalité, sinon les ethnies vont nous envahir.
[…] Les gens viennent ici et il faudrait qu’on les laisse porter le turban et embrasser l’asphalte. Ils crevaient de faim chez eux, ou ils étaient en guerre, on les laisse venir chez nous, alors il faut qu’ils respectent notre façon de vivre. S’ils ne veulent pas se conformer, qu’ils s’en retournent chez eux.
[…] Moi, je leur dis : “Tu n’es pas chez vous ici, tu es en visite”. À long terme, mais quand même.
Petite sélection (légèrement biaisée) de commentaires, glanés ici et là :
André Brousseau : “Enfin quelqu’un qui dit tout haut ce que les autres pensent tout bas. Bravo.”
Jean Levasseur : “Si vous AIMEZ tant que cela toutes les espèces de races et de rapaces, pourquoi n’allez-vous pas vivre en Iraq, en Iran ou en Palestine ? Vous allez être content, plein d’embrasseurs d’asphaltes vêtus de papier de toilette sur la tête, comme vous les aimez, puisque de toute façon vous êtes ANTI-Québécois, crissez-moi donc votre camp de mon pays.”
Daniel Poirier : “Les mots du candidat adéquiste sont durs et maladroitement lancés, mais ils n’en traduisent pas moins pour autant une certaine réalité d’écoeurement de notre société québécoise, quoiqu’on en dise.”
Marie-Thérèse Sévigny : “Christian Raymond à seulement exprimé ce que le peuple d’ici pense, en disant qu’on va se faire envahir d’ici peu si nous les Québécois de souche ne faisons plus de ti-pous.”
Jerry : “Ce candidat a dit tout haut ce que les vrais Québécois pensent tout bas. Même les députés, les ministres et les chefs de parti pensent comme ce candidat, mais ont peur de le dire pour ne pas perdre des VOTES.”
Marc : “Je ne vois vraiment pas ce qu’il de faux dans cette affirmation. Parce que c’est fondé, il ne faudrait pas l’affirmer ? Quelle belle société de tatas et de lâches que celle formée par le peuple québécois.”
Denys : “Je pense qu’il a entièrement raison, suffit de vivre à Montréal pour le réaliser… comme disait un certain humoriste, j’adore les Africains… en Afrique, stie!!!”
Richard Sévigny : “Monsieur Raymond exagère un peu, mais en presque totalité je suis d’accord avec lui.”
Deny Landry : “Je suis du même avis que M. Raymond. En encourageant à natalité pour les gens d’ici, nous allons favoriser l’augmentation du peuple québécois.”
Christian Fontaine : “Ce qu’il dit, une majorité silencieuse le pense. Le problème demeure que ces candidats auraient avantage, pour ne pas blesser les Québécois frileux aux vérités, d’adoucir leur langage.”
Etc. Etc.
Où l’on découvre, sans grande surprise, qu’une part non négligeable des Québécois se distingue par sa pensée fruste… Encore avons-nous ici la partie qui sait lire, et mieux encore, écrire deux ou trois lignes en français.
Comme le fait judicieusement remarquer une certaine Ingrid, les Québécois pure-laine ne devraient pas oublier qu’ils sont eux aussi des visiteurs à long terme, ceux des Amérindiens.
Maudit que c’est déprimant. Qu’est-ce que ça va prendre pour que les gens cessent de s’accrocher à cette peur qui leur fait perdre raison, vision à long terme et compassion ? À quoi cherche-t-on autant à s’accrocher ? Est-ce simplement une question d’éducation ? J’espère tellement que ça va être différent avec la prochaine génération, mais pour dire vrai, j’ai bien de la difficulté à entretenir cet espoir. On fait dur. On fait vraiment dur. [Martine Pagé : “Voir plus loin que le bout de son maudit nez”.]
Bob
C’est désolant, moi qui pensait qu’au Canada la politique d’immigration était un succès et que les québécois étaient un modèle de tolérance, je suis tombé de haut depuis en lisant les propos des politiques chez Patrick, et pire, les commentaires, ça commence à me donner une image moins bonne de ce pays. Enfin pour moi c’est « avec surprise » plus que « sans grande surprise » (mais je ne connais pas le pays comme toi il est vrai). À coté notre petit Nicolas qui voit des moutons égorgés dans les baignoires fait pâle figure.
Merci de continuer à nous parler de la campagne outre-atlantique, on est trop peu informé ici de ce qui se passe ailleurs.
Laurent
Un modèle de tolérance ? Dans leurs discours officiels et dans leur représentation imaginaire, et à Montréal, sur le Plateau. La réalité est plus rude, et pas meilleure qu’ailleurs, voire, parfois pire. La xénophobie est présente au Québec et le modèle craque de partout (cf. les polémiques autour des “accommodements raisonnables”).
Marc
L’un des problèmes des Québécois, c’est qu’ils oublient vite ce qu’ils sont et d’où ils viennent, malgré leur courte histoire. L’image idyllique que l’on aime à véhiculer dans les médias en France, montrant un Canada tolérant, ouvert, accueillant, écolo et responsable est bien souvent loin de la triste réalité.
Combien de fois, par exemple, ai-je vu des Québécois râler après les taxis, non pas à cause de la hausse des tarifs ou de leur façon de conduire, mais parce qu’ils sont haïtiens et noirs ? On pourra dire que, oui, mais c’est Montréal, et Montréal n’est pas le Québec. Hélas, je crains que, justement, ça puisse être pire partout ailleurs dans la province.
Car il faut bien reconnaître que Montréal est un bel exemple assez réussi de brassage multi-ethnique et multiculturel. C’est justement l’une des caractéristiques qui fait sa richesse et qui empêche la ville de sombrer dans un no man’s land identitaire dans lequel elle s’embourberait sinon. Encore faut-il que le Québécois moyen, hélas bien majoritaire, le comprenne. Mais ce québécois-là est antitout et n’aime et ne tolère rien d’autre que lui-même.
« Je me souviens », qu’ils disent… Mais de quoi, ils l’ont oublié. De ça, d’où ils viennent, peut-être ?
Mais c’est sûr, il y a pire ailleurs. Il y a toujours pire ailleurs… Tiens, je m’en viens québécois, moi ! ;-)
karl, La Grange
Maudite laine.
MQ
Les Québécois ne pensent pas tous ainsi fort heureusement. Malheureusement ceux qui ont de telles opinions, bien que minoritaires, sont suffisamments vocaux pour que ça finisse doucement par te pourrir la vie quand tu n’es pas au bon endroit et surtout, pas de la bonne couleur (et encore, je ne suis pas de la mauvaise)…
J’ai personnellement pris le parti de prendre mes valises pour le pays voisin appelé Canada où je me sens beaucoup mieux. Comme ça tout le monde il est content: eux-autres aussi bien que nous-autres.
Ça donnerait presque envie de devenir séparatiste ça: il est peut-être temps que le ROC fasse sécession ;)
(C’t’une joke, chu féréralissss)
magoua
Évidemment, on ne verrait pas ça en France, où personne ne vote pour Le Pen et il où n’y a pas de ministère de l’immigration et de l’identité nationale. Pour le moment.
Simon
Il semblerait qu’effectivement, ils n’oublient pas leurs racines françaises: socialisme, xénophobie et flagornerie.
âne
incroyable ! moi qui pensait que la connerie n’était que française, elle serait dont humaine ?!?
Barbara
Ça fait bientôt un an que j’ai quitté le Québec pour la Catalogne. Est-ce parce que j’ai le mal du pays, mais je passe pas mal de temps à fouiller les sites Internet des journaux québécois. Mal m’en prend ces dernières semaines parce que tout le débat sur les accomodements raisonnables me laisse un goût amer. Dois-je me rendre à l’évidence? mon Québec est-il en train de devenir xénophobe????
Et moi qui me targuait de venir d’une société tolérante, dois-je rajuster le tir lorsque je parle de mon pays d’origine aux catalans?
brem
Oh oui, le Québec c’est vraiment le pire endroit au monde. Ne venez surtout pas vous y faire chier. (psychologie inverse)
jydupuis
Oui, le Québec, c’est bien le pire endroit au monde, mais ça pourrait être pire, on pourrait voter à 15 ou 20 pour cent pour un parti d’extrême droite comme le front national.
Simon
Vous pourriez aussi predre comme étalon l’Iran ou la Corée du Nord…
Eolas
@Simon : Vous surestimez l’endurance de Laurent, là, quand même.
Blah ? Touitter !