Journal de bord

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Crisse de réglement

[…] 6. Il est interdit à quiconque visite ou fréquente un parc : de pousser des cris, de proférer des blasphèmes, des injures, des paroles indécentes ou des menaces, ou de faire une action indécente ou obscène;

[…] 21. Quiconque contrevient au présent règlement commet une infraction et est passible : pour une première infraction, d’une amende de 100 $ à 300 $; pour une première récidive, d’une amende de 300 $ à 500 $; pour toute récidive additionnelle, d’une amende de 500 $ à 1 000 $.

Arrondissement Ville-Marie, Montréal : “Règlement sur les parcs (Codification administrative à l’égard de l’arrondissement de Ville-Marie) - RRVM c. P-3”. [PDF.]

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[Via Jean-François Lisée.]

Neige artificielle

L’avantage d’avoir des journées entre -30° et -20°C à Montréal…

Pourquoi avec de l’eau très chaude (80-100°) ? Parce que l’effet ne se produit pas avec de l’eau froide. L’eau froide tombe bêtement au sol à l’état liquide.

Pourquoi ça ne fonctionne qu’avec de l’eau chaude ?

Je ne sais pas, je suppose qu’il faut qu’il y ait un genre de “choc thermique” entraînant une dispersion de l’eau en gouttelettes fines qui gèlent, et pour certaines vaporisent, dans l’instant.

Certains évoquent l’effet Mpemba, mais primo, l’effet Mpemba ne décrit pas spécifiquement ce genre d’expérience et secundo, l’effet Mpemba n’a pas d’explication scientifique non plus, ce qui ne fait pas avancer le schmilblick.

Une démonstration un peu plus spectaculaire de l’effet en Norvège. Il vaut mieux prendre une bouilloire pour le meilleur résultat.

(Le record de froid enregistré à Montréal PET est de -37,8°C le 15 janvier 1957. À Paris, c’est -23,9 °C le 10 décembre 1879 enregistré à Montsouris.)

Descente du Mont-Royal

Montréal, ville pourrie

La corruption faisait partie de la « culture d’entreprise » à la Ville de Montréal, affirme l’ex-fonctionnaire à la retraite Luc Leclerc. Il a par ailleurs corroboré l’affirmation de l’ex-entrepreneur Lino Zambito, qui a dit que le crime organisé [la Mafia] touchait de 2 à 2,5% des contrats de la métropole et le « politique », 3%.

Durant son témoignage, l’ingénieur à la retraite a affirmé que les pots-de-vin étaient courants lorsqu’il a été embauché, en 1990. À l’époque, ses huit collègues ingénieurs à la voirie recevaient chaque année des cadeaux de Noël des entrepreneurs en construction.

Luc Leclerc explique que, en acceptant ces cadeaux, il s’est simplement « adapté ». « À Rome, on fait comme les Romains », a-t-il dit.

En fait, selon lui, les entrepreneurs en construction savaient qu’il serait embauché avant même son arrivée à la Ville. Ils l’ont alors invité à participer à des « activités sociales » où les cadeaux pleuvaient.

À son premier Noël à Montréal, des camionnettes arrivaient « deux-trois fois par jour, pendants plusieurs jours » remplies de cadeaux au nom des fonctionnaires. « Quelqu’un voulait des billets de hockey ? Il en demandait », a dit le retraité.

[…] M. Leclerc a admis mercredi qu’il avait accepté des pots-de-vin de la part d’entrepreneurs en construction, dont environ 500 000 $ comptant.

Désinvolte, il a énuméré ces cadeaux - jusqu’à un jambon. Selon lui, « à peu près tout le monde » à la Ville était au courant du système de collusion.

La Presse, Pierre-André Normandin : “La corruption faisait partie de la «culture d’entreprise» à Montréal”.

Tweet Martine Painchaud

(Martine Painchaud est attachée de presse du cabinet du maire de Montréal.)

La police vous protège

Service de police de la ville de Montréal en action

[Photo Reuters.]

Ce jeune délinquant anarchiste, âgé de 5 ans, transportait un masque séditieux dans son sac à dos. Fort heureusement, la glorieuse police de Montréal a l’œil ! Elle a donc arrêté le jeune factieux qui faisait semblant de jouer dans les fontaines du parc Jean Drapeau avant de probablement commettre quelque terrible crime contre la paix.

Malgré les origines ethniques du suspect, toute menace de terrorisme islamique a été rapidement écartée par les brillants officiers.

La loi 78 n’ayant pas prévu d’article concernant la détention des moins de 12 ans, les vaillants agents de l’ordre ont dû lâcher leur prise. Ils ont cependant averti le père irresponsable, et sans doute marxiste, qu’ils allaient transférer le cas aux services de la Protection de la Jeunesse.

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, s’est déclaré très satisfait du travail de sa police. La population de Montréal sait qu’elle est bien protégée.

P.S. Certains semblent douter sur Twitter, cette histoire est cependant réelle.

Cinq jours après les événements, le petit garçon de cinq ans et demi est encore troublé d’avoir été interpellé par six policiers, et le père songe à porter plainte contre l’un d’eux, qui a menacé d’appeler la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) lorsqu’il a découvert un masque dans le sac de l’enfant.

[…] Vers 13h, deux policiers se sont approchés et ont demandé de vérifier le contenu du sac de M. Duchêne, puis celui de son fils. « En voyant le masque, un des policiers s’est exclamé, puis il m’a fait la morale. Il a dit qu’on devrait appeler la DPJ parce que je me servais de mon enfant. J’ai tenté de rester poli, mais je lui ai répondu qu’il n’était pas psychologue et qu’il y avait des cas pas mal plus sérieux que celui de mon fils », raconte le père.

M. Duchêne a tenté de garder son calme pour ne pas alarmer son fils. « Mon garçon est encore troublé. Il a vu six policiers avec leur arme à feu [à la ceinture] qui nous encerclaient. »

Juste avant d’être forcé de quitter le parc, M. Duchêne a demandé le numéro de matricule du policier qui a menacé d’appeler la DPJ. Il juge que ses propos étaient déplacés, et il compte porter plainte contre lui.

La Presse, Émilie Bilodeau : “Son sac à dos fouillé : un enfant de 5 ans troublé”.

Montréal socialiste

The riding is leaning Socialist, and it’s because of Montreal. As expected, the North American race is turning into a faceoff between left-leaning Montreal and right-leaning New York City. Dominique Strauss-Kahn, a prominent French socialist, probably did the most to sully the French Socialist brand in the U.S. after he was brought up on false rape charges involving a New York chamber maid last May. Nevertheless, with 50,000 registered voters — and an excellent voter turnout record — Montreal is routinely one of the most important non-European French electoral districts. After Quebecers voted 58% in favour of Socialist presidential candidate François Hollande, Quebec is expected to hand an easy victory to Ms. Narassiguin, a New York banker. In France, by the way, the terms “right wing” and “left wing” have literal connotations. In the French National Assembly, as per Revolutionary tradition, conservatives are asked to sit to the right while liberals, socialists — and the occasional communist — are asked to sit to the left.

National Post, Tristin Hopper: “Nine things you should know about the French election that treats Canada, and the rest of the world, as a province.

Montréal républicaine

« Il y a, au Québec, trois cultures politiques, dit-il [le sociologue Stéphane Kelly]. Il y a la tradition libérale du Montréal impérial, anglophone, connecté sur l’empire américain, qui adhère au libéralisme et regarde le Québec francophone ébahi. Il y a le Québec conservateur, profond, hors Montréal. Il y a un troisième Québec républicain, le Grand Montréal francophone, qui considère que le peuple peut manifester. D’ailleurs, quand on regarde quels cégeps sont encore dans le mouvement, étrangement, on retrouve les circonscriptions derrière Papineau en 1837. Pour moi, ces trois cultures politiques se recristallisent en ce moment. »

Le Devoir, Stéphane Baillargeon : “Monarcho-libéraux contre républicains”.

(On se souviendra que le soutien à Louis-Joseph Papineau est essentiellement montréalais. Les députés de Québec ont régulièrement tenté de l’écarter. Lors des mouvements insurrectionnels de 1837-38, le soutien aux Patriotes est quasi-inexistant à Québec.)

Un message de Tourisme Montréal

« Revivez le Paris de 1968, le fameux été de la révolution dont tant de Parisiens sont nostalgiques. Comme dans vos souvenirs, notre ville offre des manifs étudiantes passionnantes et des affrontements dans la rue entre policiers et étudiants gauchistes. Le tout dans un Quartier latin authentique !

Nous avons même des leaders étudiants charismatiques qui deviendront ministres un jour. Avec son carré rouge, Gabriel Nadeau-Dubois vous rappellera Dany «le rouge », le célèbre leader étudiant parisien, Daniel Cohen-Bendit.

Tout comme Paris en 1968, nos manifestants étudiants sont soutenus par les grands syndicats, qui espèrent ainsi renverser le gouvernement. Lors de votre séjour, vous aurez peut-être la chance de vivre une élection imprévue ou même une révolution !

Et n’oubliez pas votre téléphone intelligent pour découvrir notre calendrier des événements… sur le compte Twitter de la police de Montréal. »

L’Actualité, Josh Freed : “Conflit étudiant : une nouvelle façon de vendre Montréal aux touristes”.

Montréal, l’insoumise

Bien sûr, Montréal est rebelle, délinquante, insoumise. Il ne peut en être autrement. Montréal, c’est l’épicentre des contradictions sociales et nationales du Québec. Montréal, c’est le cœur militant du Québec.

Que Montréal se soit embrasée avec l’étincelle de la lutte étudiante ne devrait pas étonner. Montréal a été le quartier général du mouvement des Patriotes, la base combattante du Québec français, le principal bastion du mouvement indépendantiste. C’est chez les francophones de Montréal que le Oui a fait son meilleur score lors du référendum de 1995.

Montréal, c’est le point de ralliement, de convergence des forces du changement. Sans Montréal, le Québec ne serait qu’éparpillement, dispersion, sans point nodal.

Aujourd’hui, Montréal sort d’une longue torpeur. Le peuple de Montréal prend la rue. Montréal redevient la locomotive de notre combat. Nous devons clouer au pilori tous ceux qui essaient de la décrier, de placer un coin entre Montréal et le reste du Québec.

Montréal la révoltée attire les regards et suscite l’intérêt militant du monde entier. Que cette révolte s’élève d’un cran et se transforme en projet politique émancipateur de l’ensemble du peuple et c’est le Québec tout entier qui sera source d’inspiration et ferment de transformation sociale.

Vive le Montréal populaire et militant!

L’Aut’Journal, Pierre Dubuc: “Moi, je reconnais ma ville, Monsieur Rozon”.

Tourisme à Montréal ?

On m’a posé la question “Crois-tu que je peux venir sans crainte à Montréal avec les événements actuels ?”.

Bien sûr que l’on peut venir quand même, ce n’est pas Damas ici, mais je ne le conseille pas trop : il est en effet impossible actuellement de profiter sereinement du centre-ville, d’ordinaire si agréable et paisible.

Les manifestations et, hélas, les scènes de violence, sont quotidiennes dans la ville. Selon Raymond Bachand, ministre des Finances du Québec, les rues de Montréal sont la proie de “groupes radicaux anticapitalistes et marxistes” qui cherchent à “déstabiliser l’économie”. Selon un chroniqueur connu du Journal de Québec, un climat de terreur s’est installé à Montréal, les citoyens sont tous “très nerveux et suspicieux”. Bien sûr, tout cela est largement exagéré par les politiques et les médias.

Cela étant dit, la police de Montréal tapant indistinctement sur les étudiants, les non-manifestants et même les journalistes, la même police dressant des “souricières” vicieuses, et les manifestations se déplaçant rapidement sans plan préétabli, de jour comme de nuit, il y a un risque non négligeable de se retrouver au minimum gazé, au pire tabassé et/ou en prison.

Le candidat au tourisme montréalais doit aussi savoir que les transports en commun fonctionnent particulièrement mal (interruptions du métro par des “terroristes rouges”, embouteillages pour les bus…) et que Montréal est une ville étendue où il est difficile de s’en passer.

Le consulat américain à Montréal donne le sage conseil dans un message de sécurité à ses compatriotes de rester sur ses gardes à Montréal.

The Department of State strongly urges U.S. citizens to avoid demonstrations, as bystanders can quickly be caught up in unforeseen violence and in some cases detained by the local police.

Le consulat donne aussi le judicieux conseil de suivre sur son téléphone le compte Twitter de la police de Montréal (@SPVM), ce qui permet d’anticiper où se trouvent les manifestations en cours afin d’éviter de les croiser.

S’il n’y a pas de règlement de la crise, il y a fort à parier que des événements comme les festivals et le Grand Prix de Montréal soient perturbés par des manifestations, voire annulés comme c’est déjà le cas pour certains spectacles.

Si vous venez, vérifiez aussi que votre police d’assurance vous couvre bien, notamment en matière de blessures en cas d’émeutes, troubles civils, etc.

Pour le reste du Québec, il n’y a par contre aucun problème notable. L’occasion de découvrir les belles régions de la province.

Étiquette montréalaise

Here then is a spectrum of greetings you are likely to encounter from staff in a Montreal shop, and what they mean:

  • Bonjour - I am probably French mother tongue and I prefer to speak French. I might not speak English very well.
  • Bonjour-Hi - I am perfectly bilingual and am happy to serve you in the language of your choice. Although I am probably from Quebec, I might not speak French as a first language.
  • Allô! - “Allô”; is a tricky one as it sounds a lot like “Hello.”; Sometimes counter staff use it to be ambiguous and will serve you in the language in which you respond. Sometimes, however, they are unilingual francophones who are attempting to be informal. In fact, as “Allô”; is only used when answering the phone in the rest of the French-speaking world, it took your correspondant about a year to work out that it wasn’t an heavily accented “hello”;! Bonjour is almost always the best response to an Allô.
  • No greeting - I am probably waiting for you to say Bonjour or Hi so I know which language you prefer (by the way, your editor considers this rude.) I am probably not French mother tongue.
  • bonjour-HIII!! - I am stressing the “HI”; because although I can serve you in French (and am required to by law), it is not my first language and I would rather serve you in English.
  • Hi - I only speak English or I strongly prefer to speak English.

Fuck Yeah Quebec: “Bonjour-Hi! Decoding day-to-day bilingualism.”

J’ajoute l’étonnante variante déjà entendue “Hello-hi!”…

De mon expérience dans les commerces, le “bonjour” n’est pas si fréquent que ça et le “allô” est très courant… Un “bonjour Monsieur” ou “Madame” est inexistant.