Journal de bord

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Ma Mafia au Canada

Carrure de taureau, cheveux soigneusement coiffés, costume impeccable : avec ses faux airs de Robert De Niro, Lino Zambito a la parfaite gueule de l’emploi. Casting idéal pour le plus gros scandale de l’histoire moderne du Québec : l’incroyable mainmise de la Mafia sicilienne sur la Belle Province. Construction de routes, de ponts, de tunnels, d’universités, d’hôpitaux, réfection des chaussées et des trottoirs, égouts, approvisionnement en eau, dépollution, déneigement… À entendre l’édifiant témoignage livré jour après jour devant la commission d’enquête Charbonneau par Lino Zambito, l’industrie du bâtiment et une bonne partie de la classe politique de Montréal sont de mèche avec la Mafia. Les sommes détournées, issues de contrats passés entre le service public et les entreprises privées, se chiffrent en milliards de dollars.

Joint par le JDD, Zambito s’excuse de ne pouvoir parler : “Je témoignerai encore la semaine prochaine et n’ai pas le droit de m’exprimer devant la presse.” Mais un de ses amis confie : “Il veut faire changer les choses et laver son honneur. Que ses enfants n’aient plus honte de lui, que ceux qui le traitent de menteur soient obligés de cracher le morceau devant les juges. Dans les semaines qui viennent, d’autres vont témoigner et certains politiques vont avoir chaud aux fesses.”

[…] Il y a vingt ans déjà, André Cédilot décrivait les mêmes magouilles dans le quotidien La Presse. “Arrivés pauvres d’Italie, ces familles ont bâti des fortunes, d’abord dans la drogue puis dans la construction”, dénonce-t-il. Des milliards qui ont fait de Montréal la base arrière de la mafia new-yorkaise. “Aujourd’hui, il est plus rentable pour eux de construire un kilomètre de route que d’écouler une tonne de cocaïne. Tout le monde le sait et presque rien n’a été fait. Ce pays est corrompu jusqu’à l’os. Et ces gens sont en train de prendre le contrôle de la ville.”

Le Journal du Dimanche, Alexandre Duyck : “Ma Mafia au Canada, scandale historique”.

Piccolo Mondo

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Piccolo Mondo, ça veut dire petit monde. Petit monde en effet qui réunit sociétés d’ingénierie, parrains de la Mafia, parti libéral du Québec et Line Beauchamp…

Le petit-déjeuner s’est déroulé au restaurant Piccolo Mondo, à Laval, entre 8h30 et 9h30. Il était organisé par des cadres de la firme d’ingénieurs Genivar pour l’association libérale de Bourassa-Sauvé (à Montréal-Nord), une circonscription que représente Mme Beauchamp depuis 12 ans.

[…] Domenico Arcuri a donné 2995$ au PLQ en 2009, soit 5$ de moins que la limite permise à cette époque. Son frère Antonino a donné presque autant, soit 2990$. Domenico Arcuri, 52 ans, est l’un des cinq chefs mafieux qui, l’année suivante, ont pris la relève du clan Rizzuto, décimé par l’opération Colisée de la GRC.

Arcuri participait au petit-déjeuner au Piccolo Mondo en tant que représentant de la société Énergie Carboneutre, spécialisée dans la décontamination des sols. Il contrôlait l’entreprise avec son frère Antonino. Ce matin-là, il était accompagné de son bras droit, Giuseppe Bertolo, frère de Johnny Bertolo, trafiquant de drogue assassiné en 2005.

La Presse, André Noël : “Un invité embarrassant”.

Montreal Sopranos

Pour l’instant, la Sûreté du Québec affirme que le motif du crime est inconnu. Ce meurtre s’inscrit toutefois dans une longue lignée d’événements qui ont ébranlé le milieu interlope italien depuis 2009, qui a commencé avec la mort de Nicolo Rizzuto Jr, fils de l’ancien parrain de la mafia Nicolo Rizzuto, également assassiné un an plus tard. Il survient aussi peu de temps après l’attentat raté contre Raynald Desjardins, ancien proche du clan Rizzuto, à Laval.

Salvatore Montagna, dit Sal the Ironworker, est né à Montréal en 1971, mais a grandi en Sicile. Vers l’âge de 15 ans, il s’installe à New York, où il fondera, plus tard, une entreprise de métallurgie à Brooklyn, d’où son surnom. Au fil des années, il gravit les échelons de la mafia new-yorkaise. En 2006, il est promu chef suppléant de la célèbre famille Bonnano de New York.

Trois ans plus tard, les autorités américaines décident de l’expulser du pays pour une affaire d’outrage au tribunal survenue en 2002, dans le cadre d’un procès où il faisait face à des accusations de pari illégal et de prêt usuraire. Montagna choisit alors de revenir à Montréal.

Depuis son retour dans la métropole, Montagna en menait large au sein des cercles mafieux. Son nom circulait par ailleurs comme l’un des possibles successeurs du parrain. Son ascension s’est abruptement terminée jeudi matin, dans les eaux glaciales de la rivière L’Assomption.

La Presse, Daphné Cameron : “Mafia: un aspirant parrain abattu à Charlemagne”.

Voir aussi : La Presse, André Noël, “Salvatore Montagna: le ferronnier devenu mafioso”.

Résistances italiennes

La maire Chantal Rouleau a dénoncé vigoureusement l’activité mafieuse dans sa circonscription. Deux conseillers municipaux s’en émeuvent.

[…] Deux conseillers municipaux issus d’Union Montréal, le parti du maire Gérald Tremblay, ont plutôt dénoncé le comportement de la mairesse Rouleau qu’ils perçoivent plutôt comme de l’opportunisme politique.

Pour Giovanni Rapanà et Maria Calderone, de telles accusations doivent se baser sur des faits. « Une administration sérieuse se base sur les faits et pas sur des allégations qui courent sur la rue (…) D’aller faire de la télévision, de la publicité, ce n’est pas ça, du courage. C’est avec des faits qu’on fait du bon travail », a déploré Maria Calderone.

La salle est toutefois restée muette devant les critiques formulées par les deux conseillers. Les encouragements se sont au contraire multipliés dans la salle.

Radio Canada : “Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles : des conseillers critiquent la mairesse Chantal Rouleau”.

Hmmm. Rapanà et Calderone sont des membres éminents de la communauté italienne de Montréal. S’ils ne sont pas proches d’intérêts mafieux, leur déclarations semblent quelque peu maladroites. Leur parti Union Montréal étant par ailleurs entâché de nombreux histoires de corruption, ils feraient mieux de se faire discrets sur le sujet.

Si la communauté italienne de Montréal se voulait exemplaire et se refaire une image mise à mal par des accointances avec la Mafia, ses représentants ne devrait pas barguigner avec la dénonciation de la corruption, quelle soit mafieuse ou pas. Mani pulite

Chantal Rouleau, maire courage

La mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles n’en peut plus des entreprises proches de la mafia qui réussissent à décrocher des contrats dans son arrondissement. Malgré ses soupçons, elle ne peut empêcher une compagnie d’obtenir un contrat lorsque cette dernière dépose la plus basse soumission. « C’est honteux, qu’on soit au courant de ça et qu’on ne puisse rien faire », a dit Chantal Rouleau à Radio-Canada.

L’entreprise Construction Mirabeau, qui appartient à un proche de la mafia, a obtenu un contrat de 700 000$ pour effectuer la réparation des égouts dans Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, il y a peine deux semaines.

Mais Construction Mirabeau appartient à Domenico Arcuri, un nom qui n’est pas inconnu des policiers. Il figure une vingtaine de fois au registre des écoutes téléphoniques de l’enquête antimafia Colisée. En 2005, Arcuri a été vu en compagnie de têtes dirigeantes de la mafia, au quartier général des Rizzuto. Il a aussi baigné dans la réorganisation de la mafia, selon le livre Mafia Inc.

Mme Rouleau admet qu’elle craint que ses déclarations lui causent des ennuis. « Oui j’ai peur, peur des représailles peur des conséquences », dit-elle lors de l’entrevue. La mairesse espère néanmoins que son témoignage fera avancer les choses. « C’est intolérable, on ne peut plus continuer. Il faut que les citoyens se réveillent. S’il faut aller dans la rue pour que ça cesse, bien allons dans la rue ».

La Presse, Émilie Bilodeau : “Une mairesse impuissante devant la mafia”.

Québec, un fonctionnement mafieux

En plus d’un an de travail, l’équipe de Jacques Duchesneau a découvert un système d’une « ampleur insoupçonnée », infiltré massivement par le crime organisé, qui permet de gonfler de façon démesurée les coûts des travaux routiers.

Les enquêteurs confirment qu’un grand nombre d’entreprises de construction entretiennent des liens avec des organisations criminelles.

Outre les motards [Hells Angels] et la mafia, des groupes d’entrepreneurs généraux eux-mêmes « fonctionnent comme des cartels » pour éliminer la concurrence et organiser la collusion, poursuit le document. Et l’omerta règne dans l’industrie.

« Tout le monde a peur. La mafia est impliquée là-dedans, et les motards, donc t’as intérêt à te mêler de tes affaires », a confié une source interviewée pendant l’enquête.

[…] Les politiciens ne sont pas épargnés par le rapport. Un ex-conseiller politique a témoigné que les partis se financent massivement grâce aux dons des firmes de génie-conseil et de construction, ce qui donne aux entreprises un accès aux politiciens.

La Presse, Vincent Larouche et Fabrice de Pierrebourg : “Rapport sur la collusion”.

Maison de parrain à vendre

À Montréal, on a parfois le sentiment de vivre dans un épisode des Sopranos. D’ailleurs, je jurerais avoir croisé la sœur de Carmela au supermarché Milano dans la Petite Italie.

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Vito Rizzuto a fait construire sa maison un an après sa participation au triple assassinat de New York. L’argent de la drogue et des divers rackets entrait à flots. Il avait quitté le quartier de classe moyenne de Saint-Léonard pour s’installer dans ce bastion boisé et protégé des regards. Sa soeur, Maria, s’est installée juste à côté avec son mari, Paolo Renda. Ce dernier a été kidnappé dans la rue voisine, le boulevard Gouin, en mai 2010. Il a vraisemblablement été assassiné. Maria Rizzuto-Renda occupe toujours la maison.

Le père de Vito, Nicolo Senior, s’était lui aussi fait construire une vaste demeure dans la même avenue. En novembre dernier, un tireur caché dans le jardin lui a tiré une balle de calibre .300 dans la tête. Le patriarche s’est écroulé, mort, à côté de sa fille et de sa femme.

Giuseppe LoPresti, qui faisait le lien entre le clan Rizzuto et la famille Bonanno à New York, a vécu dans la même rue avant d’être assassiné, en 1992. Un cinquième membre du clan Rizzuto, Gerlando Sciascia, y avait acheté un terrain avoisinant. Il n’a pas pu s’y construire: les autorités de l’immigration canadienne l’ont renvoyé aux États-Unis, où il a lui aussi été assassiné (en 1999).

La présence de tous ces propriétaires mafieux dans une aussi petite rue, qui compte seulement neuf maisons, a déjà amené le Financial Post à décrire l’avenue Antoine-Berthelet comme « la rue de la mafia ».

Cyberpresse : Manchette : “La maison de Vito Rizzuto est à vendre”.

Si vous êtes intéressés, Sotheby’s Canada : “Custom Tudor - $1,995,000”.

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(Comme vous pouvez le constater, les membres de la communauté italienne de Montréal font souvent preuve d’un goût de chiottes.)

7%

Officiellement, on fit qu’il y a eu 7% de pédophiles, donc, il y a eu 93% de prêtres et de religieux enseignants qui se sont dévoués généreusement à ce vaste ouvrage pédagogique, mal payés, sans vrai prestige le plus souvent. Certes avec plus ou moins de talent pédagogique. Ces innombrables vaillantes troupes d’hommes en soutanes sont ces temps-ci collectivement salies par ce malheureux 7%. Le temps est donc venu de stopper la diffamation généralisée des enseignants religieux, une entreprise malveillante, un ouvrage maléfique, entretenu par certains laïcistes fanatiques.

La Presse, Claude Jasmin : “Prêtres pédophiles et diffamation malveillante”.

Au Québec, seulement 7% d’hommes politiques corrompus. Le temps est donc venu de stopper la diffamation généralisée des politiques.

Au Québec, seulement 7% d’entreprises du bâtiment et des travaux publics liées à la Mafia. Le temps est donc venu de stopper la diffamation généralisée des entreprises de la construction.

Au Québec, seulement 7% de syndicalistes liés au crime organisé. Le temps est donc venu de stopper la diffamation généralisée des syndicats de travailleurs.

Chez Hydro-Québec, seulement 7% de contrats irréguliers. Le temps est donc venu de stopper la diffamation généralisée d’une entreprise d’État.

Les routes et ponts du Québec, seulement 7% en ruine. Le temps est donc venu de stopper la diffamation généralisée envers les infrastructures de l’État.

Au Québec, seulement 7% de femmes obèses. Le temps est donc venu de stopper la diffamation généralisée envers les Québécoises.

Au Québec, seulement 7% d’homosexuels. Le temps est donc venu de stopper la diffamation généralisée envers les mâles du Québec.

Au Québec, seulement 7% de jours de neige, 7% de jours de pluie, 7% de jours à -40°, 7% de jours à +40° (en oubliant les 7% de jours de smog à Montréal). Le temps est donc venu de stopper la diffamation généralisée envers le climat de marde au Québec.

Carnaval de la corruption

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Je ne sais pas s’il y a encore grand monde au Québec qui pourrait s’indigner d’une telle couverture…

Appels d’offres truqués, dessous de table, financement illégal des partis, syndicats pourris, malversations, collusions, extorsions, Mafia italienne, meurtres, incendies criminels… tous les jours depuis des mois, l’actualité se suit et se ressemble, jusqu’à la nausée, et la suspicion s’installe dans les moindres replis de la société. L’hydre est là, partout.

Montréal, ma ville

Ah, on parle de ma ville dans les médias français…

La liste est longue. Pots-de-vin pour contrats surévalués, financement illégal de partis, rôle quasiment reconnu de la mafia dans le bâtiment et la politique : à quelques jours des municipales du 1er novembre, Montréal est souvent comparée à Palerme.

Mais la particularité de la situation à Montréal est que les accusations de corruption visent aussi bien le parti du maire sortant que la principale forme d’opposition. Les révélations se sont succédées dans les médias, ces derniers mois, notamment autour de la personne de Tony Accurso, un riche homme d’affaires très présent dans le secteur du bâtiment. Il est soupçonné de faire partie d’un cartel de 14 entreprises ayant la mainmise sur les contrats municipaux, et pratiquant des prix supérieurs de 25 % à ceux du marché. Une partie de la surfacturation est suspectée d’avoir alimenté une caisse noire pour le parti du maire sortant, Union Montréal. L’homme d’affaire est aussi accusé d’avoir financé des voyages d’agrément pour plusieurs hommes politiques et de les avoir accueillis sur son yacht, ce qu’il dément.

Les scandales touchent aussi de près l’ancien numéro deux de l’opposition, Benoît Labonté, qui a reconnu, après l’avoir nié, avoir reçu des financements illégaux d’un entrepreneur en 2008. Il avait démissionné suite à ces révélations. Depuis, M. Labonté accuse à la fois le maire, Gérald Tremblay, mais aussi Louise Harel, la chef de file de l’opposition, d’avoir monté un “système mafieux” à la mairie pour financer illégalement les deux partis.

Le Monde : “À quelques jours des municipales, Montréal secouée par les scandales”.

Montréal-Palermo

Allegations of corruption have been swirling like effluent through Montreal’s body politic in recent weeks, and today Montrealers have reason to wonder just how deep the muck really goes.

In a single day Thursday, Mayor Gérald Tremblay admitted in a report that he feared for his family’s safety. An opposition politician, who resigned Sunday over payments from murky backers, said a “Mafia system” controls Montreal city hall.

And the Quebec government, under relentless pressure to call a public probe into questionable ties between the construction industry and municipal officials, announced a beefed-up squad to root out corruption.

Collusion, bid-rigging, brown envelopes at city hall: The claims are enough to remind Montreal of its old reputation, coined almost a century ago, as “the rottenest city on the continent.” Or as one columnist put it Thursday, Palermo.

The Globe and Mail : “Police probes, Mafia allegations in the ‘Palermo’ of Canada”.

Mafia, béton et démocratie

Selon Radio Canada, 75% du montant des contrats de construction de la municipalité de Boisbriand, au cours des cinq dernières années, étaient attribués à la société Infrabec, présidée par Lino Zambito.

Selon ses propres dires, la société Infrabec remporte 95% de ses contrats dans le secteur public (municipal, provincial, fédéral). Il semblerait qu’elle soit peu concurrentielle dans le privé.

Au printemps dernier, Lino Zambito, Sylvie Saint-Jean, maire de Boisbriand, et les deux conseillers municipaux représentant l’opposition, Marlene Cordato et Patrick Thiffault, se sont rencontrés au restaurant (italien bien entendu, Ristorante Piatti à Rosemère). Lino Zambito et Sylvie Saint-Jean souhaitaient convaincre l’opposition de ne pas se présenter aux prochaines élections municipales et de laisser ainsi la maire à son poste.

Sylvie Saint-Jean, mise face aux faits indéniables que les trois quarts de ses contrats de construction sont attribués à une même société et que le président de cette société a manœuvré pour la voir rester en poste, nie farouchement que l’entreprise Infrabec ait reçu un traitement de faveur, “Tous nos contrats ont été attribués par appel de soumissions publiques, conformément à la loi”.

Effectivement, le gros contrat de l’usine d’épuration de la ville (28 millions de dollars) a été attribué au terme d’un appel d’offres public comme la loi l’exige. Environ 20 entreprises auraient demandé le cahier des charges, mais une seule aurait répondu en fin de compte, Infrabec. Il ne serait pas déraisonnable d’y voir le résultat d’une entente de type mafieux comme il s’est vu récemment sur les marchés des sociétés d’asphaltage, car Infrabec est très loin d’être la seule société à savoir construire une station d’épuration sur la région du grand Montréal…

Sylvie Saint-Jean a toutefois admis avoir soutenu la proposition de Lino Zambito lors du repas avec les conseillers d’opposition (elle ne pouvait faire autrement, la rencontre a été enregistrée par Marlene Cordato) en expliquant qu’elle souhaitait épargner aux citoyens de sa ville les frais d’une élection (300 000 $). Curieuse et économe conception de la démocratie.

Le mois dernier, Louis Kemp, époux de Marlene Cordato, a été passé à tabac par des inconnus à son domicile. Mais il semble que Marlene Cordato ait tenu bon malgré les intimidations puisqu’elle se présente aux élections du 1er novembre et que ses enregistrements se sont retrouvés entre les mains des journalistes de Radio Canada…

Détail amusant, déniché grâce à Google, Lino Zambito était président d’honneur des fêtes du 35e anniversaire de la fondation de la ville (anciennement Sainte-Thérèse-Ouest) le 29 août dernier.

Alain Gravel de Radio Canada pose la question “Mais où vivons-nous ? Au Québec ou en Sicile ?”.

Grâce à quelques journalistes et témoins courageux, chaque semaine livre de nouveaux scandales touchant les marchés publics, les entreprises de travaux publics et de construction, les syndicats du bâtiment et leurs liaisons avec la Mafia italienne ou encore les Hells Angels. Le gouvernement de M. Charest se refuse à une commission d’enquête globale et préfère laisser agir la police au cas par cas, ce qui en dit long sur sa volonté d’éradiquer la corruption de la vie publique québécoise. Aucune réforme en profondeur des processus d’attribution de marchés publics, si aisèment contournés aujourd’hui, n’est non plus évoquée.

Au Québec, construire un pont, une route, une école, coûte de 20 à 35% plus cher qu’ailleurs au Canada. Au Québec, les infractructures sont dans un état digne d’un pays du tiers monde, les routes sont des champs de trous et les pont s’écroulent.

Et Sylvie Saint-Jean n’a pas, à cette heure, démissionné.

Pendant ce temps, le citoyen apathique assiste au spectacle et se détourne de la vie démocratique, “tous pourris”.

Soprano à Montréal

Ces entreprises [de construction] s’entendent pour truquer les appels d’offres publics et gonfler les prix. Avec la mafia en toile de fond, cette pratique serait maintenant généralisée dans la grande région de Montréal.

En février 2003, François Beaudry, conseiller au cabinet du sous-ministre des Transports, a reçu un appel d’un entrepreneur en construction. Celui-ci lui a prédit une journée à l’avance le résultat des appels d’offres pour 10 contrats d’importance, à Laval.

[…] Une enquête que Radio-Canada mène depuis quelques mois démontre qu’un petit nombre d’entrepreneurs contrôlent la majorité des gros contrats à Montréal.

[…] Et pour que le système fonctionne, l’intimidation et les menaces règnent. « C’est la mafia montréalaise, la mafia italienne montréalaise qui contrôle ce qui se passe à l’intérieur de la ville de Montréal au niveau de la construction routière. Il y a un contrôle, selon ce qu’on en déduit, d’environ 80 % des contrats », a dit le conseiller François Beaudry.

Ce système de collusion coûte une fortune aux contribuables. Les prix des grands travaux sont gonflés d’au moins 20%, selon des études internationales. Mais selon nos sources, en ce moment à Montréal, ce chiffre serait beaucoup plus proche de 35%.

Radio Canada : “Une collusion qui coûte cher”.