Journal de bord

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Drag Queen Rebbetzin

Orthodox jew drag 2013

[Photo Oded Balilty.]

JERUSALEM — […] It has been a long and agonizing metamorphosis for Hadar, 34, from being a conflicted Orthodox Jew to a proud religious gay man — and drag queen. Most Orthodox Jewish gay men, like those in other conservative religious communities around the world, are compelled to make a devil’s bargain: marry a woman to remain in their tight-knit religious community, or abandon their family, community and religion to live openly gay lives.

But while Orthodox Judaism generally condemns homosexuality, there is a growing group of devout gay Jews in Israel unwilling to abandon their faith and demanding a place in the religious community.

“As much as I fled it, the heavens made it clear to me that that’s who I am,” Hadar said. He is marching Thursday — out of costume — in Jerusalem’s annual gay pride parade.

Hadar, a telemarketer by day, has taken the gay Orthodox struggle from the synagogue to the stage, beginning to perform as one of Israel’s few religious drag queens. His drag persona is that of a rebbetzin, a female rabbinic advisor — a wholesome guise that stands out among the sarcastic and raunchy cast of characters on Israel’s drag queen circuit.

“She blesses, she loves everyone,” said Hadar of his alter-ego, Rebbetzin Malka Falsche. The stage name is a playful take on a Hebrew word meaning “queen” and Hebrew slang for “fake.” Her philosophy, and Hadar’s, draws from the teachings of the Breslov Hasidic stream of ultra-Orthodox Judaism: embrace life’s vicissitudes with joy.

“Usually drag queens are gruff. I decided that I wanted to be happy, entertain people, perform mitzvoth,” or religious deeds, he said.

[…] “I wanted to take the path that (God) commanded of us. I didn’t see any other option,” Hadar said. “I thought the marriage would make me straight and I would be cured.”

He felt distressed while intimate with his wife, and wouldn’t tell her why. She demanded a divorce. She later gave birth to their daughter, who is 11 years old today. His ex-wife still refuses to let them meet.

After Hadar’s own sister met a similar fate — she divorced her husband because he was gay — homophobic conversation erupted around the Hadar family dinner table. Hadar’s brother reprimanded the family, who had also become religious, by simply asking, “Are gays not human beings?”

His brother had stood up for Hadar without even knowing it.

A few months later, in 2010, Hadar mustered up the nerve to march in Tel Aviv’s gay pride parade. When he returned home that Sabbath eve, he finally told his mother he was gay. “I thought it would be the blackest day in my life,” Hadar said, but she accepted him.

As a practicing Orthodox Jew, it hasn’t been easy for Hadar to integrate into mainstream gay life. He used to tuck his shoulder-length religious side locks under a cap to fit in at bars. Eventually, he sheared his side locks and trimmed his beard to thin stubble to increase his luck on the dating scene.

He’s still looking for love. But this year, Hadar found acceptance — and self-expression — at Drag Yourself, a Tel Aviv school offering 10-month courses for budding drag performers. Students learn how to teeter on high heels, apply false eyelashes and fashion their own drag personas. Hadar, still a beginner, graduates next month.

The drag school, much like Israel’s gay community itself, offers a rare opportunity for Israelis to interact with others from disparate and sometimes warring sectors of society. The school may be the only place where a Jewish settler, a lapsed ultra-Orthodox Jew, an Arab-Israeli and Israeli soldiers have stuffed their bras together.

Of all the students in his class, Hadar was the only one to show up wearing a yarmulke.

“I think it’s fabulous,” said Gil Naveh, a veteran Israeli drag queen and director of the school, as he painted Hadar’s lips apple-red before his midnight debut at a Jerusalem gay bar. “He stays true to who he is.”

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Online: Rebbetzin Malka Falsche, Hadar’s drag queen persona: www.facebook.com/rabanitmf

Associated Press, Daniel Estrin: “Israeli Jew is devout gay drag queen.”

Rabbin tricheur (bis)

l’on découvre que l’essai contre le mariage gay et l’homoparentalité du grand rabbin de France, texte qui a beaucoup plus au pape, est aussi une imposture

Plagiaire en série et faux agrégé… tricheur et menteur, voilà bien une belle autorité morale, un bel exemple pour la jeunesse.

Méfiez-vous toujours de ces corbeaux qui, au nom de dieu, veulent s’ingérer dans vos familles.

Par ailleurs, il semblerait que la saison de la chasse à l’homo soit ouverte en France. On parle de “printemps facho”…

Pire que dans une métropole chinoise, l’air de Paris semble irrespirable :

Ça fait des mois qu’on se réveille en entendant ces pantins de l’UMP et de l’église catholique nous chier à la gueule. J’étouffe, et pourtant je suis costaud, je suis militant, je suis entouré.

Le Roncier : “Les eaux troubles”.

Vous ne pouvez pas savoir mon bonheur de vivre au Canada.

Rabbin tricheur

Non content d’avoir plagié son dernier ouvrage, le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, ne serait pas agrégé de philosophie. Pourtant, ses biographies l’affirment, ainsi que son dernier ouvrage. […] Le Grand Rabbin étant né en 1952, l’Express a consulté, dans les archives de la Société des agrégés de l’Université, tous les palmarès de l’agrégation de philosophie de 1968 à 1986.

Pas la moindre trace de son nom, confirme au Figaro Blanche Lochmann, de la Société des agrégés. « Soit il n’est pas agrégé, soit il s’agit d’une erreur de transcription », avance-t-elle. Mais la mention de cette agrégation n’apparaîtrait pas non plus dans les fichiers administratifs du ministère de l’Éducation nationale. « Le fait qu’il n’est pas agrégé était connu dans la communauté juive », confirme un rabbin au Figaro, expliquant néanmoins qu’il est « consterné ». […]

Ce type d’usurpation n’est pas si rare. Les personnes se gratifiant de titres de docteur, d’architecte ou de médecin qu’ils n’ont jamais obtenu existent et exercent parfois en toute impunité, parfois même avec la reconnaissance de leurs pairs ! Les conseils d’administration des universités constituées en section disciplinaire ont de temps en temps à traiter de cas semblables. Mais il s’agit le plus souvent d’étudiants ayant menti sur un CV… Pas de personnalités de premier plan.

S’il se confirmait, ce mensonge viendrait s’ajouter à la découverte récente des nombreux plagiats commis par le Grand Rabbin dans son ouvrage publié en 2011, Quarante méditations juives (Stock). Plagiats finalement reconnus par Gilles Bernheim et mis sur le compte d’un « nègre » peu scrupuleux. […]

Le Figaro, Marie-Estelle Pech : “Le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim aurait usurpé son titre d’agrégé”.

Après le plagiat, les titres bidons, tu parles d’une « autorité morale »…

Et ce genre de personnage voudrait dicter ses mœurs à la société civile ?

Pouf, pouf.

Les juifs dans la ronde

Le grand rabbin de France s’oppose au mariage homo.

Foutez moi toutes ces religions abrahamiques à la poubelle. Qu’on respire enfin.

Facebook pas kascher

[…] Puis, de plus en plus, Facebook est devenu populaire et bruyant. A la place des news d’autrefois, les nouvelles que je lis aujourd’hui incluent désormais celles de personnes qui affichent des photos de leur femme/compagne, de leurs enfants, de leurs chiens, de leurs soirées…, des photos d’autres personnes .

Ils y expriment (dont moi parfois) leurs opinions politiques ou critiquent des choses qu’ils ne comprennent ou ne connaissent pas toujours bien.

Tout cet exhibitionnisme ne correspond pas du tout à la façon dont je veux vivre…

Pour moi, la vie privée doit rester privée, sans révéler ce qui se passe à la maison. Je ne comprends pas pourquoi des maris exposent des photos de leur femme sur leur profil ou regardent leur femme afficher leur photo et les partager avec n’importe qui.

Quel est le sens de tout cela ? Qu’en attendez-vous ? De nombreux couples ont été détruits par Facebook ces dernières années … Beaucoup, y compris autour de moi …

[…] Enfin, et ce n’est pas la moindre des raisons, je suis un juif “ultra-orthodoxe” (comme ils disent) qui vit dans une ville ultra-orthodoxe… Je n’ai pas regardé la télévision ou un film depuis 2004.

Les photos postées sur Facebook ne sont pas compatibles avec la vie juive que j’ai choisie.

Cette décision a été très difficile à prendre… mais j’adore prendre des décisions difficiles

Jeremie Berrebi Blog - E-commerce , Shopping, Internet & Judaisme : “Why I’m leaving Facebook tomorrow…”.

C’est vrai qu’il y a beaucoup de femmes immodestes sur Facebook (et dans la rue aussi…).

Heureusement, l’effervescente scène israélienne des nouvelles technologies propose une solution :

C’est un nouveau réseau social, qui permet à ses adhérents de discuter en ligne, de s’envoyer des informations, d’échanger des photos et de recruter de nouveaux amis… en séparant strictement les hommes et les femmes, comme à la synagogue. C’est Faceglat, un site communautaire pour les juifs ultraorthodoxes, lancé il y a un peu plus d’un mois en Israël par un jeune geek hassidique. Faceglat, la contraction de Facebook et de glatt, qui signifie « hautement casher » dans l’échelle de la cacherout.

En entrant sur le site Faceglat.com, les hommes se connectent en cliquant sur la flèche de droite, tandis que les femmes cliquent à gauche, afin que les deux parcours soient totalement hermétiques. « Un jour, un couple d’amis est venu me rendre visite et, dans la conversation, la jeune femme a regretté qu’il n’existe pas de site où elle pourrait partager des photos avec ses copines sans que d’autres puissent les voir. Nous avons commencé à réfléchir à un réseau social pour religieux, sans photos indécentes, et qui garantirait qu’aucun homme ne puisse voir les photos des femmes, et vice-versa », raconte Yaakov Swisa.

Et c’est ainsi qu’après six mois de travail il a donné naissance au premier Facebook casher. Le jeune homme de 25 ans ne revêt ni le traditionnel chapeau noir ni le costume sombre des ultraorthodoxes. Chemise à carreaux et kippa noire sur la tête, ordinateur portable en bandoulière, il jette un pont entre sa communauté loubavitch du village de Kfar Habad, au sud de Tel-Aviv, et la sphère trépidante des nouvelles technologies.

Rien ne destinait le jeune garçon, scolarisé dans une yeshiva pour étudier la Torah et le Talmud, à devenir un crack d’Internet. « J’ai appris tout seul, pendant les vacances, sur l’ordinateur de la maison », se souvient-il. Son objectif n’est pas de pousser les communautés traditionnelles à s’ouvrir à la modernité, mais bien de les protéger. « Les orthodoxes ont besoin d’Internet, à leur domicile ou au travail. Mon site leur permet de naviguer comme ils l’entendent, de façon sécurisée. Il aide aussi les parents inquiets de voir leurs enfants consulter des sites ouverts à tous », résume Yaakov Swisa.

La confiance exige des règles extrêmement strictes. Par exemple, un filtre repère les mots déplacés et les efface. Quant à ceux qui se sont risqués à poster des photos d’hommes dans l’espace réservé aux femmes, ou à mettre en ligne des photos jugées trop peu décentes, ils ont déjà été radiés. Pour l’heure, le contrôle est encore artisanal. Mais pour « gagner du temps », le Mark Zuckerberg des quartiers hassidiques entend acheter un logiciel capable de détecter les photos où l’on voit « plus de peau que nécessaire », et de les supprimer automatiquement. […]

Le Monde, Véronique Falez, 6 septembre 2011 : “Faceglat, le Facebook casher des ultraorthodoxes juifs”.

[…] “Social media presents more problems from a halachic view,” he said, “as it increases the exposure to various ways of life and a certain culture, in which you can say things without taking responsibility, and everything from comments to pictures can be posted on sites. It is this exposure which can be dangerous, and the amount of loshon hara [malicious speech], which is so often part of online posts and in particular of blogs, as they cannot be controlled. There are issues evolving every step of the way, and we need to be aware of them.”

Berkovits [Rabbi Yitzhak Berkovits, director of the Jerusalem Kollel and a respected advisor on contemporary halachic issues, especially for Jerusalem’s English-speaking haredi community] said social-media online portals enable people to use an assumed name or someone else’s name, which from a halachic point of view is problematic since a person could become accustomed to lying.

He recommended using a laptop in the home instead of a desktop computer, since it can be closed and put away easily to avoid unobserved or unwanted usage by family members. Haredi women working on a computer by themselves in a room in an office or at home should always leave the door open, he added.

The Jerusalem Post, Sharon Wrobel, Feb. 18th 2012: “Is Facebook kosher?”.

Cochons israéliens

À la naissance d’Israël, en 1948, alors que cette nouvelle nation devait relever le défi de construire un pays au milieu d’une guerre, ses premiers dirigeants ont débattu de nombreuses questions délicates : que faire des réfugiés arabes, comment installer des centaines de milliers d’immigrants et, de manière plus surprenante, la question de savoir si l’élevage des porcs devait être autorisée.

Le porc était (et est resté) un sujet de controverse en raison de l’interdit de la consommation de sa viande selon la loi juive, mais aussi parce que le caractère juif d’Israël était considéré comme partie prenante de l’identité du nouvel État. […]

En Israël, lorsque les cochons sont au cœur de l’actualité, c’est que la situation politique est très tendue. […]

Le porc est donc bien plus qu’un interdit alimentaire en Israël; il est symbolique d’un grand conflit qui agite la société israélienne, reflétant des questions d’habitudes alimentaire, mais surtout la question de l’équilibre entre les intérêts religieux et laïcs en Israël.

Voilà des années que les religieux et les laïcs israéliens se divisent et les tensions autour des restrictions religieuses imposées à la société sont des sources constantes de disputes politiques. Le porc est une question particulièrement épineuse à cet égard: de nombreux Israéliens laïcs en consomment ouvertement, tandis que de nombreux ultra-orthodoxes tentent de le faire purement et simplement interdire – et tentent de le faire depuis des décennies – tout comme ils ont tenté de faire interdire la circulation des bus le samedi ou de montrer du doigt les femmes qui s’habillent de manière inconvenante.

Slate, Jeffrey Yoskowitz : “Israël a un problème de porc”.

Mutilations illégales

Un tribunal allemand a jugé, mardi, que la circoncision d’un enfant pour des motifs religieux est une blessure corporelle passible d’une condamnation. Les droits des parents en matière d’éducation et de liberté religieuse ne souffrent d’aucune atteinte s’ils doivent attendre que l’enfant soit en âge de décider lui-même de procéder ou non à une circoncision, a estimé le tribunal.

Dans un jugement qui devrait faire jurisprudence, le tribunal de grande instance de Cologne (Ouest) a estimé que «le corps d’un enfant était modifié durablement et de manière irréparable par la circoncision». «Cette modification est contraire à l’intérêt de l’enfant qui doit décider plus tard par lui-même de son appartenance religieuse», selon ce jugement qui n’interdit pas cet acte à des fins médicales. «Le droit d’un enfant à son intégrité physique prime sur le droit des parents.»

Le Conseil central des juifs d’Allemagne a vivement réagi à cette décision judiciaire, estimant qu’il s’agissait d’«une intervention insensible, gravissime et sans précédent dans les prérogatives des communautés religieuses». «La circoncision des garçons nouveau-nés est un élément essentiel de la religion juive et est pratiquée depuis des milliers d’années partout dans le monde», a insisté le président du Conseil, Dieter Graumann.

Rappelant que cette pratique est signe d’appartenance à une communauté religieuse, il a exigé que les députés allemands légifèrent sur la question pour éviter des atteintes à la liberté de culte. La communauté musulmane, qui compte plus de 4 millions de membres, n’a pas encore réagi.

La justice allemande avait été saisie du cas d’un médecin généraliste de Cologne qui avait circoncis un petit garçon de 4 ans à la demande de ses parents musulmans. Quelques jours après l’intervention, l’enfant avait dû être admis aux urgences pour des saignements. Le parquet de la ville avait alors engagé des poursuites contre le médecin.

En Allemagne, la circoncision concerne presque uniquement les juifs et les musulmans. Dans la religion juive, l’intervention est pratiquée au huitième jour sur le nouveau-né mâle par un médecin ou un mohel professionnel. Désormais, plus aucun médecin ne pourra pratiquer de circoncision sans s’exposer à des poursuites. […]

Le Figaro, Patrick Saint-Paul : “Un tribunal allemand interdit la circoncision”.

Sexe hassidique

[…] The subject of sex was a total mystery to both you and your husband. What’s it like to embark on a sexual relationship when you have no idea how it works?

No one ever said the word “sex,” or even “vagina,” to me. We had no clue. We were like, “It’ll work out.” It never worked out. There is an actual rule that you learn before you get married that you are never supposed to look at genitalia. You can’t look at yours, and you can’t look at his. It’s always dark. There’s no hole in the sheet, but it’s pitch dark and there’s no looking and there’s a lot of fumbling around, and you’re wearing your nightgown rolled up to your waist. There’s no boob touching. Mine were totally wasted! There is no oral sex. After the first time, you have to call a rabbi and he asks the man questions — did this happen? And he declares you either unclean, or not yet consummated. Once you’re consummated, you’re unclean, because you bled. So after the first time, your honeymoon is a no-sex period.

For two weeks every month, he can’t touch you. He can’t hand you a glass, even if your fingers don’t touch. He has to put it down on the table and then you pick it up. Secondary contact can’t happen. If you’re sitting on a sofa, you have a divider between you. It makes you feel so gross. You feel like this animal in the room. If there’s a question about your period, you take the underwear and put it in a zip-lock bag, and give it to your husband. He takes it to the synagogue and pushes it into this special window and the rabbi looks at it and pronounces it kosher or nonkosher. It’s so disgusting.

[…] Over the past 10 or 20 years [the Hasidic community] has gone from being extreme to being ultra-extreme. They’ve passed more laws from out of nowhere, limiting women — there’s a rule that women can’t be on the street after a certain hour. That was new when I was growing up. We hear all these stories about Muslim extremists; how is this any better? This is just another example of extreme fundamentalism.

New York Post, Sara Stewart: “I was a Hasidic Jew - but I broke free”.

Kaniukisation

Car en Israël, le registre national de la population mentionne la religion des individus (75% sont juifs, 17% musulmans, 2% chrétiens, 1,5% druzes et 4% sans religion) aux côtés de leur nationalité (non pas « israélienne » mais « juive » ou « arabe » pour les personnes nées sur le territoire national). Et si la loi permet de passer d’une religion à l’autre en produisant un certificat de conversion, il était jusque là impossible à un juif de basculer dans la catégorie « sans religion ».

Au terme d’une longue procédure judiciaire, Yoram Kaniuk y est pourtant parvenu: il reste « juif » par sa nationalité mais devient le premier Israélien à pouvoir légalement y accoler le qualificatif « sans religion ».

[…] Pour tous les candidats à la « kaniukisation », cette décision est perçue comme un pas majeur vers une séparation du politique et du religieux dans un Etat défini comme « juif et démocratique » par la jurisprudence de la Cour suprême. Elle s’inscrit dans la lignée de la loi sur le mariage civil, adoptée en 2010, et qui permet désormais à deux personnes identifiées comme « sans religion » de se marier en Israël.

« Ces décisions ouvrent une brèche dans le mur, estime Oded Carmeli. Elles réduisent l’emprise de la religion sur nos vies ». « Ce que nous voulons maintenant, c’est que la Cour Suprême reconnaisse aux gens le droit de quitter la catégorie “juif” pour la catégorie “sans religion” sans avoir à passer devant les tribunaux », explique Yael Katz-Mastbaum.

Si la décision de justice rendue en faveur de Yoram Kaniuk relance l’éternel et fondamental débat sur ce que signifie « être juif » — religion, culture ou nationalité ?, elle radicalise aussi le divorce entre deux Israël, où ceux qui souhaitent réaffirmer le caractère juif de l’Etat (à l’instar du premier ministre Benyamin Netanyahu demandant aux Palestiniens de reconnaître Israël comme « Etat juif ») font face à ceux pour lesquels cette tendance met en péril la démocratie.

Slate, Emmanuelle Talon : “Yoram Kaniuk, démissionnaire du judaïsme”.