Journal de bord

environnement et écologisme

Air de Chine

Qualité de l'air à Tangshan

Qualité de l’air à Tangshan.

Air Pollution in Asia: Real-time Air Quality Index Visual Map.

Be brave

[…] The damaging effects of climate change are accelerating. James Hansen of NASA has screamed warnings for 30 years. Although at first he was dismissed as a madman, almost all his early predictions, disturbingly, have proved conservative in relation to what has actually happened. In 2011, Hansen was arrested in Washington DC, alongside Gus Speth, the retired dean of Yale University’s environmental school; Bill McKibben, one of the earliest and most passionate environmentalists to warn about global warming; and my daughter-in-law, all for protesting over a pipeline planned to carry Canadian bitumen to refineries in the United States, bitumen so thick it needs masses of water even to move it. From his seat in jail, Speth said that he had held some important positions in Washington, but none more important than this one.

President Barack Obama missed the chance of a lifetime to get a climate bill passed, and his great environmental and energy scientists John Holdren and Steven Chu went missing in action. Scientists are understandably protective of the dignity of science and are horrified by publicity and overstatement. These fears, unfortunately, are not shared by their opponents, which makes for a rather painful one-sided battle. Overstatement may generally be dangerous in science (it certainly is for careers) but for climate change, uniquely, understatement is even riskier and therefore, arguably, unethical.

It is crucial that scientists take more career risks and sound a more realistic, more desperate, note on the global-warming problem. Younger scientists are obsessed by thoughts of tenure, so it is probably up to older, senior and retired scientists to do the heavy lifting. Be arrested if necessary. This is not only the crisis of your lives — it is also the crisis of our species’ existence. I implore you to be brave.

Nature, Jeremy Grantham: “Be persuasive. Be brave. Be arrested (if necessary).”

Victoire potagère

Le couple de Drummondville qui cultive des légumes devant sa maison remporte une autre bataille. Le conseil municipal a accepté lundi soir d’autoriser la présence du potager de façade de Josée Landry et Michel Beauchamp pour cette année.

La Ville de Drummondville compte par ailleurs amorcer une réflexion sur ce type de potagers, plutôt que de les interdire comme elle comptait le faire dans le cadre d’une harmonisation des règlements municipaux. Elle veut rédiger un règlement pour encadrer les cultures en façade d’ici le mois de mars 2013.

La décision du conseil municipal ravit les principaux intéressés. « Sincèrement, je m’attendais au pire […] C’est une longue bataille, puis je suis content de la direction qu’ils prennent parce que c’est ce pour quoi je me battais dès le début et, finalement, c’est une histoire heureuse », affirme Michel Beauchamp, qui compte déposer avec sa conjointe une pétition de 35 000 signatures en faveur de leurs plantations.

Radio Canada : “Le couple de Drummondville peut garder son potager”.

Précédemment, 18 juillet : “Terrorisme potager à Drummondville”.

Suivi de billet

Des nouvelles du potager de Josée Landry et Michel Beauchamp.

Josée Landry et Michel Beauchamp pourront continuer à faire pousser leurs tomates et concombres en façade de leur maison de Drummondville, du moins jusqu’en septembre.

Le couple a appris l’heureuse nouvelle lundi matin. Bien qu’heureux de la décision de la Ville de Drummondville, les cultivateurs urbains rappellent que le dossier n’est pas réglé pour autant.

Un peu plus tôt, le député péquiste de Drummond, Yves-François Blanchet leur avait donné son appui. Il tentera d’obtenir une rencontre avec les élus municipaux pour les inviter à la tolérance envers ce couple.

Radio Canada : “Potager en façade : le couple drummondvillois obtient un sursis”.

Brigantin “Tres Hombres”

Un petit parfum de vrais embruns pour ce lundi matin…

Brigantin Tres Hombres.

Square rigged sailing with Tres Hombres. “Sometimes you sail in cold weathers, sometimes you sail in shitty places at shitty times in the year, but that’s the way it uses to be.”

Fairtransport, a new way of green cargo.

Transport maritime de marchandises : les bateaux à voiles reprennent du service.

Site officiel (en anglais) : Brigantine Tres Hombres.

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Tres Hombres. Brigantin (brick-goélette).

Coque composite (acier-bois). Longueur hors-tout, 32 m. Longueur à la flottaison, 20,57 m. Maître-bau, 6,35 m. Tirant d’eau en charge, 3 m. Capacité, 35 t. Port en lourd, 44,2 t. Déplacement en charge, 126 t. Voilure, 315 m2.

La coque est celle du “chalutier de guerre” (Kriegsfischkutter) n° KFK 368, construit en 1943 à Brême, au chantier naval Burmester.

Conversion en brigantin en 2008 par la société Atlantis, au Helder, Pays-Bas, sur des plans de Manta Marine Design.

Terrorisme potager à Drummondville

Une ville québécoise interdit les potagers sur rue et menace un couple de jardiniers amateurs.

Drummondville, vous connaissez ? Si vous vivez hors du Québec, probablement pas.

Drummondville est une ville de 70 000 habitants, qui possède la réputation tenace à l’échelle de la province d’être fade et sans attrait, juste un lieu de passage entre Montréal et la ville de Québec, un endroit insipide où l’on mourrait d’ennui d’y rester. Une “ville plate dans une campagne plate”… Circulez, il n’y a rien à voir.

À titre personnel, je dirais que le seul lieu d’intérêt de cette ville pour le voyageur est la rôtisserie Saint-Hubert Express, judicieusement placée à proximité immédiate de l’échangeur de l’autoroute transcanadienne, ce qui évite d’avoir à s’aventurer plus loin dans la neurasthénie.

Les gastronomes cultivés savent aussi que c’est à Drummondville que serait né ce “crime culinaire contre l’humanité” qu’est la poutine, ce qui justifierait en soi par représailles que l’on raye cette ville de la carte. Les habitants du lieu en sont tellement fiers qu’ils en organisent un festival annuel, ce qui est un signe appréciable de leur absence de goût.

Inutile de vous préciser qu’il ne se passe pas grand-chose à Drummondville, je crois que la dernière fois que la cité a fait l’actualité, c’est en raison de la municipalité qui s’opposait à l’implantation d’un club échangiste en centre ville. De l’animation et du plaisir à Drummondville, vous n’y songez pas… Rien ne doit troubler la monotonie mortifère de notre ville.

Célébrée comme la “capitale provinciale de la platitude”, Drummondville pourrait désormais voir sa réputation dépasser les frontières du Québec grâce à une navrante particularité : son interdiction des plantes potagères en vue du public.

L’actuelle ville est issue de la fusion en 2004 de quatre municipalités, trois d’entre elles disposaient déjà de ce règlement municipal interdisant les potagers sur rue. Sous prétexte d’harmonisation des textes, le conseil a décidé d’étendre le règlement à l’ancienne municipalité de Saint-Charles-de-Drummond où la débauche jardinière était encore autorisée.

Le conseil municipal aurait pu “harmoniser” dans l’autre sens, c’est à dire supprimer ce règlement stupide pour tout le monde, mais non… Parce qu’il semblerait que la maire Francine Ruest-Jutras trouve l’exhibition de courgettes et aubergines tout à fait indécente, peut-être car il s’agit d’une vision de la nature féconde qui pourrait choquer les plus jeunes et donner des idées salaces aux plus grands.

Josée Landry et Michel Beauchamp, jardiniers amateurs, sont au centre du problème. Dans une ville où le devant des maisons est normalement dédié au gazon et aux pétunias, comme dans toute communauté urbaine nord-américaine qui aspire à la banalité et au conformisme les plus parfaits, ces deux délinquants — probablement des écolos-marxistes — ont décidé d’installer, non pas un ou deux faméliques plants de tomates, mais une luxuriante jungle potagère, profitant du “vide juridique” concernant l’exposition publique de cucurbitacées qui prévalait à Saint-Charles-de-Drummond.

Un manifeste vert qui n’est pas du tout du goût des édiles. Claude Proulx, le directeur général de la Ville, martèle aux médias locaux que “C’est une question de cohésion de la trame urbaine”, que ce genre d’excentricité végétale ne saurait être tolérée dans la “capitale provinciale de la platitude”, que ces écoterroristes au pouce vert menacent la tranquillité apathique et le serein ennui si appréciés des Drummondvillois.

On murmure aussi que les commerçants locaux font pression en faveur du règlement. Pensez-y, les fourbes jardiniers donnent une partie de leurs fruits et légumes à leurs voisins de rue, gratuitement ! Oui, gratuitement ! Si ce n’est pas des ventes perdues, de la concurrence déloyale… si ce n’est pas une attaque sournoise des fondements de notre société capitaliste néo-libérale !

Mais la maire Francine Ruest-Jutra et le directeur Claude Proulx ne se laissent pas abuser, leur regard acéré sait immédiatement débusquer les tentatives de subversion anarchique se dissimulant derrière le moindre pied de haricots verts.

La lassante rigueur et la rectitude fastidieuse de “la trame urbaine” vaincront ! Sauf que…

Sauf que… c’est le drame à Drummondville : le couple Landry-Beauchamp, les seuls “cultivateurs” en ville, pourrait bénéficier d’un “droit acquis”, le nouveau règlement faisant loi ne pouvant normalement être rétroactif. Les juristes se penchent sur la question. Horreur et consternation municipales, l’attentat légumier pourrait demeurer en place !

Pire encore, des touristes alertés par la presse et les blogueurs pourraient prendre l’initiative de dépasser la rôtisserie Saint-Hubert Express pour se rendre en ville afin d’admirer l’indécent spectacle de ces courges lascives, cette patente infraction à la cohésion urbaine. Car, il y a enfin quelque chose à voir à Drummondville !

Histoire à suivre.

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2011. Calme et sérénité. Paysage lénifiant typique de Drummondville.

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Printemps 2012. Les anarchistes verts préparent le terrain de leur attentat.

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Juin 2012. L’horreur se dévoile en plein jour. Et Madame Josée Landry se livre à de coupables pratiques sexuelles dans son jardin, à la vue de tous.

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Fin juin 2012. L’explosion maléfique est en cours. On dit que la première magistrate de la ville est en état de choc et s’est vue prescrire de lourdes doses d’anxiolytiques.

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Michel Beauchamp, écoterroriste menaçant la rectitude urbaine de Drummondville, paradant fièrement devant l’insupportable spectacle de son crime.

Vidéo réalisée par les coupables (Attention, “Green p0rN” - NSFW à Drummondville).

Le blogue potager de Josée et Michel et la page Facebook.

[Via Yannou.]

Eau sur terre

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[Jack Cook, Woods Hole Oceanographic Institution. 2009.]

La sphère bleue représente la quantité totale d’eau présente sur terre. Le point bleu est la part d’eau douce disponible.

La malbouffe tue

Chris Jordan.

Midway Journey.

Arroseur arrosé

The Heartland Institute, founded in 1984, has built a reputation over the years for providing a forum for climate change sceptics. But it is especially known for hosting a series of lavish conferences of climate science doubters at expensive hotels in New York’s Times Square as well as in Washington DC.

If authentic the documents provide an intriguing glimpse at the fundraising and political priorities of one of the most powerful and vocal groups working to discredit the established science on climate change and so block any chance of policies to reduce global warming pollution.

“It’s a rare glimpse behind the wall of a key climate denial organisation,” Kert Davies, director of research for Greenpeace, said in a telephone interview. “It’s more than just a gotcha to have these documents. It shows there is a co-ordinated effort to have an alternative reality on the climate science in order to have an impact on the policy.”

The Valentine’s Day exposé of Heartland is reminscent to a certain extent of the hacking of emails from the University of East Anglia’s Climate Research Unit in 2009. Those documents helped sink the UN’s climate summit later that year.

The Guardian, Suzanne Goldenberg: “Leak exposes how Heartland Institute works to undermine climate science”.

Ironiquement, le Heartland Institute - qui proteste aujourd’hui avec virulence contre la publication des documents qui lui ont été dérobés -, avait été l’une des principales caisses de résonance, en novembre 2009, de l’affaire dite du Climategate. C’était alors les courriels de climatologues qui avaient été piratés dans les serveurs de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni) et rendus publics sur le Net. Jusqu’à présent, les auteurs de ce piratage-là ne se sont pas dénoncés, pas plus qu’ils n’ont été démasqués par la police du Norfolk, chargée d’enquêter sur cette affaire.

Le Monde, Stéphane Foucart : “L’origine de la fuite des documents du Heartland Institute a été révélée”.

Les journaux français ne couvrent pratiquement pas l’affaire. (Ils sont plus occupés à vouloir taxer Internet…)

Excellente couverture de l’affaire Hearland sur The Guardian/Environment/Climate change scepticism.

Sans surprise, Nathalie Elgrably-Lévy, intégriste libertarienne québécoise, branche Fraser Institute, s’enfièvre au point de tordre la réalité des faits. (Si le scientifique Peter Gleick admet avoir utilisé des techniques d’activistes — ou de journalistes —, comme le couvert d’une fausse identité pour avoir accès aux documents de Heartland, il n’a jamais admis avoir fabriqué de faux documents.)

Quoi qu’il en soit, même si la technique de Peter Gleick prête le flanc au débat, c’est bel et bien le “think tank” d’obédience libertarienne Heartland qui est dans l’eau chaude.

Voir aussi : DeSmogBlog Project, “Clearing the PR Pollution that Clouds Climate Science”.

Citation du jour

Aujourd’hui, ce qu’on appelle « économie », c’est le pillage, l’épuisement du capital vital. On est gonflé d’appeler ça « économie » !

Rue89 : « Rabhi : “C’est la civilisation la plus fragile de l’Histoire” ».

Environmental Performance Index

1. Iceland - 93.5
2. Switzerland - 89.1
3. Costa Rica - 86.4
4. Sweden - 86.0
5. Norway - 81.1
6. Mauritius - 80.6
7. France - 78.2
[…]
14. United Kingdom - 74.2
[…]
17. Germany - 73.2
[…]
46. Canada - 66.4
[…]
61. United States of America - 63.5
[…]
69. Russia - 61.2
[…]
121. China - 49.0
[…]
163. Sierra Leone - 32.1

The 2010 Environmental Performance Index (EPI) ranks 163 countries on 25 performance indicators tracked across ten policy categories covering both environmental public health and ecosystem vitality. These indicators provide a gauge at a national government scale of how close countries are to established environmental policy goals. The EPI’s proximity-to-target methodology facilitates cross-country comparisons as well as analysis of how the global community is doing collectively on each particular policy issue.

Yale University and Columbia University : “2010 Environmental Performance Index”.

Ça va saigner

L’été promet d’être chaud sur la Méditerranée. Si le capitaine Paul Watson met ses menaces à exécution, les navires Steve Irwin et Bob Barker, actuellement dans l’Océan Austral à la chasse des baleiniers japonais, viendraient taquiner les pêcheurs de thon rouge (Thunnus thynnus) sur la grande bleue.

Les pêcheurs méditerranéens ayant le sang aussi chaud que celui de leurs proies et une affabilité qui n’a rien de nippone, cela augure de violentes scènes de batailles navales.

“La Sea Shepherd Conservation Society a l’intention de se confronter avec les braconniers et ne cédera pas aux menaces et violences des pêcheurs. Nos campagnes de ces six dernières années en Océan Austral contre les baleiniers japonais nous ont donné l’expérience et la détermination pour faire face à la violence des braconniers partout dans le monde.”

(Pour ceux qui ne connaissent pas, la Sea Shepherd Conservation Society est un peu ce qu’est Act Up, le mouton noir, dans le paysage de la lutte contre le Sida — et Greenpeace serait Aides.)

Qu’il me soit permis de suggérer au capitaine Watson de ne pas oublier son gilet pare-balles pour naviguer en ces eaux chaudes.

Soyez écolo, tuez votre chat

Then there are the other environmental impacts of pets. Every year, for example, the UK’s 7.7 million cats kill over 188 million wild animals (Mammal Review, vol 33, p 174). That works out at about 25 birds, mammals and frogs per cat. Similar figures have emerged from surveys in the US and Australia. There is also a knock-on effect because cats feasting on wildlife can leave wild predators such as hawks and weasels short of food.

Every year the UK’s 7.7 million cats kill over 188 million wild animals. That’s 25 per cat.

[…] Cat excrement is particularly toxic. In 2002, it emerged that sea otters along the Californian coast are dying from a brain disease caused by Toxoplasma gondii. The parasite, which is found in cat faeces, ends up in rivers and estuaries thanks to cat owners who flush their cat litter down the toilet or allow their cats to defecate outside. Dolphins and whales are also affected.

New Scientist: How green is your pet?

Avec les amis

Laurent Gloaguen.

[Photo Antonin.]

Exterminons les immigrés

Les chats immigrés représentent souvent une grave menace pour l’équilibre et la diversité des écosystèmes. Ce fut le cas pour la plupart des îles dans le monde entier.

Par exemple, aux Kerguelen :

Un couple de matous domestiques partageant l’existence des premiers hivernants des TAAF au début des années 1950 a en effet produit plusieurs milliers de descendants sauvages qui ont surtout fait d’irréparables dégâts sur l’avifaune endémique. Les millions de petits pétrels qui nichaient dans des terriers ont ainsi été décimés jusqu’à quasiment disparaître de la Grande Terre, ne subsistant que sur certaines îles préservées des rats, leur autre ennemi mortel.

Après une vaine campagne d’élimination dans les années 1970 où dix queues s’échangeaient contre une bouteille de Pastis, le génocide de félins a été suspendu, probablement pour mettre fin aux problèmes d’alcoolisme, sans plus de succès d’ailleurs…

[Les manchots de la République, Yann Libessart : “Petits meurtres entre amis”.]

Si le génocide félin a été provisoirement abandonné aux Kerguelen, il a été mené avec succès sur l’île de Baltra. Le Parc national des Galapagos a mené une campagne d’éradication de trois ans, afin de restaurer l’écosystème naturel et d’assurer la sauvegarde de l’espèce d’iguanes terrestres Conolophus subcristatus.

Les chats ont été tués grâce à des pièges mécaniques et des appâts de poisson empoisonné au fluoroacétate de sodium. Les gardiens du parc ont pu également donner libre cours à leur entraînement au tir au fusil.

Après ce succès, le programme d’extermination devrait être transposé à d’autres îles de l’archipel, comme Santa Cruz.

Source : Galapagos Invasive Species, “Eradication of feral cats from Baltra island.