Vous ne le saviez peut-être pas mais le projet de loi pour le faux « mariage » et l’adoption d’enfants par les répugnants sodomites est un projet de loi juif intégriste, comme en témoigne cette vidéo d’un site pro-invertis.
C’est effectivement la sénatrice juive intégriste Esther Benbassa, d’origine israélienne, qui a déposé ce répugnant projet de loi le 28 Aout. Affiliée au parti EELV (Europe Ecologie Les Verts), dont le président du groupe européen est le tristement célèbre pédophile juif intégriste Daniel Cohn-Bendit, elle ne cache pas mettre la pression aux parlementaires avec ses amis pour faire passer l’abjecte et dégoutante loi contre-nature.
Dans un billet où elle se lâche sur le sujet, elle se met par ailleurs à se moquer des Catholiques :
As-tu un peu pensé aux cathos qui sont furax, et à ces Français un peu timorés, qui ont peur que leurs enfants attrapent la maladie de l’homosexualité par les infos à la télé ?
http://www.huffingtonpost.fr/esther-benbassa/mariage-gay-christiane-taubira_b_1965482.html
Benbassa est née en 1950, à Istanbul, dans une famille descendante de Juifs expulsés d’Espagne en 1492. Elle a émigré en Israël à l’âge de 15 ans. Diplômée de l’université de Tel Aviv, elle a été naturalisée française en 1974. Elle possède donc la triple nationalité : turque, israélienne et française… Elle est considérée comme une spécialiste de l’histoire des juifs et milite activement pour les « minorités »… Pourtant, on se rappelle que la minorité Chrétienne arménienne en Turquie n’a pas vraiment été épargnée par les gens de sa race intégriste…
Les Intransigeants : ““Mariage” et adoption sodomite : une loi sioniste !”.
Tout le blogue est de la même eau. Avec deux obsessions : les juifs et les homos. Et beaucoup de respect pour l’évêque Williamson.
Que les Intransigeants se rattachent à des traditions de pensée obscurantistes, rejetant toute évolution intellectuelle ou politique postérieure au Moyen-âge, n’est pas une surprise en soi, puisqu’ils le revendiquent. De fait, au contraire de sites identitaires non catholiques, je ne pense pas que le site des Intransigeants puisse provoquer chez le visiteur athée et démocrate moyen aucune forme de doute ou de remise en cause. Manifestement, en revanche, à en juger par les commentaires, ce sont les catholiques plus modérés, les « conciliaires », qui sont mis mal à l’aise par cet éclairage brutal porté sur les incompatibilités entre dogme et modernité. Hélas, ce n’est pas pour autant qu’ils semblent prêts à en tirer les conséquences.
Abige Muscas : “Les Intransigeants et ce qu’ils nous disent de la religion et de la modernité. »
Le nom du blogue est, j’imagine, une référence au catholicisme intransigeant. Et oui, d’une certaine façon, l’intransigeantisme met en lumière de façon caricaturale la pensée viscéralement réactionnaire du catholicisme.
Et lorsque l’on voit Benoît XVI persévérer à dragouiller la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X de Mgr Bernard Fellay, on peut se dire que la lumière n’est pas pour demain.
Nous avons beaucoup d’ennemis, beaucoup d’ennemis. Mais regardez, et c’est très intéressant. Qui, pendant tout ce temps, était le plus opposé à ce que l’Église reconnaisse la Fraternité ? Les ennemis de l’Église. Les Juifs, les francs-maçons, les modernistes ! Les plus opposés à ce que la Fraternité soit reconnue comme catholique : les ennemis de l’Église ! — Mgr Bernard Fellay, 28 décembre 2012.
The “Other” inbox is Facebook’s dumping ground for all messages it guesses you won’t want to read urgently. It’s been controversial for some time, as most users are entirely unaware of its existence — and many have been known to discover messages they really wish they’d read at the time, such as job offers.
Mashable: “Facebook Charging $100 to Message Mark Zuckerberg.”
Et c’est là, après tout le monde, que j’apprends l’existence de cette boîte « autres »…
Je me précipite vérifier et je découvre un dossier plein de lettres d’amour en souffrance :
Bon, OK, je n’ai rien raté d’essentiel…
MONTREAL — In Europe, the humour of Dieudonné M’bala M’bala has come to be seen as so toxic that public venues regularly shun him. On Tuesday, pressure from local authorities forced the French comic to scrap a show in Brussels. A performance in March is under investigation by Belgian police as possible anti-Semitic hate speech. Last year, the mayor of Angers in France blocked Dieudonné, as he is known, from using an auditorium there, forcing him to perform outdoors on the city outskirts.
But in Montreal, the city’s largest concert promoter has rented a prime downtown theatre to Dieudonné for four performances next week of the same show under investigation in Belgium. And tickets are going fast.
[…] Although Evenko [the promoter] said it could not cancel its rental to Dieudonné, Mr. Ouellette [spokesman for the Centre for Israel and Jewish Affairs] said he is satisfied that public opinion in Quebec is turning against the French comic.
“In Quebec, it took some time for the media and the entertainment world to catch up with the controversies and with the primary anti-Semitism that has become the trademark of Dieudonné,” he said. But now he is confident that Dieudonné appeals to “a niche audience and he no longer benefits from the sympathies of mainstream Quebec society.”
Chances that Evenko would book him into the Corona again are “very slim,” he said. “He’s being squeezed to the margins, where he belongs.”
National Post, Graeme Hamilton, May 10: “‘Anti-Semitic’ comic ostracized in Europe, booked in Montreal.”
MONTREAL – Quebec’s largest concert promoter has pulled the plug on shows next week by Dieudonné M’Bala M’Bala, the controversial comedian who has been found guilty of inciting hatred in France.
Three days before Dieudonné was scheduled to begin a four-night run at Montreal’s Corona Theatre, Evenko announced Friday it was cancelling its rental of the theatre to the French comedian.
“Due to contractual conflicts, the Corona Theatre has decided to cancel Dieudonné’s performances scheduled for May 14, 15, 16 and 17,” the company announced in a brief statement. Theatre management said ticket holders would be refunded and it apologized “for any inconvenience this situation may have caused.”
National Post, Graeme Hamilton, May 11: “Quebec promoter cancels ‘anti-Semitic’ comic Dieudonné M’Bala M’Bala’s shows after National Post report.”
Une série de spectacles que l’humoriste français controversé Dieudonné devait donner à Montréal la semaine prochaine a été annulé à la suite notamment de protestations d’une association juive.
Le théâtre Corona, où Dieudonné devait présenter de lundi à jeudi prochains quatre représentations du spectacle “Rendez-nous Jésus”, a confirmé l’annulation, évoquant “un différend contractuel”.
L’annulation survient après une intervention du Centre consultatif des relations juives et israéliennes de Montréal auprès du théâtre Corona et de son propriétaire, le groupe Evenko.
“Nous sommes satisfaits de constater que M. Dieudonné de par ses rodomontades antisémites et ses provocations haineuses continue de se marginaliser non seulement en France et en Belgique mais ici aussi au Québec”, a déclaré à l’AFP le directeur adjoint du centre consultatif, David Ouellette.
“Vous savez, en prônant la liberté d’expression, nous croyons aussi que dans une société civilisée comme la nôtre, les idées haineuses comme celles que propage M. Dieudonné devraient être reléguées aux marges de la société”, a-t-il ajouté.
Dans ses démarches auprès du Corona et d’Evenko, le centre avait rappelé qu‘“il est notoire que cet individu a depuis longtemps cessé d’être un comédien et s’est transformé en un virulent agitateur antisémite, qui non seulement côtoie et promeut des négationnistes de la Shoah, mais est subventionné par le régime antisémite iranien”.
AFP.
Qu’est devenu ce beau pays
Ce Québec ma belle patrie
On me parle d’accommodements raisonnables
Bande de traîtres, d’irresponsables
Vous donnez des droits à ces bâtards
Réveillez-moi de mon cauchemar
Afin que ma voix soit entendue
Attendez que je descende dans la rue
REFRAIN:
Jeune Nationaliste Québécois
Lève-toi et crie avec moi
Accommodements raisonnables, non merci !
Même si ont doit y laisser notre vie
Givrer les fenêtres du YMCA
Après que les juifs aient tout payé
Malgré le désaccord de tous les clients
Ce sont les juifs qui mènent avec leur argent
Ré-ouvrons les camps de concentration
Faisons d’Israël une grande prison
Vous allez être confrontés
A une dure réalité
Une parade gay a chaque année
Dans les rues de mon quartier
Comment expliquer ça à mon enfant
Que deux hommes peuvent être des amants
Vous avez maintenant le droit de vous marier
Et même de pouvoir adopter
Une seule solution s’offre à vous
Suicidez-vous, faites-le pour nous
La guerre est maintenant déclarée
Tout le Québec doit s’armer
Afin de combattre l’ennemi
Qui a envahi notre beau pays
Libérer le Québec et toutes ses terres
Repousser l’ennemi vers les frontières
Tu n’es plus bienvenu ici
Car le Québec c’est mon pays.
Dernier Guerrier, Québec : “Accommodements raisonnables”.
Le site Web présente aussi les paroles des chansons du groupe, qui ne laissent aucune ambiguïté quant à ses opinions racistes et antisémites. « Ce sont les juifs qui mènent avec leur argent. Réouvrons les camps de concentration. Faisons d’Israël une grande prison », déclarent-ils dans Accommodements raisonnables. « J’ai fait comme tout bon Blanc doit faire. J’ai battu ce nègre à coups de barre de fer. Mais, après tout, je n’ai aucun regret. Je suis un skinhead et ça, tu le sais », ajoutent-ils dans Enfermé.
Le Soleil, Ian Bussières : “Néonazis: discrets mais bien présents dans la capitale”.
Dans un échange de courriers électroniques avec Le Soleil, l’un des membres fondateurs de www.fachowatch.com estime que le Québec vit présentement une montée de l’extrême droite.
« On vit surtout une montée d’un nouveau genre d’extrême droite, encore plus dangereux parce qu’ils cachent leurs vrais visages et tentent d’avoir une image plus modérée pour faire passer leurs idées en douce par la tromperie et la manipulation. C’est principalement ceux-là qu’on veut démasquer : des néonazis qui se dissimulent sous couvert de pseudo-nationalisme, ou en se revendiquant “identitaires” », explique notre interlocuteur, qui a préféré garder l’anonymat.
Notre source ajoute que Québec ne serait pas en reste par rapport à la métropole pour ce qui est de la présence de groupuscules d’extrême droite. « Québec est quasiment aussi pire que Montréal, mais ce n’est que mon avis. L’extrême droite est aussi présente dans plusieurs autres villes, de façon moins organisée. À Québec, le problème, c’est non seulement les néonazis, mais aussi les ultranationalistes, qui sont bien installés là-bas et qui agressent constamment des militants de gauche ou antifascistes », conclut-il.
Le Soleil, Ian Bussières : “Concert néonazi prévu ce samedi soir à Québec”.
[…] Je crois même que ce choix stratégique de lutte prioritaire contre les banques privées est précisément LA raison réelle qui leur vaut tous ces mauvais traitements : les chiens de garde du système, —prétendus journalistes, en fait subordonnés serviles des multinationales de la finance et de l’armement— accaparent les micros pour répéter ad nauseam leurs calomnies et désinformations contre les plus dangereux de leurs adversaires : ainsi, les citoyens résistants qui prennent le mal social à la racine en visant prioritairement les cartels (les multinationales) et les banques, comme Jacques Cheminade, Thierry Meyssan, Alain Soral, Annie Lacroix-Riz, Maurice Allais, Fabrice Nicolino, Denis Robert et autres intellectuels authentiquement subversifs et libres, font-ils l’objet d’un traitement médiatique particulièrement malhonnête.
[…] Il est très commode pour la haute finance de s’abriter derrière l’accusation globale “extrême droite” pour discréditer d’un coup tous ceux qui la dénoncent. C’est trop facile ; mais, ça ne marche que parce que les gens sont facilement intimidables.
<théorie du complot>D’une certaine façon, le discret maître des banquiers (voir le formidable livre d’E. Mullins sur la Réserve fédérale, à lire absolument), Rothschild, a besoin de (l’amalgame stupide de) l’antisémitisme pour rester intouchable, impuni ; il a objectivement un intérêt personnel puissant à ce que l’antisémitisme soit virulent, un peu partout dans le monde. Ce besoin de l’antisémitisme-comme-armure-anti-critiques pourrait expliquer (mais alors, si c’est vrai, quel cynisme !) les montagnes d’argent mises au service de la politique (objectivement détestable) d’Israël.</théorie du complot>
En tout cas, m’en prenant à mon tour aux banques privées —comme évidents ennemis mortels de l’humanité—, je m’attends à être bientôt étiqueté comme “dérivant à l’extrême droite”, voire “antisémite”, peut-être même “fasciste”, en tout cas “exhalant des relents nauséabonds rouge-brun de triste mémoire…” et autres calembredaines calomnieuses, faciles mais efficaces pour esquiver le débat de fond sur les faits.
Étienne Chouard : “Jacques Cheminade, authentique sentinelle du peuple, maltraité depuis longtemps par les chiens de garde de l’oligarchie”.
Collectif Conpis Hors de nos Vi[ll]es : “Étienne Chouard et ses inspirateurs d’extrême droite”.
Étienne Chouard : “Le fascisme n’est pas assimilable à l’antisémitisme”.
Nous savions qu’Étienne avait pas mal de marmelade conspirationniste dans la tête depuis le référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe.
Je ne suis pas un habitué du site internet souverainiste Vigile.net. Je savais seulement que mes textes y étaient archivés, en compagnie de milliers d’autres textes d’un tas d’auteurs. On ne m’avait pas demandé la permission, mais je ne m’en formalisais pas du tout. Si ça peut aider la cause, me disais-je.
Vendredi dernier, on m’avise que ce site hébergerait un grand nombre de textes supposément haineux à l’endroit de certaines minorités, notamment des Juifs. Comme toujours en pareil cas, j’accueille l’allégation avec prudence et j’entreprends de vérifier moi-même. J’avoue que je n’avais jamais fouillé à fond les entrailles de ce site.
Mon malaise initial s’est rapidement mué en trouble profond. Au moment où j’ai vérifié, on trouvait effectivement de nombreux textes reprenant les stéréotypes les plus odieux sur les Juifs : « hypocrites », ils « vampirisent le pays dans lequel ils vivent », « pas étonnant qu’ils aient été haïs partout où ils ont vécu » (I. Parent). Ils contrôleraient, « par le biais des banques internationales, presque tous les États » (idem). Il est aussi question de la « sacoche juive », de la « taxe cachère », etc. (idem).
Et ça continue. Yves Michaud aurait été cloué au pilori parce qu’il contrecarrait « les intérêts du lobby juif » (R. Barberis-Gervais). Lucien Bouchard, ô horreur, travaille « dans un bureau d’avocats juifs » (idem). Il y aurait aussi une « percée du mouvement judéo-nazi kahaniste au Canada » (Y. Claudé). Et ça continue, encore et encore.
Certes, ces écrits cohabitent avec une grande majorité de textes parfaitement acceptables et avec d’autres, qui sont discutables, mais tolérables au nom de la liberté d’expression. Il reste que les écrits franchement odieux, haineux et nauséabonds sont effectivement nombreux. Vous irez voir (s’ils y sont encore) : on est ici loin, très loin de la critique légitime des politiques du gouvernement israélien ; c’est clairement un peuple qui est visé.
Le blogue de Joseph Facal : “Les mauvaises fréquentations”.
Je ne suis plus étonné que Dieudonné ait un tel succès au Québec…
Dans le Nouvel ordre mondial, des taupes sionistes sont devenues des mercenaires fabricants de “vérité”… comme dans le cas de cette récente construction du mythe “Vigile antisémite” où des bourreaux masqués y torturent la vérité - En période de guerre, il faut bien connaître ses ennemis si on veut les combattre efficacement. C’est la peur du CCI [Comité Canada-Israël] et cie qui leur donne une fausse autorité morale et une vraie efficacité politique.
Vigile.net : “Vigile sous attaque”.
« Il faut se battre contre le système béké. On l’appelle comme ça en Guadeloupe. En France c’est le système sioniste, c’est exactement la même chose. Ce sont les esclavagistes. Il faut qu’on se libère ! », a-t-il lancé, affirmant que « le sionisme gangrène la France, c’est un danger ». Autre péril à combattre, « le repli communautaire ». « Il faut que la République retrouve son sens et que nous chassions toutes les organisations mafieuses du type le Crif, de la République », a annoncé l’humoriste. Le comique s’est toutefois défendu d’incarner « une candidature antisémite ». [Le Figaro : “Dieudonné candidat aux élections européennes”.]
C’est quoi ce “débat” sur l’antisémitisme en France qui agite les blogueux (sic) et les causeux ? Une de mes amies part une semaine en famille pour se rendre en France, faire un voyage archi touristico-américain, et hier, à l’occasion d’un cours d’hébreu hebdomadaire, elle a fait part de son inquiétude grandissante à la perspective de ce séjour qui la réjouissait encore il y a deux semaines, je la cite “à cause de l’antisémitisme qu’il y a maintenant là bas”.
[…] En effet, expliquer à une américaine typique la culture intellectuelle franco-française et l’art de la mayonnaise (à ne pas confondre avec la béarnaise) faite à la main, tandis que le monde se débat avec des problèmes de crise financière, économique, des élections, des guerres, des attentats, des scandales en tous genre, c’est assez coton. J’espère de tout mon coeur l’avoir rassurée qu’elle pouvait débarquer à Roissy avec sa petite famille (tous des adultes très assimilés et propres sur eux) sans risquer de se faire pogromiser dans les dix minutes.
[Otir : “L’antisémitisme des français à l’heure des media internet”.]
Nous pouvons nous poser la question. En effet, nous voyons bien une illusion à peine voilée à l’hebdomadaire “Je suis partout” dans son titre “Des antisémites partout”. D’ailleurs, à ne pas vouloir voir des antisémites partout, ne sommes-nous pas antisémites ?
Ce n’est pas tant cette frange marginale qui attire l’attention, mais les incessants débats au sein de l‘“élite”, qui tournent autour du soupçon d’antisémitisme. Le mot est partout, il empoisonne l’atmosphère, au point qu’on finisse par ne plus faire de différence entre un évêque négationniste qui déclare ouvertement que les chambres à gaz nazies n’ont pas existé, et un journaliste auquel on attribue des arrières-pensées sur la base d’un mot connoté.
Sans compter une nouvelle menace qui avance masquée, l’antisémite façon M. Jourdain qui fait de l’antisémitisme sans le savoir.
Vu de loin, ce débat fait très franco-français.
“Certains réseaux me détestent. Lesquels ? Certainement les nostalgiques des années 30 et 40 et tous les révisionnistes, ceux d’hier et ceux qui, aujourd’hui, réécrivent l’histoire du génocide tutsi au Rwanda.” [Nouvel Obs.]
“Lorsque je lis des phrases sur la « contre-France », je pense immédiatement à l’« anti-France » et cela me rappelle de façon répugnante une autre époque. Quand je suis accusé de « cosmopolitisme », j’y vois la même origine”. [Le Figaro.]
À mots à peine couverts, nous apprenons que Bernard Kouchner est victime d’un complot antisémite. (Sauf que Bernard n’est pas juif, sa mère est protestante.)
“Kouchner sort donc directement l’arme lourde de la disqualification de l’adversaire, lui balançant la dose maximale : « antisémite » et se posant au passage comme victime.” Authueil.
Jean-Michel Aphatie embraye sur le sujet en se livrant au même exercice qu’il reproche à Pierre Péan, c’est à dire laisser le lecteur répondre après un torrent d’insinuations.
“Enfin, tout devient limpide. Cet homme ne se lève pas pour la Marseillaise, il « hait » les valeurs de la République, il défend Israël. C’est clair, non. D’où la question: le fonds du livre de Pierre Péan est-il ou non antisémite ? À vous de voir, chers lecteurs, à vous de juger, comme dirait sans doute Pierre Péan, auteur probablement à succès du livre « Le monde selon K », édité chez Fayard.”
Bernard-Henry Lévy, cité dans le livre, réagit lui aussi :
“C’est nauséabond et pathétique”, réagit Bernard-Henri Lévy à la publication du livre. “Y en a marre de ces petits procès et de ces petites saloperies, de ces nains comme Pierre Péan qui se juchent sur les épaules de quelqu’un qui a fait quelque chose de sa vie et qui essaient d’en tirer avantage”, dénonce BHL. “Il y a là quelque chose de profondément grotesque d’ailleurs, et franchement assez répugnant”.
Sans être nostalgique des années 30 et 40, sans être révisionniste, sans vouloir ré-écrire l’histoire, on peut détester Bernard Kouchner pour quantité de raisons, comme, par exemple, son engagement en 2003 en faveur de la guerre en Irak, aveuglé par un atlantisme sans nuance. Mais, ne souhaitant pas être taxé d’antisémitisme, je ne vous dirai pas que je n’aime pas M. Kouchner.
Mon quartier a été dégueulassé en début de semaine par des dizaines de graffitis antisémites. Celui ci-dessus est juste en face de mon domicile.
Il y a beaucoup de variantes, mais le “Sarkozy juifs voleurs” revient le plus souvent :
- “Sarkozy Tapi voleurs”
- “Général yougoslave Tapi voleurs tueurs”
- “Sarkozy voyou”
- “Tapi juifs Sarkozy voleurs”
- “Fabius tueur”
- Etc.
J’apprends aujourd’hui que le hargneux antisémite, un homme de 63 ans, a été arrêté et que Jean Sarkozy a porté plainte. (Le journaliste est dans les choux, ce ne sont pas trois façades, mais des dizaines.) Atteint de délire de persécution selon les psychiatres, l’auteur des graffitis aurait été interné à l’hôpital.
Ce qui m’étonne, c’est que la mairie de Neuilly n’ait absolument pas entrepris de campagne de nettoyage et que certains commerçants laissent ce genre de graffitis sur leurs murs. Comme si c’était ordinaire. Comme si ça ne choquait pas.
[…] Voici donc où nous en sommes, stupéfaits ou perdus, égarés ou divisés, en tout cas passés en un mois d’une étincelle à un incendie : des quelques lignes de Siné sur Sarkozy fils parues le 2 juillet à un aussi vaste que violent règlement de compte au sein de la gauche, d’une gauche contre une autre, acharnée à traquer - sous les masques divers de l’antisionisme, de l’anticapitalisme, de l’anticonformisme, de la provocation et de la caricature, du gauchisme ou du trotskysme (…) Au-delà des convictions de chacun sur l’affaire elle-même et sans négliger aucunement l’enjeu symbolique de l’antisémitisme, on peut douter que la gauche socialiste, déjà bien atteinte par ses divisions et ses impuissances, aura gagné à la mise au centre de ses préoccupations de cette polémique, alors même que le pays est toujours en panne d’une opposition digne de ce nom à la politique concrète du pouvoir sarkozyste.
D’autant moins que ce tsunami parti d’une vaguelette est une machine à produire de la confusion. Il semble avoir tout emporté sur son passage, tout ce qui pourrait rendre intelligible cette histoire : le respect des faits, l’exercice de la raison, la compréhension des contextes, la mise en perspective, la précision et la rigueur. […]
Les dérapages opportunément exhumés par les détracteurs du caricaturiste étaient aussi publics que connus dans l’équipe, sans que jusque là on y trouve à redire. Loin de nier les plus spectaculaires d’entre eux, notamment cette désastreuse tirade antisémite de 1982, nocturne, alcoolisée et radiophonique, pour laquelle il sera condamné sur instance de la Licra, Siné s’en est soit excusé soit expliqué. De plus, rien dans ses engagements publics ne permet de l’assimiler à la récurrente mouvance rouge-brune, spectaculairement incarnée par la dérive de Dieudonné, passé de l’antifascisme militant au lepénisme criant. […]
« On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui », avait coutume de dire Desproges soulignant ainsi que la disqualification de l’outrance langagière en dérapage douteux dépend du contexte, de l’émetteur comme du récepteur, de ce qui accompagne et contredit, etc., bref de tout ce qui constitue, s’agissant d’un journal, une identité éditoriale. Il est, après tout, permis d’avoir toutes sortes de raisons de conviction, d’opinion ou d’idéologie pour vouer aux gémonies Siné. Mais un minimum d’honnêteté intellectuelle devrait faire admettre qu’en le jugeant, on juge forcément ce qu’il représente : la liberté de caricaturer, donc la liberté elle-même car, s’il n’est pas de liberté sans limites, il n’en est pas non plus sans excès - ce qu’a fort bien rappelé, dans Le Monde, l’écrivain Jean-Marie Laclavetine. […]
L’antisémitisme ne sera jamais une affaire classée, tant sa longue généalogie appelle une durable vigilance, tant la mémoire du génocide doit continuer de nous alerter sur le possible surgissement de la barbarie au cœur de la civilisation. Et il n’est pas niable que ses relents émergent parfois aux recoins de solidarités ignares ou grossières avec la cause palestinienne. Mais il n’est pas niable non plus que la fixation exacerbée sur le seul antisémitisme, au risque de l’aveuglement sur d’autres racismes, sert des dispositifs qui, loin d’apaiser les passions, les attisent au service d’une cause qui recouvre les théories les moins raisonnables des néo-conservateurs américains et des faucons israéliens. Dès lors, la peur devient la seule conseillère d’une fuite en avant dans le conflit, la guerre, l’abîme. […]
[Edwy Plenel : “Charlie Hebdo : la vérité des faits contre la folie des opinions”.]
C’est un peu long, mais c’est vraiment à lire dans son intégralité.
Vous aviez déjà un différend avec Philippe Val ?
Cela fait deux ans qu’il veut me virer. Il déteste tout ce que je représente, la vraie gauche. Il n’osait pas, et hop, il a déniché un truc pour m’accuser d’antisémitisme. Il a cherché un peu et a trouvé un spadassin pour m’assassiner. Et L’Observateur, qui accueille Askolovitch dans ses colonnes, c’est vraiment un “tas de merde”.
Et tous les autres ont rampé. Pas un n’a moufté. Il y a vraiment des larbins, des lèche-culs quand même. À part trois qui m’ont apporté un vrai soutien et Cavanna qu’on n’avait même pas tenu au courant. Je l’ai eu au téléphone. Il est dégouté de voir ce qu’est devenu son journal. À 85 ans, il en parle avec des sanglots dans la voix.
Non, c’est vraiment une crapule ce type et ce qu’il a fait va largement au-delà de ma personne. C’est une atteinte à la liberté de la presse. Quand on fait des articles contre les musulmans, alors là, ça ne lui pose pas de problème.
Val pensait que ça allait bien se passer, mais, mon cul, ça va chier. On laisse entendre que je suis malade mais je n’ai jamais été aussi en forme. Il s’est dit : “c’est un vieux mourant, il ne va pas réagir”. Mon cul !
[Nouvel Observateur, Céline Lussato : entretien avec Siné.]
Rudy, 17 ans, est un juif très pratiquant. Élevé dans une famille orthodoxe qui vit à Pantin, il suit un CAP de plomberie en alternance dans le réseau des écoles techniques juives de l’ORT, rue des Rosiers. […] La mère d’un de ses camarades évoque un garçon « très respectueux et très rigoureux » de la pratique religieuse. Le 9 décembre dernier, Rudy avait participé à une manifestation dans le parc de Bercy à Paris en soutien aux trois soldats israéliens enlevés par le Hezbollah.
À l’issue de ce rassemblement, il a été interpellé pour « violences volontaires avec arme par destination » et placé en garde à vue. Il ferait l’objet d’un contrôle judiciaire. Selon des sources informées, il est proche de la Ligue de défense juive comme du Betar, ce dont se défendent ces mouvements.
[Le Figaro : “Rudy, un jeune juif orthodoxe et militant”.]
Les enquêteurs de la Deuxième division de police judiciaire (DPJ), chargés de l’affaire, étudient toutes les pistes. La police affiche désormais une certaine prudence face à la thèse d’une agression purement antisémite. Un thèse qui avait provoqué l’indignation dimanche jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Le nouveau Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a lui jugé lundi « probable » mais « pas certain » que l’agression ait une connotation antisémite.
La police s’intéresse donc également à la piste du règlement de compte entre bandes sur fond de tensions communautaires dans ce quartier. Comme l’annonçait Le Figaro, le jeune Rudy a bien été interpellé le 9 décembre 2007 et placé en garde à vue pour « coups et blessures volontaires avec arme par destination ». Lui et ses camarades avaient été trouvés porteurs de poings américains et « autres projectiles de défense ».
[Le Figaro : “Agression à Paris : Rudy est sorti du coma”.]
Je m’interroge donc sur l’intérêt de rebondir aussi rapidement à cette agression. J’aurais tellement aimé que nos élus de la République en appelle au calme, à l’apaisement. Qu’ils attendent que l’enquête avance, que la police et la justice fassent leur travail. D’autant que l’enquête révèle de nouveaux faits en l’occurrence la mise en garde-à-vue il y a quelques mois de la victime pour des incidents et le port de poings américains.
[Luc Mandret : « Le “jeune juif” et les politiques. »
Le concours victimaire auquel semblent s’adonner avec rage et délectation les sociétés contemporaines supporte mal les erreurs ou les approximations. La vérité est déjà bien difficile à émerger.
Que l’on vienne à découvrir, au gré de l’enquête, que l’hypothèse antisémite n’est pas avérée, et l’on en trouvera pour penser ou dire que les juifs savent susciter la compassion fort aisément.
Déjà, au reste, des informations supplémentaires viennent jeter le trouble dans l’apparente clarté de l’histoire.
[Diner’s Room : “À propos d’une kippa : comment traiter d’une agression dont ne sait guère dans la presse ?”]
Il n’y a pas longtemps, je déambulais un soir en compagnie d’un blogueur provincial sur le boulevard de Belleville. Je lui expliquais l’histoire de ce quartier ouvrier. Et je lui éveillais le regard au décryptage de la rue, à voir les signes juxtaposés des immigrations successives. Grecs, Arméniens, Algériens, Juifs tunisiens, Noirs d’Afrique, Chinois, Juifs orthodoxes… « Tiens, regarde, une salle communautaire juive, une épicerie “hallal”, un restaurant tunisien mais “cacher”, un super-marché asiatique… C’est la richesse humaine du quartier, le métissage, la mixité, la diversité. Juifs sépharades et Arabes du Maghreb cohabitent paisiblement, ils vivent ensemble, ils ont aussi une culture commune à partager. C’est l’esprit de Belleville et de Menilmuche. Et là, cette terrasse de bar branché, observe la clientèle… complètement différente, toute blanche et lectrice de Libération et du Monde diplomatique. C’est le signe avant-coureur de l’embourgeoisement du quartier qui risque de tuer son âme et de voir reléguées les populations actuelles vers des banlieues qui n’en peuvent plus de servir de déversoir de toutes les misères. Paris qui s’affadit, Paris qui devient un Dysneyland bobo. »
Aujourd’hui, atterrés, nous découvrons à la lueur de ce fait divers que le Nord-Est parisien est le terrain d’affrontements communautaires où chaque fin de semaine, des bandes de jeunes errent à la recherche de la castagne… Nous apprenons que les Juifs pratiquants sont désavantagés le samedi en raison de shabbat, ils ne peuvent circuler avec des armes… Le parc des Buttes-Chaumont devient un champ de bataille. Les riverains ne veulent même pas y croire…
Ne voir dans ce fait divers qu’une agression antisémite, ce qu’elle est bien entendu pour une part, serait réducteur, il est bien plus complexe et révélateur des graves failles qui minent notre société contemporaine.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Antisémitisme, adhésion au conflit israélo-palestinien, irruption du phénomène juif orthodoxe (Beth Loubavitch), comme d’un Islam radical, replis communautaires, intégration des jeunes issus de l’immigration, violences gratuites, bêtise humaine, frustrations… Les causes et symptômes sont variés et croisés. Reste à savoir que faire. Les braises sont partout…
Le risque aussi, c’est la disparition de la mixité et du brassage, de l’esprit Ménimulche, que chaque communauté se retire dans son coin, dans son ghetto… comme dans tant de villes nord-américaines.
La seule chose où tout le monde est d’accord, c’est que l’intégration en France est en panne. Et que les politiques successives en la matière n’ont pas porté leurs fruits.
[…] Dans le cadre d’une campagne municipale, venir reprocher au maire en exercice de vouloir bénéficier du “vote juif” et du “vote homosexuel” par une dilapidation des subventions relève peut-être d’une polémique politique de bas niveau, d’une argumentation misérable mais en aucun cas d’un scandale moral qui devrait susciter une indignation générale. Celle-ci, d’ailleurs, a été réduite à sa plus simple expression : celle du parti socialiste qui se sert de tout, et c’est de bonne campagne.
La seule question qui aurait mérité d’être débattue est celle de la vérité ou de la fausseté de l’accusation formulée. Apparemment, cette élémentaire validité ou non du propos n’intéresse personne. Seul a été monté en épingle le fait qu’ont été mentionnés “le vote juif” et la cause homosexuelle.
Nous en sommes arrivés à un point tel de domestication intellectuelle et de conformisme bêlant que des mots, aujourd’hui, n’ont plus le droit d’être prononcés, sauf à être revêtus d’emblée d’une inconditionnalité admirative. Suggérer l’existence d’un “vote juif”, en quoi est-ce offensant ? La politique n’est pas forcément un marigot de crocodiles mais pense-t-on vraiment que ceux qui se plaisent à donner des leçons de morale n’ont pas d’objectif ni de but à atteindre. Il y a, en politique, et c’est un poncif, l’affirmation de flatteries ou de considérations qui se doivent d’avoir nécessairement une visée opérationnelle. Même la pure éthique susceptible de créer lien et rassemblement n’est pas dénuée de pesanteurs tactiques. Le désincarné est un voeu pieux et serait d’ailleurs insupportable. En quoi l’allusion, donc, à un “vote juif” serait-elle indigne? Peut-être absurde, elle sera, dans ce cas, aisément détruite par Bertrand Delanoë.
Pour la cause homosexuelle, il me semble que l’analyse est rigoureusement la même. Ce n’est pas parce que Bertrand Delanoë, contrairement à d’autres, ne nous a pas abrutis avec un militantisme gay qu’il est forcément insensible à l’importance de cette communauté, sur le plan électoral, à Paris. Ce soupçon, s’il est grotesque, n’a rien d’abject. Il ne se rapporte pas à l’immoralité de celui qui le profére mais à la qualité ou non de sa pertinence politique, de sa vigueur partisane. […]
Alors, j’ose l’écrire, il n’y a pas de scandale. Il y a juste une polémique dure et vive qui devra trouver son issue dans une réplique politique, une contradiction factuelle. Je n’ai d’ailleurs pas entendu Bertrand Delanoë s’engager dans cette voie dangereuse qui consisterait, faute de savoir contredire victorieusement son adversaire, à tenter de le disqualifier moralement. Il ne s’est pas servi moralement de cette passe d’armes politique et à ma connaissance il n’a insulté personne. En public au moins, “tocard” n’est pas sorti de sa bouche.
[Justice au singulier, Philippe Bilger : “Le scandale à la mode !”]
(Comme d’ordinaire, il est toujours peu aisé d’extraire une citation courte dans la prose de Philippe Bilger.)
Je me suis permis de faire une retranscription rapide des propos de la vidéo qui a initié la polémique (retranscription qui manque à mon avis au débat public, souvent remplacée par des citations partielles, hors-contexte) :
Quand j’ai vu dans les associations que les loubavitchs ont des crédits, et que Delanoë a fait des discours là-dessus quand il était dans l’opposition… et qu’aujourd’hui, parce que le vote loubavitch, et on entre dans le côté Delanoë, c’est purement vieux politicien… C’est à dire que pour le XIXe, pour M. Madec, pour M. Charzat dans le XXe, pour M. Dreyfuss dans le Xe, et pour M. Vaillant dans le XVIIIe, le vote juif est un vote très important, ça fait une bonne partie du vote dans chaque arrondissement.
Donc, pour se mettre bien, on va, avec la complicité de la droite d’ailleurs bien souvent, là, les frontières politiques se gomment… on va voter ces subventions. Et on peut aller plus loin, si on demande aux services de l’inspection de la ville si les subventions sont justifiées, si on va voir ce qu’ils font… mais on ne demande surtout pas aux services de la ville de voir si ce sont uniquement des enfants juifs qui sont dans ces écoles, or ce sont uniquement des enfants juifs. Or nous ne sommes pas pour le communautarisme, on est en république, donc les écoles doivent accueillir les enfants de toutes les confessions. C’est la loi de la république à partir du moment où l’on leur donne des subventions.
J’ai vu et je le raconte dans le livre, c’est madame Hoffman-Rispal qui a pleuré parce que M. Geismar (?) est passé comme un serre-file dans les rangs et l’a obligé à voter. Et ceux qui ne votaient pas, ils étaient à la buvette, ils sont partis un peu plus loin pour ne pas voter, et ce, ça existe à droite comme à gauche. C’est le problème du vote juif et c’est le problème des subventions, et ça, c’est pire que Dachau [Note : référence à la conversation qui a au préalable porté sur les inégalités de traitement entre les différentes associations de déportés, dont l’Amicale du camp de concentration de Dachau], parce que c’est donner des subventions à des gens qui ne les méritent pas, ce sont des activités privées au service d’une confession. Cette école devrait recevoir aussi bien des enfants de confession israélite, juive, protestante, de toutes les religions, il n’y a aucune raison. Et en plus, ils nous font des embouteillages fantastiques, ils bloquent la circulation parce que les voitures viennent du 93, du 94, avec les petits enfants, avec des gros 4x4 et nous bloquent tout… et polluent ! Alors là, je trouve qu’on arrive à un truc de fou et ces subventions ne sont pas pour moi justifiées.
[Propos d’Yvan Stefanovitch, lors d’une réunion “Café politique”, à l’Alice Café, cours Saint-Émilion, en présence de Jean-Marie Cavada, le 13 février dernier, retranscrite par mes soins.]
Sur Paris.fr, les chiffres des subventions de la ville [PDF] sont vieux de 2004…
J’y ai trouvé, donc pour 2004 :
D02869 - ASSO JEUNESSE LOUBAVITCH - ASS - 8 RUE LAMARTINE - 75009 PARIS - 425 183,07 €
E00188 - JEUNESSE BETH LOUBAVITCH - ASS - 8, RUE LAMARTINE - 75009 PARIS - 128 780,00 €
[La subvention de la Direction des affaires scolaires (DASCO) D02869 concerne l’ensemble scolaire (école, collège, lycée), la E00188 de la Direction des familles et de la petite enfance concerne deux crèches.]
Par ailleurs, on peut apprendre que “par lettre de mission du 20 décembre 2005, l’Inspection générale de la Ville de Paris a été chargée de mener un audit de l’association Jeunesse Beth Loubavitch” :
L’association gère deux crèches collectives dans le 19° arrondissement, rue Petit et rue Riquet, comportant 81 places. Elle bénéficie de subventions qui se montent respectivement à 120.875€ et 25.848€, en application des conventions qu’elle a passées avec la Ville de Paris (Direction des Familles et de la Petite Enfance).
Par ailleurs, elle gère un ensemble scolaire (école, collège, lycée) et bénéficie de subventions de la Ville de 447.661€ pour l’école et 75.668€ pour le collège. En 2004, l’association a accueilli en tout 1658 élèves.
Au terme de leur audit, les rapporteurs souhaitent mettre en avant les éléments suivants :
- La réalité de la vie associative ne correspond pas toujours aux statuts.
- L’association ne peut être regardée comme une association cultuelle au sens de la loi du 9 décembre 1905, car elle n’a pas pour objet exclusif l’exercice d’un culte. La Ville et le Département sont fondés à subventionner ses activités.
- L’association présente une situation financière toujours fragile, même si le dernier emprunt souscrit lui a permis d’en refinancer d’autres et de faire face à ses dettes courantes et donc de lever son interdiction bancaire. Son fonds de roulement demeure toujours négatif. Tout nouvel investissement doit donc être différé dans l’attente que l’association dispose d’un montant minimum de fonds de roulement.
- Le prix de revient des deux crèches apparaît modéré par rapport aux autres crèches associatives. Le montant des participations familiales et celui de la subvention municipale par berceau sont également plus faibles.
PDF “Audit de l’association Jeunesse Beth Loubavitch - septembre 2006 - Rapport de l’inspection générale”.
Alors, les crèches Chabad Loubavitch sont-elles subventionnées à juste titre ? Sont-elles réservées aux enfants de familles de confession juive ? Les déclarations d’Yvan Stefanovitch sont-elles particulièrement choquantes et méritent-elles un tel opprobre ? Jean-Marie Cavada devait-il quitter la réunion ou manifester publiquement un désaccord ?
—
P.S. Dans le rapport de l’inspection générale, j’ai noté :
En ce qui concerne le public accueilli, l’Inspection générale souligne que 20% des enfants de la crèche de la rue Petit habitent en banlieue et 13% de ceux de la rue Riquet, contrairement aux dispositions des conventions conclues avec la Ville de Paris qui prévoient que les établissements accueillent des enfants Parisiens.
Les chiffres communiqués par l’association font apparaître que, sur 97 enfants inscrits à la crèche Haya Moutchka (chiffre supérieur au nombre de place en raison d’inscriptions à temps partiel), une proportion non négligeable (près de 25 %) habite dans d’autres arrondissements que le 19° mais aussi (20 %) en banlieue.
Ça explique les 4x4 ;-)
Dans une lettre datée du 14 août 2006, adressée à l’Inspection générale, la sous-directrice de la Direction des Familles et de la Petite Enfance, se plaint que ce constat est “en contradiction avec les documents transmis par l’association à l’appui de ses demandes de subventions annuelles de fonctionnement. […] Or, les éléments produits par l’association à la DFPE n’attestent pas de facturation à des familles en banlieue”. Elle conclue par : “Le contrôle effectué par l’IG me paraît donc remettre en cause la fiabilité des justificatifs remis par l’association et me conduit à m’interroger sur le bien-fondé du calcul du montant des aides, étant entendu que la subvention municipale n’est destinée à financer que l’accueil des jeunes enfants parisiens.”
Également lu dans le rapport de l’Inspection générale :
De manière plus générale, les conventions passées avec l’association précisent dans leur article 1er que l’association accueille des enfants « sans distinction de race de religion ou de ressource ».
En pratique, la nourriture servie dans l’établissement est casher et les établissements sont fermés pour les fêtes juives. Les horaires d’ouverture des crèches sont classiques, de 8H à 18H pour la crèche Loubavitch et 18H30 pour la crèche Haya Moutchka. Le vendredi après-midi, les établissements ferment plus tôt car c’est la veille du sabbat.
Même si les directrices des crèches participent, en principe, à titre informatif aux commissions d’admission qui se réunissent à la mairie du 19° arrondissement, ce sont elles qui décident des admissions.
Dans la mesure où il y a environ trois demandes pour une place et où les crèches sont à vocation confessionnelle, les directrices ont exposé aux rapporteurs qu’en pratique ce sont des parents de religion israélite qui y inscrivent leurs enfants.
L’association remplit donc, avec son caractère propre, les missions qui lui sont fixées par les conventions qu’elle a signées avec la Ville de Paris.
—
P.S. bis. Après, on en arrive à des dépêches d’agence de presse, comme Reuters, avec le titre “Le PS demande à Cavada de s’expliquer sur la vidéo antisémite”. Du boulot ordinaire de journaliste… destiné à alimenter la poubelle. Sans surprise, le MRAP s’y colle…
Je déteste assez Pascal Bruckner, surtout depuis sa défense de l’invasion américaine de l’Irak, son soutien à Donald Rumsfeld, ses positions néocons aux côtés de la clique atlantiste Goupil-Glucksmann-Kouchner.
Cela dit, j’apprécie ces mots dans Le Figaro :
On confond mémoire et histoire. Ce qui doit s’enseigner à l’école, c’est l’histoire. Mais Nicolas Sarkozy fait son marché dans toutes les communautés. Il fait allégeance à Rome, puis à la « religion de la Shoah », dont on connaît pourtant les limites. On ne lutte pas contre l’antisémitisme en présentant les Juifs uniquement comme des victimes.
(C’est moi qui graisse.)
Dieudonné l’incompris pourra maintenant déclarer à qui voudra l’entendre que Le Monde est un journal sous la coupe du “lobby juif” et financé par des “capitaux sionistes”.
Le titre de l’éditorial du jour a le mérite d’être clair : Dieudonné, assez !
L’humoriste Dieudonné ne fait plus rire. Et ce constat vaut déjà condamnation. A 39 ans, le comédien appartient désormais au passé, lorsqu’il formait un duo inénarrable avec le comique Elie Semoun dans les années 1990. Aujourd’hui, cet artiste est sorti de scène, comme on dit d’un véhicule qu’il est sorti de route. Son discours est saturé d’antisémitisme au point que l’on peut se demander s’il ne lui est pas aussi naturel que la prose à Monsieur Jourdain, le personnage de Molière. […]
Lire aussi l’entretien avec Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l’homme. “Sous prétexte de mémoire, il véhicule la vieille thèse du complot juif.”
“Lorsque l’on évoque l’antisémitisme en France, moi je dis que c’est une grande escroquerie puisque le racisme s’attaque d’abord aux Arabes et aux Noirs. Disons-le franchement, les juifs sont un groupe communautaire plutôt bien intégré.”
“Ce sont des gens qui s’estiment missionnés par Dieu. Les mouvements sionistes ne supportent donc aucune critique. A mon avis, ils excellent surtout dans le pleurnichage infini. Le lobby sioniste aura confisqué ainsi toute la souffrance collective.”
[La Nouvelle République (Alger) : Conférence de presse de Dieudonné, “Les Algériens me soutiennent !”.]
“Ses spectacles sont annulés un peu partout, en France, en Belgique… “Un mouvement hystérique, dit Dieudonné, érigé par le lobby sioniste qui cultive l’unicité de la souffrance. La souffrance arabe, on en parle même pas.”
(…) Dieudonné a confié son projet de vouloir faire un film sur la traite négrière. «Le lobby sioniste m’a répondu que ce n’était pas un sujet. C’est eux qui dominent. Il font un abus de pouvoir».
(…) Evoquant la Shoah (extermination des Juifs dans les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale par Hitler), il se demandera pourquoi, on ne parle pas assez des 400 ans qu’a duré l’esclavage. “En France, on a fait plus de 150 films sur l’holocauste, alors qu’on n’en a pas fait sur la traite des Noirs.” S’agissant des autres humoristes qui n’ont pas pris position en sa faveur, notamment Djamel Debbouze ou encore Elie Semoun, Dieudonné fera allusion avec dérision à la voiture Ferrari que d’aucuns ne concèderont pas à rendre. Autrement dit, la plupart des artistes en France sont liés, conditionnés ou dépendants du lobby juif. Ce qui est vrai quand on sait que ce dernier, aujourd’hui, pratiquement, dirige le monde du spectacle.
[L’Expression (Alger) : Dieudonné à Alger, “Le lobby sioniste monopolise la souffrance”.]
Au quotidien arabophone Djazaïr News, il déclare pour expliquer l’emprise du lobby sioniste sur les autorités françaises que “les Juifs ont occupé tous les postes stratégiques en France (…) la mauvaise conscience française devant l’incapacité à protéger les Juifs des persécutions nazies durant la seconde guerre mondiale fait qu’elles [les autorités françaises] veulent satisfaire toutes les demandes des Juifs.” Même le pauvre Djamel Debbouze, l’idole des jeunes, a du céder : “Djamel dit en privé : Dieudo on est avec toi. Et lorsqu’il est convoqué par l’inquisition, par le C.R.I.F., il abjure”.
[Proche-orient.info.]
Dieudonné, “victime du lobby sioniste” et des juifs dans l’industrie du spectacle, sombre dans la paranoïa la plus totale. Quand je lis des déclarations du style “les Juifs ont occupé tous les postes stratégiques en France”, je me dis que ça pue et que ça fait fort penser à Je Suis Partout. Vous avez dit antisémitisme ?
J’ai tendance à penser qu’en notre époque troublée où; des jeunes (et moins jeunes), un peu paumés, en quête de repères et d’identité, s’approprient des causes étrangères, des conflits lointains, qui peuvent pour certains les pousser à des actes antisémites, jouer la carte de l’humour sur le sionisme et la politique d’Israël, c’est un terrain très glissant où; l’on peut vite verser dans le maladroit, voire l’impair dangereux.
J’ai parfois l’impression que Dieudonné fait le jeu de la radicalisation de certaines communautés, en apportant de l’eau aux moulins de tous, et en alimentant des polémiques dont on pourrait bien se passer. étant donné certaines tensions dans notre société, peut-être que les personnages publics ont sur les épaules un surcroît de prudence et de responsabilité à assumer. Pour moi, Dieudonné est un peu inconséquent.
J’ai aussi le sentiment (mais je peux me tromper) que Dieudonné a laissé enfler la polémique pour se placer en victime alors qu’il aurait pu la désamorcer au début (Patrick Timsit s’en est très bien sorti avec les trisomiques). En tout cas, espérons qu’il aura appris que des gens peuvent être très sincèrement blessés de l’usage de références nazies pour parler d’Israël.
Je ne dénie le droit de plaisanter à personne, et on peut rire de tout (mais pas avec n’importe qui), et ce, avec plus ou moins de finesse. Je ne fais pas non plus le procès de Dieudonné, sinon celui de ne pas me faire rire et d’être un peu “lourd”.
Pour rebondir sur mon billet précédent (sur lequel j’ai enlevé le lien de référence vers l’article de BHL car je ne souscris pas du tout avec sa prose), à chaque fois que j’entend “Untel a le courage de dire ce que tout le monde pense tout bas”, je suis navré, je pense immédiatement à Le Pen. (Et ce que tout le monde pense tout bas sans oser le dire, ça sent généralement mauvais). Mais peut-être Djamel Debbouze est-il trop jeune pour avoir cette référence…
Et quand un collégien d’origine juive se fait traiter de “sale feuj” par d’autres jeunes, souvent d’autres victimes du racisme ordinaire, qui se trompent de cible et de combat, je dis que oui, ce sont les juifs qui trinquent et que des gens comme Dieudonné peuvent peut-être avoir une petite partie de responsabilité dans l’embrasement d’esprits faibles, en participant contre son gré à un phénomène qui lui échappe.
<coup de gueule>
Je n’éprouve aucune sympathie particulière pour Élie Chouraqui, loin de là même, tant son univers artistique et culturel est éloigné du mien. Mais le faux procès dont on l’accable est vraiment intolérable, c’est indigne. Pire encore, je pense qu’il illustre le malaise de notre société française par rapport à l’anti-sémitisme. Nous avons trop tendance à mener la politique de l’autruche au profit de notre petit confort intellectuel.
C’est justement des reportages, posés et intelligents, comme celui de France 2, qui sont à même de mobiliser les forces vives de notre société, à lancer la réflexion, à entraîner de larges mouvements de solidarité populaire. Je regrette vivement de voir l’absence de personnalités politiques pour voler au secours de M. Chouraqui, plutôt que prendre des pincettes et de se noyer dans les circonvolutions de la langue de bois.
Si l’on continue comme cela, nous allons mener au peloton d’exécution tous les porteurs de mauvaises nouvelles. Et c’est à croire que M. Chouraqui soit coupable d’être juif et de parler de ce qui le concerne, ce qui lui dénierait de facto tout crédit d’objectivité et toute intégrité. La réponse médiatique apportée au pavé jeté dans la marre par M. Chouraqui est consternante et idiote, et à proprement parler, scandaleuse.
Billet lié : Antisémitisme, la parole libérée.
Et je ne décolère pas du traitement infligé par Marc-Olivier Fogiel qui a eu l’occasion de s’illustrer comme le pire des roquets, caricature de lui même sur ce sujet.
</coup de gueule>