Journal de bord

québec > patrick lagacé

La défense de Denise

On se souvient de l’embarrassant plagiat de mesdames Françoise Laborde et Denise Bombardier dévoilé par Acrimed en février 2012, repris par Le Journal de Québec le lendemain, puis fin mars par Patrick Lagacé.

Hier soir, Denise Bombardier se défendait de ces accusations dans l’émission Tout le monde en parle :

Vous savez, dans les maisons d’édition en France, on me dit… les éditeurs me disent qu’y reçoivent comme ça je sais pas combien par mois de plaintes de gens qui disent « c’était sur mon blogue ». C’est sur des blogues, mais sur Internet, ça.

[…] De toutes les façons, je vais vous dire une chose, ç’a été… c’est terminé, on n’en a plus jamais entendu parler, c’est terminé, et pis ça a jamais sorti dans les journaux en France. C’est qu’ici que c’est sorti.

[…] Oui, mais faites le procès, il a pas eu lieu en France. On peut pas faire un procès qui a pas eu lieu. […] Non, enfin, vous êtes en train de faire un procès au Québec qui n’existe pas en France. Il y a pas eu de procès.

[…] Moi, j’ai rien à dire là-dessus et j’en ai plus jamais entendu parler. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Et personne n’en a entendu parler, Françoise Laborde non plus. Y a pas eu d’avocats qui ont été… Nos éditeurs ne sont jamais revenus…

[…] Si ça été fait, mais faut que ce soit prouvé, mais comme c’est pas prouvé.

[…] Vous voulez me faire dire une chose qui n’existe pas et qui n’a pas existé. Ben voyons donc. Si y a quelqu’un qui a fait du copier-coller, et ben, faut que ce soit prouvé. Pourquoi vous le savez et moi, je le sais pas. C’est quand même extraordinaire ! Et puis en plus, quelle sorte de procès vous vouliez faire à moi là-dessus ? Mais arrêtez, arrêtez. Moi j’ai rien à dire là-dessus.

[…] Je ne sais pas quoi dire là-dessus, parce que ça me concerne pas. Voilà.

En février 2012, la même Denise disait :

C’est comme ça, si j’ai bien compris, chez Fayard, c’est ça qu’ils m’ont dit. Ils considèrent qu’il n’y a pas de plagiat, parce qu’il n’y a pas de droit encore pour ça sur les affaires de blogues et de sites comme ça.

On m’informe que le prochain livre de Denise-Bombardier sera co-écrit avec Joseph Macé-Scaron.

Jugement tranchant

Même si Romney avait 15 ans à l’époque, même s’il y a un million d’autres trucs de la vie d’adulte et d’homme public de M. Romney à passer au microscope, le Washington Post a quand même consacré à cet épisode d’imposants efforts journalistiques…

Le résultat est d’une nullité qui dépasse l’entendement.

La Presse, Patrick Lagacé : “Mitt Romney, en 1965…”.

Patrick Lagacé se souvient-il d’événements de ses 15 ans qu’il n’aimerait pas voir mis à jour ?

P.S. En fait, 18 ans, Mitt Romney est né en mars 1947.

Rico, victime d’intimidation ?

[…] Le coup, c’est celui du on-débarque-en-gang-devant-chez-vous-pour-manifester. Chez-vous, comme dans chez-vous, chez toi, devant ta maison.

C’est le coup que Rico — mon coanimateur des Francs tireurs — s’est fait faire, la semaine dernière. En gang, des étudiants se sont pointés chez lui, jeudi soir dernier, dans une de leurs manifestations nocturnes. En gang ? Ils étaient des centaines !

Ils ont manifesté, ils ont chahuté. Ils ont le droit, ce n’est pas illégal. Cependant, c’est vil, infect, laid, abject, nauséabond, lâche, petit et j’en passe.

[…] Mais aller relancer devant chez lui l’auteur d’une parole qu’on n’aime pas, désolé, ce n’est plus de la liberté d’expression. Aller relancer chez lui un journaliste, alors qu’on est des centaines — Dieu qu’on est braves, en troupeau ! —, ce n’est plus de la liberté d’expression, c’est autre chose et ça porte un nom : intimidation.

Et, de grâce, ne me dites pas que Richard récolte ce qu’il sème par la virulence de son propos, par ses choix de mots. Il émet des opinions. Il n’envoie personne manifester devant les résidences personnelles des leaders étudiants, à ce que je sache.

La Presse, Patrick Lagacé : “Richard Martineau, la liberté d’expression et l’intimidation”.

Richard Martineau journaliste ? Ciel, nous en apprenons tous les jours…

Plus largement, la manif qui a fait une escale chez Richard — rapportée sur LaPresse.ca, avec le nom de la rue, ce qui a déclenché la colère de Martineau, ce week-end — devrait inciter les médias à réfléchir à une question: quand une manif s’arrête devant la résidence personnelle de quelqu’un, est-ce que le droit du public à l’information serait fatalement desservi si on ne mentionnait pas la rue en question ? On le fait, comme médias, sans trop se poser de questions, calibrés que nous sommes à révéler le plus de détails possible sur un événement. On l’a fait dans le passé pour des manifs chez le maire Tremblay, le PM Charest, l’ex-ministre Gagliano. Je pense personnellement que ça n’ajoute rien à la qualité de l’info. Je pense qu’on devrait y réfléchir.

Ibid.

tweets-martineau-duchaine-2012.gif

Les étudiants contre la hausse des droits de scolarité ont créé tout un imbroglio, jeudi soir, alors qu’ils se sont trompés de maison en allant crier et lancer des pétards sur la rue S####t, à Outremont, où vivent le maire de Montréal et le chroniqueur Richard Martineau, dans le cadre de leur traditionnelle manifestation nocturne.

Ce n’est pas clair lequel des deux était leur cible. Une chose est sûre, ils ne l’ont pas atteinte. Si le compte Twitter du SPVM affirmait que les protestataires avaient fait halte devant la maison et que des slogans « anti-Martineau » étaient scandés par le groupe, c’est sur le domicile de la Dr Vania Jimenez et sa famille, qui n’ont rien à voir dans le conflit à part le fait qu’une des filles du médecin, comme des dizaines de milliers d’autres, est actuellement en grève, qu’ils ont jette leur dévolu.

« Ma fille de 25 ans était seule à la maison avec le chien, raconte Dr Jimenez. Elle a été réveillée par le bruit. » En pleine nuit, par la fenêtre, la jeune femme a aperçu une cinquantaine de policiers qui ceinturaient sa maison, située à un jet de pierre de celles de Gérald Tremblay et de Richard Martineau. Dans la rue : 3000 manifestants en colère. Surprise, elle est sortie sur le balcon avant pour comprendre ce qui arrivait. « Elle a automatiquement été huée et les policiers lui ont dit de rentrer en vitesse ou elle allait se faire lancer des roches », dit Vania Jimenez.

[…] « J’ai juste hâte que ça se règle, dit-elle. Nous sommes tous pris dans ça. Plus ça dure et plus il y a des risques d’erreurs qui peuvent causer du tort. Il n’y a rien eu chez nous, mais ça aurait pu être différent. Il y aurait pu avoir des dégâts. »

La Presse, Gabrielle Duchaine, 4 mai 2012 : “Manifestation nocturne: les étudiants ont attaqué la mauvaise maison”.

(Message privé à l’attention de Gabrielle Duchaine : “qu’ils ont jeté”, c’est mieux…)

L’adresse du domicile du maire de Montréal est loin d’être un secret d’état. Et celle de Richard Martineau non plus, puisque les étudiants savaient qu’il habitait à côté du maire avant le papier de Gabrielle Duchaine.

Ainsi, il y a fort à parier que quiconque ayant des intentions criminelles à l’égard de Richard Martineau n’avait pas besoin d’attendre cet article pour savoir où le trouver.

Il semble clair que le chroniqueur a saisi au passage une excellente occasion de taper sur La Presse.

Cette manifestation nocturne, forte de 3000 personnes, a emprunté plusieurs artères du centre-ville en omettant à quelques reprises de respecter les consignes émises par la police. Une trentaine de participants habillés en noir et cagoulés ont été aperçus en tête de la manifestation, et des pièces pyrotechniques ont été lancées en cours de soirée.

À 22 h 50, la manifestation a été déclarée illégale devant la maison du maire Gérald Tremblay, sur la rue Stuart, dans l’arrondissement d’Outremont.

Le Journal de Montréal, Mélanie Colleu, 5 mai 2012 : “Vers une vague d’abandons”.

À part quelques cônes renversés et l’usage de pétards et de feux d’artifice, le début de marche s’est bien déroulé. Mais une fois sur la rue Stuart dans Outremont, celle de Gérald Tremblay, les choses ont vite dégénérées. Des manifestants ont fait éclater des pétards devant une résidence et lancé des projectiles aux policiers. Selon plusieurs sources, les marcheurs se seraient trompés de maison. Celle devant laquelle ils se sont arrêtés était pourtant protégée par près de 50 agents de la paix.

La Presse, Gabrielle Duchaine, 3 mai 2012 : “La 10e manifestation nocturne s’arrête sur la rue du maire”.

(Message privé à l’attention de Gabrielle Duchaine : “les choses ont vite dégénéré”, c’est mieux…)

Il me paraît effectivement critiquable d’aller manifester devant des domiciles privés. Vous n’aimez pas le maire Tremblay ou le polémiste Martineau ? Allez donc manifester devant la mairie de Montréal, le siège de Québecor et/ou du Journal de Montréal.

Méfions-nous aussi de l’indignation à géométrie variable, au seul bénéfice des riches et des puissants.

(Et vous aurez bien compris que ce qui me choque le plus dans le travail de la journaliste incriminée, c’est bien son total dédain de la grammaire française.)

Tous furieux

2012-le-silence.jpg

[Photo Bernard Brault, La Presse.]

Il est 23h33 et je regarde, furieux, les images de la tété qui montrent Montréal encore une fois transformée en terrain de bataille. Je regarde, furieux, une autre manif pacifique qui a dégénéré. Je regarde, furieux, un gouvernement qui est en train de réussir un coup fumant : laisser pourrir une situation en espérant en recueillir les fruits.

La Presse, Patrick Lagacé : “Ligne dure face aux étudiants : la queue du chien…”.

Hommage de Patrick Lagacé à Quebecor

Coup de chapeau aux collègues de Quebecor Media qui ont fait le tour de l’histoire dès sa révélation par Acrimed, un site français consacré aux médias. Grâce à eux, on a les versions de Mme Laborde et de Mme Bombardier qui, depuis, se cachent derrière les avocats de Fayard pour ne pas s’expliquer. On ne peut pas dire que les explications données aux journalistes de Quebecor, quand l’affaire a éclaté, soient très convaincantes.

La Presse, Patrick Lagacé : “Mme Denise Bombardier, derrière un bouclier avocassier”.

Patrick Lagacé qui lève son chapeau pour le Mordor Quebecor. Wow, pour un salarié de la Power Corporation, c’est fort !

Mais bon, le confraternel a ses limites. Faire un lien vers le Journal de Québec, tu n’y penses pas. Tiens, je vais mettre une recherche Google à la place…

Cheap ?

Place de l’intello

Pour Cassivi, Lagacé et Lisée, il y a une équivalence, au moins implicite, entre intellectuel et universitaire. Pour le premier, on ne les entend pas assez dans les médias; pour les autres, ce n’est pas vrai. Or cette équivalence ne va pas de soi.

D’une part, il y a des intellectuels hors de l’Université : au collège, dans la blogosphère, parmi les artistes.

D’autre part, tous les universitaires ne se définissent pas comme des intellectuels, au sens donné à ce mot par Julliard et Winock. Leur travail de spécialiste leur convient parfaitement et ils ne sentent pas le besoin de prendre position publiquement sur des questions qui ne relèvent pas de leur champ d’expertise ni de s’engager politiquement.

[…] C’est à ce genre de rapport au savoir et à son expression que pensent manifestement Wajdi Mouawad et Marc Cassivi. Ils ont raison sur le fond : la société québécoise fait parfois place aux experts médiatiques, mais pas aux intellectuels, dont elle se méfie, et cela depuis fort longtemps.

En effet, l’intellectuel n’a pas bonne presse au Québec. Les médias, à l’exception du Devoir, ne lui offrent aucune tribune régulière où il lui serait possible de consacrer le temps nécessaire à une vraie réflexion. Tout n’est pas rose, en France, sur le plan de la vie intellectuelle, mais il y reste, par exemple à la radio d’État, des possibilités d’expression dans la durée (Du jour au lendemain, les Lundis de l’histoire, Place de la toile, etc.). Ces lieux-là n’existent plus au Québec. La démission de la radio et de la télévision d’État en cette matière auront eu des conséquences catastrophiques.

C’est pourquoi l’intellectuel québécois est de plus en plus forcé d’investir, voire d’inventer de nouveaux lieux de réflexion et d’expression. Sa survie est à ce prix.

L’oreille tendue : “De l’intellectuel et de l’expert”.

(Il est clair que Lagacé n’a rien d’un intellectuel.)

Désir de théâtre

Pourtant, à constater hier le réflexe de meute réactionnaire [Patrick Lagacé, Richard Martineau — ndlr] accompagnant la nouvelle de la présence projetée de Bertrand Cantat à Montréal, à entendre et à lire cet appel enflammé aux fourches et au bûcher, à sentir cette excitation du sang, je me suis demandé si je n’avais pas raté, dans mon étourdissement, un virage à droite. La peine capitale a-t-elle été rétablie au pays sans que je ne m’en rende compte ?

Nous vivons dans une société de droit. Une société libre et démocratique qui, pour assurer entre autres une certaine forme de civisme, de civilité, s’est donné un cadre, qu’il soit judiciaire, législatif, réglementaire, statutaire. Un homme commet un crime. Il est puni. Il purge sa peine et peut recouvrer sa liberté. C’est ce que notre droit prévoit. Celui de la France et de la Lituanie aussi.

Bertrand Cantat est un homme libre, en théorie. Encore que je doute que l’on puisse être réellement libre quand on a un meurtre sur la conscience. Il a le droit de vivre. Il a le droit d’être réhabilité. Il a le droit de compter, parmi les amis qui l’ont soutenu récemment, Wajdi Mouawad. Il a le droit de chanter les choeurs de Sophocle, au TNM, à Montréal. Et chacun a le droit d’aller, ou pas, l’y entendre.

La Presse, Marc Cassivi : “Le droit de vivre”.

La réponse au cardinal

Autant vous dire que la hierarchie catholique n’est pas en odeur de sainteté dans les journaux québécois de ce matin. En témoigne cet éditorial de Patrick Lagacé :

Il y a quelques semaines, Kazem Sadighi, imam à Téhéran, a déclaré que les tremblements de terre étaient attribuables aux femmes qui s’habillent de façon indécente.

[…] Le lien avec l’imam de Téhéran? Dans les deux cas, il s’agit de religieux fondamentalistes qui attaquent les femmes. Au moins, l’imam de Téhéran les attaque de front. Le cardinal de Québec les attaque sournoisement, par la bande, en feignant de les comprendre.

[…] Je note que le cardinal de Québec fustige aussi le débat sur l’euthanasie. Culture de mort, encore, dit-il. Eh, misère… On doit tous mourir. On va tous mourir. Le cardinal Ouellet va mourir, un jour. J’espère qu’il mourra d’une longue et pénible maladie. J’espère qu’il pourra comprendre pourquoi certaines personnes, quand elles n’ont plus que la peau sur les os, quand elles vomissent leurs excréments, aimeraient pouvoir en finir, « légalement ».

Oui, le paragraphe que je viens d’écrire est vicieux. Mais Marc Ouellet est un extrémiste. Et dans le débat, tous les coups sont permis avec les extrémistes religieux. La prochaine fois, j’évoque le silence de l’extrémiste de Québec face à son frère pédophile.

Le cardinal est un fondamentaliste. La chose est connue. Dorénavant, quiconque acceptera de partager une tribune avec lui, dans le politique, devrait être traité comme un complice du fanatisme de Kazem Ouellet.

La Presse, Patrick Lagacé : “Le mépris de Kazem Ouellet”.

Qui sème la violence, récolte la violence.

« Déconnecté. » « Rétrograde. » « Inacceptable. » Le cardinal Marc Ouellet est sévèrement critiqué pour ses déclarations prononcées vendredi dernier au congrès de Campagne Québec-Vie. Devant environ 200 personnes, le cardinal s’est dit contre l’avortement, même pour les victimes de viol. « Pourquoi pousser une femme victime d’un crime à en commettre un à son tour ? » a-t-il lancé. Il estime qu’on doit « rouvrir très sérieusement » le débat sur la criminalisation de l’avortement. Le cardinal a aussi dénoncé la « culture de la mort » qui contaminerait, selon lui, les débats sur l’avortement et l’euthanasie. Il a également utilisé la tribune pour féliciter le gouvernement conservateur de ne pas financer les programmes de santé des femmes dans le tiers-monde, où l’avortement pourrait être pratiqué.

La Presse, Paul Journet : “Le cardinal Ouellet sévèrement dénoncé”.

Quoiqu’il en soit, le Québec est un pays moderne, voire post-moderne, où les gens n’ont plus rien à faire dans la gestion de leur vie des déclarations de vieux débris cacochymes réprésentant un mouvement sectaire qui a réussi par le passé au prix de mille crimes.

Verte plume

Encore une fois, j’ai été mal cité par un journaliste malhonnête. Patrick Lagacé, un ancien du Journal de Montréal, recyclé à La Presse, me pisse du vinaigre à petits jets, sur son « blogue ». Il prétend que je l’ai traité d’ordure, un soir, sur la rue près de chez nous. Or, c’est faux, et archi faux. Complètement faux. Je demande qu’on rectifie les faits. J’exige qu’on rétablisse la vérité. Je veux des excuses publiques. Jamais je n’ai traité le « blogueur » de La Presse d’ordure. D’ailleurs, j’ai toujours trouvé le mot ordure trop français, trop parisien, pas assez enraciné. Faut quand même garder une certaine classe!

En vérité, ce soir là, j’ai traité le « blagueur » de La Presse, non pas d’ordure (terme trop peu poétique à mon goût) mais bien de restant d’égout, de quart à vidanges, de fond d’poubelle, de morceau d’cochon, d’enfant d’chienne, de rat sale, de bâtard de pourriture, de mangeux d’marde, de licheux d’cul, de pissette molle et d’insignifiant successeur d’André Pratte. Je vous épargne le reste par respect pour les chastes oreilles des distingués lecteurs de Lagacé.

L’histoire est pourtant simple. Je croise un trou d’cul au coin de la rue et, incapable de me retenir, je le traite bien simplement de trou d’cul. Et voilà que le trou d’cul en question, sans doute insulté d’avoir été traité de trou d’cul, se fend, c’est le cas de le dire, d’un éditorial enflammé. Tout ça pour si peu! Panne d’inspiration sans doute! À force d’écrire des niaiseries, jour après jour, on finit naturellement par manquer de sujets. Ce n’est pas une raison pour étirer la sauce et transformer ses minables histoires personnelles en roman à succès.

Pierre Falardeau : “Le recyclage des ordures”.

Pierre Falardeau est mort hier. Les hommages embarrassés comme obligés aflluent. On attend encore celui de Patrick Lagacé.

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y aura pas d’Elvis Gratton IV.

“Pierre Falardeau a la réputation d’être une grande gueule. Il attaque, insulte, et souvent il dépasse les bornes pour faire valoir son point de vue. Mais le cinéaste est également un créateur timide, tendre et pudique, qui s’inquiète parfois de son personnage public.”

Archives Radio Canada “Pierre Falardeau, en toute liberté”.

Cyberpresse a ressorti un texte de Marc Cassivi sur sa page d’hommage à Falardeau :

Avec le temps, à force d’inepties, de monomanie et de raccourcis intellectuels, Pierre Falardeau est devenu un grotesque mononcle bigot, de moins en moins drôle et de plus en plus burlesque. Une épave aigrie en attente du financement d’Elvis Gratton VIII, prêt à hypothéquer son oeuvre pour garnir son portefeuille. L’incarnation même de son plus célèbre personnage.

La Presse, Marc Cassivi : “Elvis Falardeau”.

Oups, boulette vite corrigée.

Erratum de Cyberpresse

P.S. 28 septembre. Patrick Lagacé, avec retard. Qui renvoie sur Marc Cassivi.

Interrogation

“Mais en même temps, des fois, je lis les commentaires et je me demande : est-ce que je ne suis lu que par des cons ?” — Patrick Lagacé.

Lagacé mal inspiré

Patrick Lagacé, journaliste et chroniqueur québécois chez La Presse, s’attaque à un blogueur réactionnaire, un certain Carl Bergeron, qui, à le lire, se révèle effectivement gerbant (à titre d’exemple, pour vous situer le personnage, il se fait le chantre de Tony Anatrella…).

Le problème, c’est que Patrick Lagacé, qu’il m’arrive d’apprécier par ailleurs, utilise des méthodes que je trouve un peu contestables, comme s’attaquer plus à la forme qu’au fond et traiter son interlocuteur de frustré sexuel.

Carl Bergeron a une certaine qualité de plume et s’exprime mieux que 90 % de ses concitoyens, sa langue est assez précise et limpide, quoique parfois inutilement affectée, comme chez Embruns. L’attaque de Patrick Lagacé est donc la suivante :

Enfin, vous lirez le billet de Carl Bergeron si ça vous tente, mais je vous préviens, le gars s’écoute écrire, je veux dire par là qu’entre deux mots, il prend le plus compliqué, le plus obscur ; il fait aussi de trèèèèèèèès longues phrases. Bref, la marque des gens qui écrivent lourdement parce qu’écrire lourdement, ça passe pour plus intelligent. Sauf qu’il faut relire trois fois pour comprendre parce qu’on se met immanquablement à penser qu’on manque de Windex et de papier-cul quand on lit la prose des gens qui écrivent lourdement, tant ils sont plates.

Non content d’étaler ainsi son mépris de l’écriture et du style — trait typiquement québécois —, Patrick Lagacé conclut avec grande élégance en conseillant au blogueur d’avoir des relations sexuelles plus fréquentes, que cela le décoincerait.

De la part d’un journaliste en vue, qui apparaît fréquemment à la télé (en compagnie du fort déplaisant Richard Martineau), et qui a une tribune dans le principal organe de presse de sa province, il nous serait loisible d’espérer mieux et je ne doute pas qu’il soit capable d’exprimer de façon plus puissante et étayée sa légitime colère.

P.S. Comme un commentateur me le signale, il s’agit d’une critique de même nature que celle à l’égard du journal Le Devoir, il y a deux mois :

Encore dans un autre ordre d’idée, j’ai donné une taloche au Devoir, tantôt, à « Tout le monde en parle ». J’ai dit qu’il y a des mots, dans ce journal, que je ne comprends pas. Sarcasme, bien sûr. Je les comprends. C’est juste que ça me fascine toujours de voir des journalistes utiliser, entre deux mots qui signifient la même chose, le plus obscur, le plus compliqué, le plus rarement utilisé. Ça te fait évidemment passer pour un génie, mais je ne pense pas que ce soit le but d’un texte publié dans un journal. Évidemment, je ne visais pas tout le monde (bonjour Paul, Antoine, Mme Boileau). Je ne suis pas le seul à penser qu’il y a des mots qui pètent de la broue.

Patrick Lagacé : “Quelques cossins de fin de soirée…

L’anglais de Pauline

Je trouve détestable l’acharnement de Patrick Lagacé à l’égard de Pauline Marois.

(Mais, comme dirait les caudataires de notre brave Ségolène, Patrick Lagacé doit être un miso-macho-machiste pour attaquer ainsi une femme… Féministes de la dernière heure qui sous-entendent : elle a déjà le tort d’être une femelle, ne l’enfoncez pas un peu plus, ça aurait pu être pire, elle pourrait être aussi nègre, lesbienne, juive et blairiste.)

Enfin, comment demander à l’exquise Pauline de maîtriser la langue de Shakespeare alors qu’aucun de ses concitoyens n’est déjà capable de maîtriser le français ?

Jihad laïc

Je regarde la croix du mont Royal. Et je me dis qu’avec quelques Cessnas, avec quelques amis bien décidés à combattre les ravages de la superstition, il n’y a pas de raison pour que ce symbole d’opposition déraisonnée à la pensée raisonnable, à la femme, aux homosexuels, à la pilule, à l’avortement et à Darwin reste debout encore longtemps dans le ciel de Montréal…

Patrick Lagacé, “Au diable les accommodements, finalement”.

Je me joins à 100 % à l’appel de Patrick Lagacé. Plastiquons la croix du Mont-Royal ! Je me sens une âme de terroriste pour cette noble cause.

(Sans même parler de religion, cet amas de ferraille sans grâce est déjà une insulte au site.)

De la démocratie

Ben oui, il y a des élections en Russie. Mais c’est tout. La démocratie, c’est plus que ça, non, c’est plus qu’aller choisir son député ? C’est une presse libre. C’est une opposition politique vive, qui ne vit pas dans la peur. C’est des juges qu’on préserve d’intimidation/ingérence/manipulation politique, dont les décisions sont respectées. C’est le droit de dire que le chef de l’État est un imbécile/enculé/roi-à-poil sans se faire empoisonner au polonium le lendemain matin, en mangeant ses Korn Flakes…

Bref, la démocratie, c’est pas que le droit de vote.

Patrick Lagacé : “Annuler son vote”.

Résurrection numérique

Bonjour Marie-Claude, Michel Dumais ici. Écoute, j’ai quelques questions à te poser à propos du blogue de Patrick Lagacé, je te résume donc avec une série de mots-clés: Patrick Lagacé, blogue, archives, pérennité des données, long tail, lien vers les archives en page d’accueil, on efface ou pas. Merci de me rappeler.

Michel Dumais : “À propos des archives de Patrick Lagacé”.

Trop fort, le Dumais… ;-)

Le blogue de Lagacé

Y a plus. Il avait annoncé son départ du Journal de Montréal vendredi, lundi, plus de blogue. Un peu cavalier, comme le dit Épicure : “Patrick Lagacé passe à La Presse”.

“La logigue voudrait qu’il rejoigne aussi la confrérie des blogueurs de cyberpresse, mais naturellement je n’en sais rien au moment d’écrire ce billet. Comme Canoë semble avoir cavalièrement flushé toute trace du blogue de Lagacé, je ne sais pas ce que lui-même en a dit dans sa dernière intervention en ligne. C’est un des seuls journalistes-blogueurs qui semblait prendre plaisir à écrire régulièrement et ce sans trop de censure. J’espère qu’il gardera ses bonnes habitudes.”

Voici donc ce qu’il disait dans sa dernière intervention en ligne :

À propos d’une rumeur me concernant. C’est vrai.

Je quitte le Journal de Montréal.

Je me tape sur la tête parce que je voulais « bien » gérer l’annonce. Le dire au rédacteur en chef, d’abord, Dany Doucet. Aux autres boss et aux collègues/amis, ensuite. Aux gens de Canoë et de TVA, après. Mais bon, c’est sorti au conditionnel dans Le Devoir, ce matin, alors il n’y a plus grand-chose à gérer, mettons, la pâte à dents est sortie du proverbial tube de Colgate. Je suis à Paris cette semaine pour des tournages avec l’équipe des Francs tireurs. J’avais prévu annoncer la nouvelle lundi, à mon retour, en personne, à mon boss, comme un grand. J’ai dû le faire au téléphone, tabarslak, exactement ce que je voulais éviter…

Écoutez, il n’y a pas grand-chose à dire. Ceux qui espèrent un psychodrame où je me viderais le coeur vont être déçus, je n’aurai pas un mauvais mot pour le JdeM ou ses patrons. J’y ai été trop bien traité pour me mettre à vomir sur la boîte, aujourd’hui. Je suis entré en 1999 au JdeM, ça fait sept ans et demi. Sans rancoeur, sans animosité, je vais changer de décor. Le Journal de Montréal est un endroit que j’ai aimé passionnément, où j’ai grandi, où j’ai pu faire des trucs pas ordinaires, où j’ai couvert tant les poubelles des conseillers municipaux que les attentats du 11 septembre 2001, le monde des spectacles et les élections fédérales, sur le pouce. Tout ça dans une liberté totale, dans une belle folie. Le rédacteur en chef Dany Doucet a pris soin de moi depuis mon premier jour là-bas, parfois à coups de pieds dans le cul, parfois avec son gros crayon rouge qu’il utilisait pour éditer mes textes, parfois en me tirant la pipe, toujours avec une affection dépassant celle du mentor, bien plus proche de celle du grand frère. Ma reconnaissance envers Dany, un patron de presse qui fuit les feux de la rampe, est immense.

C’est aussi la fin de ce blogue, forcément. À tous ceux qui sont venus lire mes délires sur Canoë, merci. À ceux qui prenaient le temps d’y écrire, sachez combien vous m’avez fait tripper. À ceux qui venaient pour m’haïr, je souhaite une excellente journée, pleine de soleil…

Aux collègues, aux amis du 4545 Frontenac, z’avez pas idée comment mon coeur est gros. Et comment je me sens con que vous appreniez ça de même. Le reste, je vous le dirai en face, entre quatre yeux, ok ? C’est vous qui payez la bière, en plus…

Ciao.

P.S. Des infos sur l’avenir du blogue de Pat (merci Nadia !) :

Animateur d’un blogue très populaire sur le site Canoë de Quebecor, Patrick Lagacé, qui ne veut pas quitter ce lien privilégié avec les lecteurs, déménagera ce forum d’échange sur Cyberpresse.

« Cela a tout de suite fait partie des discussions avec les patrons de La Presse. C’était important pour eux comme pour moi que je puisse continuer à soumettre des sujets aux lecteurs et alimenter les discussions. J’ai hâte de voir si les gens vont me suivre. »

La Presse : “Patrick Lagacé se joint à l’équipe de La Presse”.

(Et, ne ratez pas la photo, je confirme ce que m’avait dit Martine, Patrick Lagacé est cute !)

P.S. bis. Encore, plus fort, Pat Lagacé chez Michel Dumais !

Pourquoi je pars ? Je ne veux pas m’étendre là-dessus. Les raisons spécifiques qui m’ont poussées à réfléchir à mon avenir m’appartiennent. Commencer le début d’une explication sentirait le règlement de comptes. Mais c’est sûr qu’il y a eu une sorte de rupture, bien évidemment. Cette rupture a provoqué une réflexion : est-ce que je veux rester ici ? C’est aussi nono que ça.

Sauf que c’est un peu comme un divorce : la responsabilité est partagée. Et chacun est convaincu d’avoir raison, dans sa version de l’histoire. J’étais convaincu, à l’os, d’avoir raison, dans mon histoire. Alors je suis parti, tout simplement, parce que moi, je n’ai pas de talent pour la morosité et je voulais à tout prix éviter de devenir comme ces inévitables piliers de salle de rédaction, que tout le monde connaît dans le milieu : aigris, chialeux, bougonneux. Alors je suis parti, that’s it.

[…] Un autre truc, lu sur un blogue, aussi : Canoë aurait « cavalièrement » déplogué mon blogue. Canoë a attendu 48 heures avant de déploguer la patente — dimanche après-midi — ce n’est pas ce que j’appelle agir de façon cavalière, dans le contexte d’hyper-compétition des médias. Je m’en vais bloguer/écrire chez le concurrent, les amis : je suis étonné que mon blogue ait survécu à la matinée de samedi.

Aimant à nonos

Chaque jour, cette question tombe dans ma boîte de courriels. Vous me demandez pourquoi la section commentaires de mes billets est fermée depuis quelques semaines. Il y a eu des problèmes de liberté d’expression, disons, voilà pourquoi. Devenant populaire, ce blogue est devenu un aimant à nonos qui viennent ici pour profiter a) de l’auditoire et b) de cette saloperie d’anonymat cybernétique. Un tas de gens se sont mis à dire un tas de bêtises, parfois diffamatoires, souvent vexantes et toujours lourdes à gérer. Un mot ou deux pour expliquer mon écoeurement face à ces salopards qui abusent de l’anonymat, qui se cachent derrière un pseudonyme pour écoeurer leur prochain : je vis de ma plume et de mes opinions, je signe mes textes, j’assume tout ce que je dis ou écris. Vous comprendrez que je n’ai pas de respect pour les pleutres qui jouent aux Rambo du salissage, bien planqués derrière leur ordi, anonymes. D’où la fermeture temporaire de la section commentaires.

Patrick Lagacé.

Pauvre Patrick

Flabbergasté. Les dérapages sont presque devenus la norme sur ce blogue. Provocation, diffamation, grossiereté : anything goes. On a touché les limites de la liberté du Net, de l’anonymat. J’imagine les humains derrière les trolls, je les imagine patrouiller les forums en se demandant comment ils vont foutre la merde, quel juron ils vont utiliser, quelle saloperie ils vont inventer pour salir un contributeur, ou me salir, moi. Je les imagine et je me dis : Get a life. Il fut une époque où j’aimais bloguer, j’aimais la conversation que cela représente, le contact avec les commentateurs, réguliers ou pas, qui se retrouvaient ici. Cette époque tire à sa fin. Bravo aux emmerdeurs.

Patrick Lagacé.

Pour (avoir appris à) apprécier la lecture de Patrick Lagacé, d’autant plus depuis que l’une de ses connaissances m’a dit qu’il était bien cute, je suis sincèrement désolé pour lui.

Comment fais-je pour avoir autant de commentateurs de qualité qui font que la valeur de mon blogue réside plus dans leurs écrits que les miens ? (Même si occasionnellement quelque trouble-fête voudrait me voir mourir et s’en réjouirait. — j’ai censuré celui d’aujourd’hui.)

Citation du jour

Ce qui me déprime, c’est pas le malentendu, c’est pas ces lecteurs égarés ici comme des Papous dans un club échangiste de Rosemont. C’est le furieux manque d’irrévérence collectif qu’ils incarnent.

Patrick Lagacé.

Richard Martineau…

en a ras-le-bol. Tssss, il nous la joue moumoune du blogue.

Franchement, s’il y a un blogue de chroniqueur salarié à lire au Québec, c’est celui de Patrick Lagacé, qui m’agace parfois, mais me réjouit souvent.

Développement durable

Mais le pire sbire dans ça, celui qui me fait lancer des petits pois dans ma TV quand il s’y pointe la face, c’est Claude Béchard. Voici un type qui, si le mot n’était pas russe, pourrait presque prétendre avoir inventé le mot apparatchik. Le gars n’a jamais rien fait d’autre, dans sa vie, qu’être un libéral. Il n’a jamais rien géré d’autre qu’une charge de cours à l’université, un bureau de député ou un ministère (et ça paraît). Le genre d’apparatchik qui n’a rien fait d’autre que de la politique. Il est né, il a été enfant, ado, puis il est entré au PLQ. C’est Boisclair, mais rouge, et hétéro. Et tout aussi télégénique. [Patrick Lagacé, très agacé sur le coup : “Yes man Béchard”.]

On en a beaucoup en France aussi… On a même une machine à les fabriquer.

Au sujet de l’affaire du Mont Orford : “Achetez-la, la montagne” [via Magellan].

Lapsus

Patrick Lagacé, chroniqueur au Journal de Montréal, invente “l’anorexie cérébrale”. Je suppose que ce genre de pathologie affecte plutôt les filles en général, blondes en particulier.

Sinon, la “fille aux peanuts” est morte d’anoxie cérébrale.

(P.S. La dernière blonde, c’est pour les années 2202…)

Citation du jour

“Mon principal reproche aux blogues made in Quebec : pas mal trop centré sur des nombrils ordinaires, pochement écrits par des gens qui ont des pensées banales.”

Patrick Lagacé : “Le blogue du barman”.

Il y a pourtant plein de blogues de qualité au Québec, au moins une douzaine.