Rétrospective 2003
Précédent épisode : 2002.
2003, ce fut ma meilleure année de blogue, celle de toutes les découvertes. Aujourd’hui, il y a sans doute plus de routine, moins de magie… même si le cœur y est toujours.
2003, soit l’an 1 avant LLM.
Quête de reconnaissance
Après avoir pris un nom de domaine, installé un logiciel, peaufiné un design, publié quelques billets, il vient le désir d’être lu et reconnu par ses pairs, de s’intégrer à la vie communautaire de la blogosphère.
Pour ce faire, on commente sur les blogues que l’on apprécie, on participe à des projets, on tente de produire des billets de qualité avec des liens bien choisis.
C’est ainsi que je participe au projet “Where are YOU blogging from?” de Martine Pagé. Il s’agit d’envoyer une photo de l’endroit où l’on blogue. Ce qui me vaudra de Martine, le 10 janvier 2003, un événement dont tout blogueur se souvient avec un peu d’émotion, mon tout premier commentaire.
Le 13 janvier, c’est le début de la gloire, le journaliste techno du quotidien Le Devoir à Montréal, Michel Dumais, me souhaite la bienvenue sur son blogue “Ouvert 24 heures - Verres stérilisés” (il m’a repéré parce que j’avais fait un lien vers lui).
Il était un petit navire…
Bienvenue à bord, mille millions de mille sabords!
Janvier 13, 2003. Posted by Michel Dumais at 03:33 PM. [WebArchive.]
Le 15 janvier, c’est mon deuxième commentaire, un commentaire du norvégien Anders Jacobsen, dont le blogue figure dans ma liste de liens.
Le 18 janvier, mon troisième commentaire est de Pascal Chevrel, sur un billet où j’explique les subtilités typographiques des guillemets, “Et mon blogue devient plus beau !”, un de mes dadas.
Le 22 janvier, mon quatrième commentateur vient s’installer à la table de ma petite maison numérique, il s’agit d’un certain Karl Dubost.
En moins d’un mois, j’ai reçu la visite de trois personnes que je lis depuis longtemps, que j’estime énormément et qui m’ont donné l’envie de m’y mettre sans qu’ils le sachent. Trois personnes qui jouissent également d’une certaine notoriété dans la petite blogosphère francophone de l’époque. Martine Pagé, Michel Dumais, Karl Dubost, ce sont vraiment les trois petites fées qui se sont penchées sur mon berceau.
Blogue en guerre
Dès le début de l’année, le bruit des bottes monte, et mon blogue devient principalement centré sur la question de l’Irak et de l’engrenage de la guerre que rien ne semble pouvoir arrêter.
17 janvier. “The religious cant that will send American troops into battle is perhaps the most sickening aspect of this surreal war-to-be.” — John Le Carré.
18 janvier. “Je dirais tout au contraire que, ces jours-ci, l’antiaméricanisme est un devoir. Il faut être contre l’Amérique non pour ce qu’elle est, mais pour ce que M. Bush et son état-major s’apprêtent à faire. Il faut être antiaméricain comme il fallait être antiallemand en 1933 pour ce que Hitler s’apprêtait à faire.” — Pierre Foglia.
28 janvier. « To be genuinely anti-American, as the Italian political scientist Robert Toscano points out, is to disapprove of the United States “for what it is, rather than what it does.” Bush Administration officials and their supporters in the media would like to confuse this point in order to dismiss or delegitimize widespread concern and anger about the course of US foreign policy. » — Eric Alterman.
30 janvier. “Deux cent mille morts parce qu’on ne serait pas capable de supporter cinq minutes de plus Saddam le monstre des monstres qui torture lui-même les petits enfants devant leurs parents? Combien d’années avez-vous toléré Pinochet? Bokassa? Amin Dada? Somoza? Trujillo? Stroessner? Non seulement vous avez toléré tous ceux-là, mais vous les avez installés, vous les avez dorlotés, vous les avez armés, vous avez instruit leurs tortionnaires, comme vous avez aussi dorloté et armé Saddam. Et vous venez de vous apercevoir que Saddam torture? Non? Vous n’êtes pas sérieux, il torture? Mais c’est épouvantable. Videla-Massera-Galtieri, ça vous rappelle quelque chose? Les présidents de l’Argentine dans les années 1980. Trente mille morts, 30 000 arrestations la nuit, des universitaires, des syndicalistes, on les emmenait faire un tour d’hélicoptère au-dessus de la mer. Plouf. Aucun président des États-Unis n’a jamais menacé Videla, ni Galtieri… Il est vrai qu’ils étaient dans l’axe qui faisait du bien aux intérêts américains dans la région.” — Pierre Foglia.
30 janvier. “L’Axe des lèche-culs européens : la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la Hongrie, le Danemark, la Pologne et la République tchèque. Enfin, plutôt que de stigmatiser des nations, citons les noms : Tony Blair, Jose Maria Aznar, José Manuel Durão Barroso, Silvio Berlusconi, Peter Medgyessy, Leszek Miller, Anders Fogh Rasmussen, Václav Havel.”
31 janvier. “A-t-on bien réfléchi à la Maison Blanche à ce qui se pourrait se passer, une fois Saddam renversé ? À quoi ressemblera l’Irak d’après-guerre, avec les Kurdes, les sunnites et les chiites ? C’est une énorme question, à mon avis. Cela devrait faire partie du plan d’ensemble. (…) Je voudrais croire que nous avons prévu des ressources adéquates pour devenir une armée d’occupation, car nous allons marcher vers le chaos !” — Norman Schwarzkopf.
6 février. “Trois guerres en un siècle, des millions de morts. Messieurs les Américains, cessez de nous jeter à la gueule la Libération de 1944, dont votre seule connaissance historique se résume à un film de Spielberg. Notre libération de la tyrannie, nous l’avons payé cher. Et maintenant, c’est au tour du peuple irakien de payer la sienne. La Seconde guerre mondiale fut une horreur et les atrocités alliées n’ont rien à envier aux allemandes et aux japonaises. J’ai autant de pitié pour la victime brûlée vive à Dresde que pour le GI éviscéré par une grenade sur une plage normande. Messieurs les Américains, ce qu’il vous manque, c’est une bonne guerre, mais chez vous. Cela vous apprendra ce que c’est. C’est très différent de ce que l’on voit à Fox News ou CNN. Un cadavre, ça pue et c’est pas beau. Et puis non, je ne souhaite de guerre à personne, vraiment personne.”
11 février. “Un sondage affirme que les Français sont à 91% contre les projets du président Bush. Mais là encore, les Français ont l’habitude d’être contre tout, y compris cette curieuse habitude américaine de se doucher chaque jour.” — Steve Dunleavy, New York Post.
11 février. “Durant l’année 2002, tous les fonds de la banque centrale de l’Iran furent convertis en euros… La déloyauté de l’Iran face au dollar pourrait voir désigner ce pays comme la prochaine cible de l’administration Bush.”
12 février. “Nous hurlerons, nous crierons, jusqu’à ce que la dernière lumière, du dernier baraquement du dernier militaire soit éteinte pour toujours, triste souvenir d’un ordre hétéro-patriarcal belliqueux.” — Les Panthères roses.
17 février. Après son discours à l’ONU le 14 février, le monde découvre Dominique de Villepin et tombe sous le charme.
20 février. “Saddam Hussein est-il un salaud ? Bien sûr que oui. Comme Kadhafi, comme Pinochet. La liste des salauds est longue. Il y a toutes les raisons du monde de vouloir se débarrasser de lui, sauf que celles qu’on invoque aujourd’hui et la méthode envisagée ne sont pas les bonnes. Saddam Hussein n’a aucun lien avec Al-Qaida : ça fait un an que la CIA cherche une preuve et, croyez-moi, si elle en avait trouvé le début du commencement d’une, on le saurait.” — George Clooney.
21 février. “Chirac est un ver.” — The Sun.
22 février. “C’est officiel, je boycotte les produits britanniques. Fini les Rolls Royce et le thé ! Sauf que je n’ai pas de voiture et que je ne bois que du café.”
23 février. “L’une des meilleures définition d’un allié, d’un ami, c’est que votre ami est celui qui pourra vous dire quand vous avez tort. Alors, merci de nous montrer la voie, de prendre position sur un sujet très important. Je veux vous faire savoir qu’il y a des dizaines de millions d’Américains qui pensent comme vous.” — Michael Moore, lors de la cérémonie de remise des Césars.
25 février. “Quitte à choisir, je préfère être de l’axe des belettes que de celui des gros porcs.”
2 mars. Boycott des produits français. À Nashville, on démolit une Peugeot pour montrer son patriotisme. Des sites Web haineux et racistes voient le jour. “Let’s Bomb France… For Real.” La tension monte. Des américains débarquent dans mes commentaires et ne font pas dans la dentelle. “Lets face it, France sucks. You are all cowards.”
4 mars. Un éditorial francophobe, surréaliste et nauséabond dans le magazine Forbes. “We have been reminded that France is not to be trusted at any time, on any issue. The British have learned this over 1,000 years of acrimonious history, but it still comes as a shock to see how badly the French can behave, with their unique mixture of shortsighted selfishness, long-term irresponsibility, impudent humbug and sheer malice.” Perfide Albion…
5 mars. La qualité de mes commentateurs américains ne cesse de progresser. “Eat shit and die.” Je reçois quelques “hate mails” aussi, la plupart proviennent du Texas.
6 mars. Les hôtels Sofitel du groupe Accor enlèvent le drapeau français pour “ne pas offenser la clientèle américaine”.
7 mars. “This bully in the schoolyard approach could inflame the Middle East, significantly contributing to anti-American sentiment and creating a breeding ground for more and more terrorists.” — Sénateur Edward Kennedy. “I pray for peace. I pray for peace…” — George W. Bush.
8 mars. Je démonte une manipulation dont est victime le journal québécois Voir, la fameuse “Lettre ouverte d’une jeune Irakienne aux mouvements pour la paix”. Manipulation ou travail de journaliste bâclé… la frontière est mince. “Juste pour vous dire qu’en cas de guerre, la première victime c’est toujours la vérité. Les semaines qui s’en viennent vont être celles de toutes les manipulations, et ce sera de bonne guerre.”
13 mars. Surenchère. “Boycott Brand America”. Les boycotts répondent aux boycotts…
14 mars. Maciej Ceglowski commence sur son blogue Idle Words une semaine à la gloire de la France.
18 mars. Jean Chrétien déclare que le Canada ne participera à une offensive en Irak. Robin Cook et Lord Hunt démissionnent du cabinet Blair.
19 mars. “Quit pissing on the French and thank them for getting it right for once. (…) Your ignorance of the world has not only made you look stupid, it has painted you into a corner you can’t get out of.” — Michael Moore écrit à George W. Bush.
21 mars. L’offensive américaine a commencé. “Today I Weep for My Country.” — Robert Byrd, doyen du sénat américain.
22 mars. À San-Francisco, on invite le “vomit-in”. Pas très ragoûtant…
23 mars. On commence à compter les morts… Enfin, les morts américains.
24 mars. Donald Rumsfeld brandit la convention de Genève, au sujet des images de prisonniers américains en Irak, il ne manque pas d’air…
25 mars. Ça ne fait pas 5 jours que les États-Unis sont en guerre que l’on parle déjà de contrats de reconstruction et de gros sous. “Vous ne trouvez pas que ces Irakiens sont incroyablement mal élevés ? L’accueil qu’ils font à leur libérateurs manquent tout à fait de cordialité. Je pensais pourtant que le sens de l’accueil était une partie importante de la culture arabe. Quelle ingratitude… Les mesquins ne vont quand même pas en vouloir aux occidentaux d’avoir tué leurs femmes et leurs enfants…”
25 mars. Certains commencent à s’inquiéter des atteintes au riche patrimoine de l’Irak. J’en fais partie.
25 mars. Céline Dion donne sa première ce soir à Las Vegas. Martine m’apprend qu’elle finira son concert avec “Wonderful World”. Quelle ironie…
26 mars. “Hier, il y avait une manifestation de lycéens contre la guerre place de la Concorde. J’étais donc aux premières loges. Je dois avouer que j’ai été assez consterné par ce que j’ai vu et surtout par ce que j’ai entendu. Un activiste, sans doute plus lycéen depuis longtemps, s’égosillait dans son micro, s’essayait à jouer à l’animateur, gueulait des platitudes anti-américaines tout à fait primaires et des slogans idiots et usés. Absence totale d’intelligence. Caricature d’extrême gauche. C’était navrant et ridicule. Ça puait la récupération et la manipulation. Ça ne servait pas la cause, noble et juste.” Je n’ai qu’un mot pour cette journée, chagrin.
26 mars. Je publie une photo de presse. Le cadavre de fillette a les pieds arrachés. C’est insoutenable. Je recadre la photo. “Je dédie cette photo à certains warbloggers pour les rappeler à la décence, pour qu’ils réfléchissent un instant au sens profond du mot guerre.”
“On peut soutenir l’intervention armée tout en restant convenable et digne. Je hais vos idées, mais je vous reconnais le droit de les exprimer et je suis même prêt à le défendre. Mais je n’ai que mépris pour ces roquets martiaux et atrabilaires qui écrivent comme des soudards, qui manient l’insulte et le brûlot pour masquer le vide de leurs idées, qui n’ont que la violence et la polémique comme forme d’expression.”
“La guerre, ce n’est pas un jeu. Chaque guerre est un accroc fait à notre humanité.”
27 mars. Je constate que les médias américains sont entrés dans le jeu de la propagande. La manipulation de l’opinion se fait de concert avec les journalistes. Étrangement, Fox News fait un meilleur travail que CNN.
27 mars. Malgré l’actualité, il y a des moments pour sourire avec ce pansement sur un casque de CRS, pour lequel je n’ai toujours pas d’explication.
28 mars. “Le Congrès américain adopte une résolution recommandant le jeûne et la prière pour assurer la protection divine aux troupes en Irak et aux États-Unis contre le terrorisme. Le texte a été voté par 346 voix pour, 49 contre et 23 abstentions.”
28 mars. “Sur la route de Nassiriah”, ou comme quoi il ne faut jamais accorder sa totale confiance aux dépêches d’agences de presse. Encore une fois, j’ironise sur la générale très piètre qualité du travail des journalistes. Les journalistes vont progressivement devenir une “tête de Turc” récurrente de mon blogue.
29 mars. Cela n’aurait pas été l’Irak que cela aurait pu être le Canada. Même logique. “Canadian Bacon”.
29 mars. “Deux marines ont été tués aujourd’hui après avoir marché sur des bombes à fragmentation américaines dans le sud de l’Irak. Je n’ai pas envie de dire que c’est bien fait, mais cela ressemble fort à l’arroseur arrosé. Ces bombes sont une honte, et leur utilisation devrait être totalement bannie.” Honte sur le Canada, Jean Chrétien défend l’utilisation des bombes à fragmentation…
31 mars. « France has become public enemy No. 2 in the U.S. after Saddam Hussein. Turn “French fries” into “freedom fries,” declared Republican congressmen. Right-wing commentators have been apoplectic, even racist, calling the French “cheese-loving surrender monkeys,” and worse. (France, it should be noted, lost more men in the First World War than the U.S. has in all of its external wars combined.) (…) — The French have responded with remarkable sang-froid. They have not returned the invective. Perhaps what they are getting merely confirms their preconceptions about Americans, from which the French, while taking it on the chin, derive some comfort. » — Jeffrey Simpson, The Globe and Mail.
6 avril. “L’administration d’occupation américaine est en pleine préparation. Des contingents de bureaucrates vont apporter les lumières du libéralisme et les joies de la démocratie. L’occupation promet d’être longue et ponctuée d’actions de terroristes (résistants ?) fanatiques qui ne veulent rien comprendre à la grandeur du projet américain.”
10 avril. “Une guerre juste dans ses effets (destituer un dictateur meurtrier) mais illégitime dans sa conduite et dans ses motivations inavouées. Une guerre précipitée et pourtant longuement réfléchie. La guerre en Irak n’est pas à un paradoxe près.”
11 avril. Saccage du musée archéologique de Bagdad. Ça me désole.
12 avril. “Les seuls bagdadiens qui accueillent chaleureusement les Américains et dont les images ont dû être diffusées ad nauseam sur Fox News et CNN sont en réalité les pillards venus du misérable quartier chiite de Saddam City.”
13 avril. Je reviens longuement sur le musée archéologique de Bagdad.
13 avril. “J’ai vu des marines américains tuer des civils”. Que dire ?
25 avril. “Les mensonges de la coalition américano-britannique font peu à peu surface alors qu’un semblant de tranquillité s’installe à Bagdad. Et l’on cherche encore les preuves des arguments avancés pour légitimer la guerre…”
26 avril. “Cette action n’aurait pas été unilatérale si la France s’était unie à nous.” — Richard Perle.
29 avril. L’armée américaine fait la police à Bagdad. Non sans dérapages.
7 mai. “L’administration Bush représente une petite frange incroyablement corrompue du monde des affaires et de la politique. Elle ne peut se maintenir au pouvoir qu’en agitant la peur.” — Noam Chomsky.
14 juin. Ouverture d’un Burger King à Bagdad.
7 juillet. La “paix” en Irak fait plus de soldats américains morts que la période de guerre.
18 juillet. Mystérieuse disparition de David Kelly, expert britannique en armes biologiques.
20 juillet. “Have you got blood on your hands, Prime Minister? Are you going to resign?”
30 juillet. “On n’investira pas aux États-Unis sur les mauvaises nouvelles. Le Pentagone a en effet renoncé mardi à mettre sur pied un marché à terme qui aurait porté sur la prédiction d’actes terroristes, sur les coups d’État ou les assassinats politiques. Le projet avait déclenché un tollé au sein de l’opposition démocrate.”
27 août. “Souvenez vous donc de George qui nous promettait l’avènement de la paix et de la démocratie en Irak, et de la contagion qui s’en suivrait dans tout le Moyen-Orient.”
7 septembre. “70 % des Américains pensent qu’il est probable que Saddam Hussein ait été impliqué dans les attentats du 11 septembre.”
11 septembre. “Un bien triste anniversaire que les trente ans du coup d’état militaire au Chili, le 11 septembre 1973…”
7 novembre. “Vendredi. Un soldat américain tué et deux autres blessés au sud de Bagdad. On a l’impression de relire toujours le même journal que la veille, ou de l’avant veille. Que des inattentions du secrétariat de rédaction et des maquettistes font que la même brève est reproduite de jour en jour.”
14 novembre. “Le nombre de morts américains vient de dépasser celui des trois premières années (1962-1964) de la guerre au Vietnam (397 contre 392). En soi, cela ne veut pas dire grand chose, mais c’est juste un symbole.
Le front libertarien
27 janvier. Sur le front libertarien, je découvre nos amis du Québécois Libre qui m’apprennent que le “nationalo-socialisme règne au Québec depuis la Révolution tranquille”. “À regarder de plus près, les libertariens n’aiment pas grand chose à part la vision de leur nombril.”
31 janvier. “Existe-t-il un projet de société autre que libéral au Québec ?”
1er février. J’engage une très sérieuse conversation sur la “théorie du phare”. Le genre de billet bien “adulte-chiant”… L’auteur libertarien de l’article que j’attaque vient se défendre longuement dans les commentaires. “C’est également cette confiance en l’Homme qui caractérise les libéraux, contrairement aux collectivistes qui considèrent qu’il faut l’obliger par la violence.”
2 février. Les parents envisagés comme des “consommateurs de services éducatifs” par l’Institut Économique de Montréal, l’expression me fait bondir, je m’insurge contre les approches libérales de l’éducation . “Ne laissons pas aux économistes l’avenir de notre société.”
18 mai. “Le charme malodorant de la blogogeoisie”. “Les libertariens sont-ils majoritaires dans la blogosphère ? Je ne le pense pas, mais il est clair qu’ils sont majoritaires dans la blogogeoisie de l’anglosphère, dans la vitrine médiatique de la blogosphère, cette petite élite dont les noms sont mondialement célèbres.
16 août. “Free State Project”. Quand libertarianisme rime avec utopie.
20 août. Blonde, conne et libérale. Et fière de l’être.
26 août. Du blogolibéralisme. “Si les libertariens ne sont pas majoritaires en nombre dans la blogosphère anglo-saxonne, ils le sont en revanche dans ce que l’on peut appeler la blogogeoisie. Ainsi, la majorité des blogues d’opinions américains les plus célèbres sont tenus par des gens soit libertariens, soit fortement influencés par les idées néo-libérales. Et, de fait, les libertariens ont un poids important dans la fabrication de l’opinion. Ces “stars” du blogue drainent dans leur sillage toute une partie de la blogosphère qui se distingue par son dynamisme et son activité et qui crée naturellement des émules.”
27 août. “Un bref séjour en milieu libertarien français vous montre qu’il rassemble en fait bien des déçus de la politique qui rêvent en couleurs de lendemains qui pourraient chanter encore. L’État fonctionne mal, il est trop pesant, alors supprimons l’État ! Le libertarien ne fait pas dans le pragmatique.”
27 août. “Certains libertariens m’accusent d’utiliser MIF et la Grenouille comme épouvantail pour les décrédibiliser. C’est tout à fait exact, j’en conviens. Mais il est vrai aussi que la majorité des blogues libertariens les lient sans cesse et se flattent d’être liés par eux. Alors, qui décrédibilise qui ?”
15 septembre. Melodius, libertarien pur et dur, se révolte.
16 octobre. Régulièrement des libéraux et/ou libertariens tiennent salon dans mes commentaires. À d’autres occasions, je m’insurge.
23 octobre. “Méfiez-vous des maths, la rigueur intellectuelle qu’elles vous enseignent risque de vous conduire au libertarianisme… Faites donc de la littérature, c’est plus socialo-communiste.”
Merde In France
2 mars. Ma première citation du blogue bilingue Merde In France, violemment ordurier et anti-français, tenu par un citoyen américain résidant à Paris.
21 mars. Je supprime un billet (une première) à propos de Merde In France. Je ne me souviens plus de sa teneur, c’était le lendemain du début de l’offensive américaine en Irak.
28 mars. Merde In France s’en prend à Pierre Carion en attaquant son frère, le cinéaste Christian Carion. Cela illustre le fait que MIF suit de près les trois blogues francophones qui s’expriment le plus contre la guerre en Irak et George W. Bush, c’est à dire Les autres (Georges, plus connu par mes lecteurs d’aujourd’hui sous le pseudonyme “Off Topic”), Pierre Carion et moi-même.
31 mars. “Ce matin, M*** In France (toujours pas de lien) m’a fait rire. Sa mauvaise foi est si énorme et systématique, son talent à manier la vulgarité et l’insulte ordurière est si manifeste, qu’il en devient au second degré une lecture tout à fait réjouissante. Mais je crains hélas que la majorité de ses lecteurs ne dispose pas du même capital en neurones que l’auteur. Et puis, il faudra qu’un jour il nous avoue son amour pour une certaine idée de la France. Lisez entre les lignes, M*** In France est une déclaration d’amour à la France. (Sinon, pourquoi perdrait-il autant de temps sur le sujet et vivrait-il depuis déjà 20 ans dans notre doux pays ?).”
Problème pour moi, MIF s’empare de cette citation et la fait figurer dans la colonne de gauche de son blogue :
« ’His lack of sincerety is so enormous and systematic, his talent for vulgarity and slander so great, that if not taken at face value he provides a truly pleasurable read.’ — Laurent, Navire. »
11 avril. MIF créée dans sa liste de liens une rubrique intitulée “La Troïka”. On y trouve Pierre Carion, Georges (Les Autres) et moi-même.
25 avril. MIF commente chez moi. Ce ne sera pas la seule fois, comme ici par exemple.
7 juin. Mon “Cosmos” Technorati me déprime un peu.
9 juin. “Il y a peu d’endroits sur terre actuellement aussi ouvertement anti-américains que la France. Les américains devraient se résigner au fait qu’ils sont détestés ici.” — MIF.
8 juillet. Déserteur ! C’est la fin de la troïka avec le départ de Georges. Je me retrouve tout seul avec Pierre Carion.
15 juillet. Il m’arrive de faire des allusions culinaires à la grenouille dissidente, pendant franchouille de MIF.
25 août. “On ne peut pas dire que les petits copains de MIF, Grenouille dissidente et autres affidés brillent particulièrement par la finesse de leurs argumentations. Il s’agit généralement d’injures usées (sale gauchiste) et de vieux stéréotypes (stalinien), scellés d’une condamnation définitive (anti-américain), le tout généralement proféré sous le couvert de l’anonymat.”
4 septembre. Mauvais voisinage.
14 septembre. MIF le bien nommé. “Bill has political ideas, libertarians ideas. The State is evil. The State is a communist idea. Then, de facto, there are only stalinist communists in the actual French goverment (UMP, right) and dangerous leftists at the FN (extreme right). Our jacobinic France, where the State has always been the center of all, and has theorized the fact, is without any doubt the perfect image of hell for libertarians. However, France, from left or right, does not waver on its deep foundations, its single base. It remains hermetic to the liberalism mermaids’ song. And that excites Bill at the point to become a writing rottweiler defending his ideas bitterly with bites and nails.”
17 septembre. La blogosphère franchouille, “cette boîte à coucou quelque peu déglinguée, desarçonnée par l’incursion époustouflante de blogs francophones libéraux sur son territoire”. — MIF.
7 novembre. “La vieille garde de la blogosphère fwançaise (vous les connaissez, ce sont les mêmes 3 blogs de rhétorique fatiguée et fatiguante qui se refilent entre eux les mêmes 5 lecteurs), ces ayatollahs ayant un trop-plein de dogme mais décidément en manque d’oumma, ont trouvé la recette pour grappiller quelques lecteurs égarés de plus: où bien parler de ’Merde in France’, où bien montrer leurs culs. On dirait presque de la presse à Murdoch pour le coup.” - MIF.
Coups de gueule
18 février. “La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple.” — Karl Marx.
19 février. “L’Église ne s’intéresse aux tapettes que lorsque qu’elles sont mourantes, frappées d’un fléau que certains extrémistes ne se sont pas privées de voir comme le bras armé de Dieu. Pour les gays biens portants, les positions vont de l’anathème à la froide indifférence en passant par d’hypothétiques thérapies correctrices. Non, les cathos ne sont pas nos amis.”
12 mai. “Destin ô combien tragique que cette étoile qui du firmament de nos rêves a chu dans le lisier de nos consciences. Pitié, laissez-nous nos souvenirs et laissez cette conne au placard. Chère BB, tu souilles notre mémoire de cinéphile, tu avilis le souvenir de nos chefs-d’œuvres de ton actualité pitoyable.”
18 juin. “La Panafieu, qui se veut des airs modernes, tout en se parant de sang bleu, n’est qu’une vielle réactionnaire pitoyable et vulgaire. N’importe quelle catin des boulevards des Maréchaux du XVIIe arrondissement de Paris a sans doute plus de coeur que cette blondasse desséchée.”
29 juillet. “Si jamais nous remettons en fonction la guillotine place de la Concorde, je propose d’envoyer Monsieur Stéphane Bern pour l’essayer en premier, car même si le lèche-cul des fins-de-race, aux regards énamourés pour la moindre pucelle à particule, n’a pas un globule de sang bleu, son abnégation à la cause de la loi du sang mérite récompense, et qui sait anoblissement. Il serait même capable de frémir de plaisir à l’idée d’un tel honneur et d’en souiller son caleçon de popeline fait sur mesure à Saville Row.”
1er août. “J’irai cracher sur vos églises”. “Comme je regrette le jour où Marie s’est faite besogner comme une salope dans son étable…” “PS. Hé, Popaul, ne serait-il pas temps de clamecer et de rejoindre dans la félicité éternelle les autres vieux débris cacochymes qui t’ont précédé sur le Saint-Siège percé ? Ça donnerait peut-être un coup d’air frais dans les couloirs du Vatican…” L’avenir ne m’a pas donné raison avec l’effroyable Cardinal Ratzinger.
15 septembre. “Et oui, que voulez-vous, la France, c’est un pays de merde, rétrograde et immobiliste. Oh, la France est loin d’être toute seule, vraiment très loin. Seuls quelques pays peuvent se vanter d’avoir une bonne longueur d’avance. Mais il se trouve que j’ai une idée de la France, une grande idée…”
Capitaine Bonhomme
6 février. Martine me trouve le surnom de “Capitaine Bonhomme”.
7 février. Je signe mon premier billet du nom de “Capitaine Bonhomme” afin de souligner son côté “trollesque”.
29 août. « Ceux qui m’apprécient savent quelle distance il faut prendre avec certains de mes écrits. Mais il se trouve que les lecteurs qui me connaissent moins bien, les nouveaux qui débarquent ici au hasard d’un lien, ne peuvent pas saisir d’emblée le sens de mon carnet. La pire des erreurs serait de toujours me comprendre au premier degré. Et je souhaite éviter les inutiles procès d’intention, pour ne pas avoir à jouer ensuite le Calimero version blogue. — En conséquence, à l’avenir, je m’efforcerai de signer mes billets provo du nom de “capitaine” ou “capitaine bonhomme”, sympathique surnom trouvé par Martine. Le capitaine est un personnage de fiction, sans doute nourri de moi-même, mais avant tout un personnage, râleur et engagé, qui ne connaît pas la nuance, qui tire à boulets rouges sur tout navire non-catholique croisant à proximité. Il ne saurait être moi, tout comme un blogue, aussi riche et touffu soit-il, ne saurait contenir tout entier son auteur, dans sa vérité et sa diversité. Le capitaine n’est qu’une facette de ma personnalité. »
“Le Capitaine Bonhomme était un raconteur hors pair, mais sa réputation s’est bâtie autour du fait qu’il exagérait constamment lorsqu’il narrait ses histoires. Plus le public réagissait en criant ’woe woe woe !’ plus il en rajoutait. Ça ne vous fait pas penser à quelqu’un, ça ?” — Martine.
Québec
17 janvier. Une septuagénaire cultive du cannabis bio dans les Laurentides.
21 janvier. J’me souviens, oui, mais de quoi ? Une devise revancharde et mesquine ?
7 février. Je tombe sous le charme de la série télé “La vie, la vie”, deux jours après avoir descendu en flammes la même série. “Hey, coudon, y a même pas de sous-titrage français sur c’te DVD. Quel mépris pour les sourds, les malentendants et le ROF (Rest Of the Francophonie) !”
24 février. “Juste une question, c’est quoi ces séries où l’on suit le destin de personnages pendant trois ans et où on ne voit même pas un seul flocon de neige ? “
26 février. Cyberpresse se retire du Web. “J’en conclue que La Presse méprise son public en le prenant pour des cons.”
27 février. “Imaginez donc Québec à moins d’une heure de Montréal, de centre ville à centre ville. Soit moins de temps que pour aller de certains coins de Laval jusqu’à Berri-Uqam en transports en commun. (…) Imaginez aussi Montréal-Toronto en moins de deux heures et Montréal-New-York en 2 heures 20.”
4 mars. L’anti-intellectualisme au Québec.
4 mars. “Fuck Canada”. Ça nous change du “French Bashing”, très en vogue en 2003.
3 avril. Un éditorial de Richard Martineau sur la question irakienne m’agace très fort. “Je trouve votre papier assez puant. Je n’arrive pas à croire ce que vous dites, ce serait faire insulte à votre intelligence, je pense au contraire que vous êtes un démagogue manipulateur, avide de provocation à peu de frais. Ou alors, je me trompe, peut-être que vous n’êtes finalement qu’un idiot.” Ce qui me vaut un brillant commentaire de ce qui doit être un fan de Martineau : “je crois que cest toi qui est un ostie de con qui se trompe d’orifice quand il parle si tu n’as rien de mieux a ecrire abstient toi donc (excuse l’orthografe mais tu me fais suer et j’ai pas envie de m’appliquer pour toé)”.
9 mai. “Encore une fois, Monsieur Martineau, vous êtes un dégoûtant personnage. Et la rhétorique et le style de votre article me dégoûtent profondément. […] Je ne vous accuse pas d’être d’extrême-droite, je vous accuse d’être complaisant, démagogue, ignare et dangereux.” “Je n’ai même pas envie de m’étendre plus sur le sujet, tant de stupidité sournoise me laisse accablé.”
14 juin. “Je vois un péril plus grand que l’islamisation pour la France : la québéquisation ! C’est vrai, y en a marre de tous ces Québécois chez nous (même dans mon lit, c’est dire).”
1er juillet. “C’est chaque année la même chose, la nation québécoise plonge dans la plus profonde irrationalité, dans une sorte de rite païen insensé et collectif. Les municipalités se doivent d’ouvrir des centres d’hébergement d’urgence, les hôpitaux d’offrir des soutiens psychologiques, afin d’assister les laissés pour compte de cette manifestation frénétique et trépidante.”
9 juillet. “Mommy, daddy, how come we lost the game? Oh mommy, daddy, are you the ones to blame? Oh mommy, tell me why it’s too late? Too late, much too late.”
17 juillet. “Canadians can’t quite believe it: Suddenly, we’re interesting.” — Naomi Klein.
9 août. La Formule 1 au Québec, c’est sacré, plus que l’église. On a pas le droit de critiquer. On a les dieux qu’ont mérite.
18 août. “Ceux qui vous lisent depuis le début ont vu une plume incisive ramollir comme bite de cocaïnomane et un esprit fin pourrir aux soleils de la paresse et de la cupidité.” — Un commentaire destiné à Richard Martineau. Une lectrice m’explique qu’il y a bien pire que Martineau, un certain Jeff Fillion.
20 août. “Cependant, je ne ne pense pas qu’il faille quelque affinité culturelle pour déceler la bêtise. Ou alors ai-je mal compris : la bêtise est un trait culturel québécois et seul un Québécois peut s’y reconnaître. J’apprécie aussi à sa juste valeur ce discours si répandu au Québec : nous, on a le droit de taper sur nos idoles et icônes du pays, mais vous, vous n’avez pas le droit, vous ne pouvez pas comprendre.”
12 septembre. “Français au Québec, ce n’est pas tous les jours facile. Autant les Français ont des préjugés très favorables sur les Québécois (car en fait, ils les connaissent si mal), autant les Québécois ont parfois tendance à ressasser les mêmes vieilleries. Impossible d’échapper à la même vieille rengaine du ’maudit français’ quand ce n’est pas pire. Sous couvert de taquinerie, il y a souvent la traduction d’une agressivité latente et d’un reproche collectif bien intelligible. Mais bon, je préfère être maudit que mouton.”
18 septembre. L’Office québécois de la langue française exige du blogueur Francis Vachon, auteur de “Québec Urbain”, qu’il traduise en français des citations en anglais. 129 commentaires !
20 octobre. Le rapport Larose a souligné que “plus de la moitié des futurs enseignants ont une connaissance nettement insuffisante de la langue française”.
11 novembre. L’affaire “Immigrer.Com”.
11 novembre. Les Invasions barbares, j’aime.
Langue française
25 janvier. Je débute dans la polémique avec “Au stop, il y a le parking pour le shopping”, le premier texte de ma série de billets sur l’état de la langue au Québec. Le français au Québec, une mine inépuisable… C’est peut-être à ce moment que je commence à trouver le ton de mon carnet Web. “Le langage est constitutif de l’intelligence et sert à manipuler des concepts, à entrer dans l’abstraction. Un corpus de mots trop pauvre est non seulement une entrave à la communication (c’est le sens commun) mais aussi une entrave à gérer intérieurement les sentiments (l’amour, la douleur, etc.). N’oublions pas, le langage fait que nous sommes des hommes. Misère sociale rime souvent avec langage appauvri et incapacité à faire face aux événements de vie. Celui qui ne maîtrise pas sa langue est un handicapé. Une autre chose qui m’a marqué au Québec, c’est de découvrir qu’il y avait beaucoup de monde qui avaient des complexes envers l’écrit, des gens qui n’osaient écrire car ils avaient honte de se sentir démunis. Il y a un profond malaise avec la langue au Québec et refuser de le voir frôle l’inconscience.”
27 janvier. “Petite réponse à Martine”. “J’y reviendrai dans un prochain billet autour de quelques pages de Michel Tremblay, extraites de La duchesse et le roturier, la scène où Marcel traîne Albertine au magasin de pianos, une scène bouleversante, qui me tire à chaque lecture les larmes, qui illustre, si c’était nécessaire, que Tremblay est l’un des plus grands romanciers de notre époque, mais aussi ce Québec sombre et obscur où honte (plus que l’humilité) rime avec dignité, qui puise ses racines dans l’histoire et se développe toujours dans le subconscient de l’Homo Quebecus moderne.” Ce qui me fait penser, qu’en 2006, je n’ai toujours pas écrit ce billet !
28 janvier. “Suites de mon shopping”. Anglicismes sémantiques, anglicismes syntaxiques… Les Québécois sont très mal placés pour plaisanter des anglicismes en France. Mais la plupart l’ignorent.
3 février. Je guerroie pour de rire avec la Grande Rousse qui tient un blogue, alors célèbre, sur la langue française. « Frémissante du courroux des justes, me toisant du haut de sa cuirasse, elle déclara impérieuse “Il faut bouter l’Anglois hors de notre douce langue !”. »
2 juin. Où l’on découvre l’irruption des jeunes et de la culture-SMS dans la blogosphère. “coté amour sa na pa toujour été la joie pour moi mé c du passé ojourdui je doi etre lun des plu heureu des homme”.
20 juillet. Et, si on parlait de “courriel”… Et, où l’on apprend que “mail” vient du français.
XHTML et standards du Web
13 janvier. “Standards are bullshit. XHTML is a crock. The W3C is irrelevant. I’m migrating to HTML 4.” — Mark Pilgrim.
15 janvier. Je m’occupe de typographie. “Les outils informatiques, et aussi parfois les standards, malmènent souvent la typographie car les créateurs de ces outils sont généralement tout à fait ignorants de l’art typographique. Les deux plus dommageables problèmes que l’on rencontre sur nos ordinateurs sont les apostrophes et les guillemets.”
23 janvier. XHTML 2.0. “Je vous invite tout d’abord à lire ce conte magnifique et toujours d’actualité, plus que jamais, intitulé le vilain petit canard. Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, c’est l’histoire d’un jeune caneton, né au milieu de la basse-cour, ce jeune caneton, différent des autres, gris et sans futur, est dénigré de tous, est détesté de tous, jusqu’au jour où le caneton se révèle être un cygne et fait l’admiration de tous.” - Karl Dubost.
8 février. “Je prédis encore un long avenir aux sites corporatifs à tableaux flottants dans une soupe de balises”.
25 février. Je trolle un peu. « Les utilisateurs ont toujours tendance à exploiter les outils qu’ils ont à leur disposition d’une manière totalement étrangère à l’esprit des concepteurs de ces outils. Le concepteur a beau dire “mais c’est pervers !”, ces détournements participent souvent à la popularité de l’outil. Alors oui, les tables n’ont pas été conçues pour le positionnement (mais pour faire des tableaux), mais elles le font plutôt bien, et, on peut le penser, mieux que la concurrence. »
27 février. Un certain Tristan Nitot vient faire de la publicité dans mes commentaires. Il s’agit d’un “trackback manuel” pour sa réponse… “Ce Laurent écrit très bien, même quand il s’agit de pleurnicher sur les standards”.
27 février. Dans le même fil de commentaires, Karl, Tristan, et, un petit nouveau, Daniel Glazman.
3 mars. Débat sur les éditeurs wysiwyg.
15 avril. J’entame une discussion sur la valeur de l’italique. Daniel est d’accord, Karl, pas d’accord.
25 avril. Daniel Glazman relance le débat : “So what’s the Web really, and why do we see there two antithetic groups, gurus of strictness and semantic web opposed to people accepting presentation-oriented markup?” Dans les commentaires, Karl déclare : “Le langage XHTML 2.0 ne sera pas fini avant fin 2004.”
28 avril. Karl est agacé. Daniel et moi écrivont des “conneries”.
28 avril. “Tout défenseur de l’accessibilité devrait défendre la typographie en tant qu’outil d’amélioration de la lisibilité.”
28 avril. À la défense de l’italique. “Je précise qu’en français, et dans d’autres langues romanes, l’italique a une valeur de disjonction.” Une idée de standardisation de noms de classes surgit.
21 mai. Navire.net fut mon premier site xhtml/css… Je commence à migrer mes autres sites personnels.
7 juin. On commence à parler d’un navigateur qui monte… FireBird, basé sur Mozilla.
15 juin. Le moteur de rendu Tasman est abandonné par Microsoft.
16 juillet. Bye, bye, Netscape. Daniel et d’autres sont au chômage. “Netscape hired me three years ago, AOL laid me off today (technically, having a french contract of employment, I am still employed; we don’t throw away people in ten seconds here. We take thirty seconds, that’s cleaner). AOL axed Netscape at the same time. People, it’s over. Netscape is dead. Nothing to see here.” Dire adieu à Netscape, pour de vieux internautes chevronnés, c’est quelque chose… Enfin, j’ai bien fait mon deuil de NSCA Mosaïc. Mais, même tué par AOL, Netscape a encore de longs jours devant lui.
24 juillet. Daniel est amer.
13 août. Sans doute sous l’influence de Sarkozy, la “police du code” sévit dans la blogosphère (une idée de François Hodierne).
17 août. Typographie et Web, un défi toujours pas relevé.
La mort
4 février. Je résume la triste fin de Brandon Vedas, mort en direct sur Internet. « Brandon Vedas est mort le 12 janvier dernier, vers trois heures du matin. Ses dernières paroles furent confiées à 3 h 04 sur un canal IRC : “I’m fukcin” (sic). »
5 février. J’enchaîne avec “L’histoire ordinaire de Michael Benjamins”. J’ai la chair de poule rien qu’à relire ces billets. “Il y a des cris au secours qui se perdent dans l’océan numérique. Il y a Internet qui enregistre froidement tout cela.”
12 juin. “La Vie à en mourir : Lettres de fusillés, 1941-1944.”
6 juillet. “Mourir, ce n’est qu’un pas de plus. J’espère que je vous aurais marqués dans vos coeurs car c’est le seul lieu où l’on peut espérer survivre.”
“Mourir, c’est une mémoire vive qui s’évanouit. Une erreur système fatale, seuls vos écrits en constitueront une sauvegarde à léguer à ceux qui auront le courage de la relire.”
4 août. Jenna m’écrit d’outre-tombe. “I will appear by your bed tonight and kill you with a knife”.
24 octobre. “Certains seront sûrement tristes d’apprendre que je ne suis plus là. Qu’ils se détrompent, je suis tellement heureux de partir ! C’est beau la mort quand elle est souhaitée et qu’elle arrive après des mois d’attente.” — Vincent Humbert.
Divers
05 mai. « On vient d’apprendre qu’un boss de la Mafia du New-Jersey, John ’Johnny Boy’ d’Amato, à la tête de la famille DeCavalcante, a été exécuté parce qu’il était gay et que les membres de sa famille craignaient que cela soit découvert. “Personne ne nous aurait plus respecté !”. » Ce fait divers sera repris plus tard dans la série Les Sopranos.
22 mai. “Je trouve qu’il n’y a assurément rien de plus désagréable qu’un pédé de droite.” — Sale Bête.
30 juin. D’où vient cette habitude des français de faire la grève.
7 juillet. “Ah, les délices de la savonnette impériale russe au savon du Congo, la savoureuse feuille de rose, le glougloutage de poireau au menthol, ou encore la chatouille des coulisses…”
31 juillet. Harvey Milk High School, l’école de la différence. “Certes, ce genre d’établissement est un aveu d’échec. L’échec d’une société qui n’arrive pas à faire oeuvre de tolérance et à admettre dans de bonnes conditions les élèves différents du stéréotype.” — 14 septembre. Une rentré scolaire colorée…
13 août. À la défense de José Bové. Escarmouches avec le “traître Padawan”.
14 août. Bonne nouvelle, au moins 3 000 retraites de moins à payer. Merci la canicule !
11 octobre. Débat sur le voile. “Il devient urgent que le voile ne soit plus un facteur d’exclusion : ces jeunes filles voilées ont sans doute plus besoin que les autres de l’ouverture d’esprit offerte par l’école publique et laïque, et on les fiche à la porte. C’est parfaitement scandaleux.” Conséquence déplaisante, je dois censurer des commentaires.
24 octobre. J’aime beaucoup le rugby.
La bouffe
28 janvier. “N’est-ce pas aussi la fin de nos spécialités tripières, gloires de nos terroirs, tripoux, cervelle d’agneau, ris de veau, andouillette, coeur de boeuf, tripes à la mode de caen, pieds de porc, cervelas, museau, langue de boeuf et j’en oublie ? J’observe que les enfants et jeunes adultes d’aujourd’hui sont dégoûtés rien qu’à entendre cette liste.”
31 janvier. “Le beaujolais nouveau, c’est de la merde.”
4 février. Ma recette de brandade de morue à ma façon (avec des pommes de terre).
18 février. “Celle-là qui chipote devant les plats nouveaux exotiques, celle-là qui met de l’eau dans le pauillac, qui grimace au-dessus des pieds de porc farcis, qui repousse les myrtilles à côté du filet de sanglier, celle-là crois-moi, n’est pas sensuelle, c’est évident ! Comment voulez-vous qu’une femme qui renâcle devant une saucisse de Morteau puisse prendre ensuite quelque plaisir… avec une langue aux olives ou des noisettes de veau ?” — Pierre Desproges.
23 février. Art des cocktails : “Fuck Me Slow”.
23 février. Ode à la cuisine canadienne, pizza all-dressed, spaghettis, mets chinois…
24 février. Suicide de Bernard Loiseau.
6 avril. Navarin d’agneau et pâtisseries Pierre Hermé. Un bon dîner, “encore un que les Boches n’auront pas”.
13 juillet. “La recherche scientifique suggère que les régimes alimentaires riches en graisses et en sucres modifient la biochimie du cerveau avec des effets similaires à ceux des opiacés comme la morphine. Ces régimes altèrent l’équilibre hormonal et notamment les fonctions de satiété.”
2 août. Ma recette de paella.
25 août. “Les scientifiques découvrent le secret minceur des Français : manger moins et de tout. Étrange, je n’ai pas besoin d’être scientifique ou de faire des études approfondies pour arriver aux mêmes conclusions…”
Le lapin
10 janvier. Je publie un billet expliquant qui est le Lapin et racontant notre rencontre en 1997. En fait, il s’agit d’un vieux texte pompé de mon précédent site.
23 janvier. Je ne sais plus comment, mon lapin découvre l’existence de mon blogue et vient y commenter.
1er février. Il est déjà question de mariage…
7 février. “J’ai enfin compris pourquoi mon lapin était tombé amoureux de moi, il a été trop marqué dans sa tendre enfance par l’ours de Pépinot qui fume la pipe.”
16 juin. Déclaration d’amour.
29 juin. Faire-part de mariage un peu anticipé.
2 juillet. “Mais je sais qu’il est absolument charmant, intelligent, affable et intéressant… Sinon, il ne serait pas avec moi.”
3 juillet. Quand l’assassinat du Préfet Érignac me rappelle de bons souvenirs.
1er août. Le Lapin se lance dans le blogue.
28 août. Le lapin s’apprête à quitter la France, après des années, il n’y a pas trouvé sa place.
15 septembre. “Le lapin qui braille dans la salle de bain, le visage dévasté, et qui dit sans un hoquet de douleur ’J’trouve ça dur’.”
18 septembre. “Je suis dans un café à Marseille qui a un accès Internet. Mon lapin, j’en profite pour te dire que je t’aime, et qu’il n’y a rien qui n’ait plus de valeur au monde. J’embarque demain matin à l’aube. Sache qu’il n’y aura pas un quart à bord sans que je pense à toi.”
Auto-citations
27 janvier. “Mon esprit était maintenant traversé par la vision d’une relation ano-génitale des plus violentes. N’osant dire le fond de ma pensée dans des termes un peu crus (et finalement ne lui souhaitant pas autant de bonheur), je m’excusai de tant d’outrecuidance involontaire de ma part, tournai mes talons et me dirigeai vers la sortie avec ulcération contenue.”
31 janvier. “Figurez vous que ma mère est normande et mon père breton. Et oui, je suis le fruit d’une union contre-nature.”
18 février. “Pour terminer sur une touche plus personnelle, mon père fut séminariste avant de défroquer pour rejoindre les rangs marxistes puis la psychanalyse (et je vois une logique dans ce parcours…). Alors ceci explique peut-être cela, et mes mots que je trouve jamais assez durs à l’égard du clergé. Chatouillez-moi un peu, et je pourrais volontiers me livrer au blasphème et au sacrilège. La religion n’est pour moi pas un héritage, elle est un fardeau.”
7 mars. “Et puis, non, la femme n’est pas l’avenir de l’homme. Ce discours de poète mène à l’impasse et catégorise la femme, l’enferme dans un schéma dépassé. La femme n’a pas plus de vertu que l’homme, elle n’est pas un idéal ou un avenir en soi, même si elle porte l’avenir via la maternité. Elle est simplement différente. Et qui a-t-il de plus difficile que de vivre nos différences, sans les renier, sans les imposer ?”
19 mars. “Je connais l’instant de silence stupéfait qui succède à l’explosion. (…) Les gens qui se regardent hagards, le visage ensanglanté. Ce moment tragique entre plénitude d’être encore vivant et effroi d’être survivant. Puis la clameur de la douleur, les cris d’horreur.”
15 mai. “À chaque fois que je vois des fonctionnaires, je me fais la réflexion que la Fonction Publique est réellement d’utilité publique. La majorité de ces gens n’aurait jamais sa place dans le privé, la Fonction Publique est le refuge de tous les inadaptés de notre société capitaliste moderne et exigeante. — À chaque fois que vous êtes confronté à un fonctionnaire débile (oui, oui, je sais, cette expression peut paraître une tautologie), bénissez le rôle social de la Fonction Publique sans laquelle cet hère serait acculé à la misère la plus noire. — À chaque fois que vous êtes victime kafkaïenne de la Fonction Publique, pensez que cette dernière donne un emploi aux plus faibles, leur garantit un salaire décent et des avantages sociaux extravagants.”
29 mai. “Je blogue comme je chie, je ne suis pas blogoconstipé (si vous me pardonnez cette image…).”
28 juin. Quart de nuit. “C’est à bras le corps que je m’attache à la ligne de vie, cette tenue filière fourrée de bitord. L’immensité de l’horizon répond au vide de mon coeur. Ineffable moment suspendu entre ciel et mer, entre perroquet et cacatois. J’embrasse cet espace loin de tout. Les animalcules phosphorescents dressent notre sillage. Je hurle silencieusement dans mon ventre. La mélopée de la houle envahit mon âme désarrimée. Il est temps de se saisir des enfléchures et de retourner au pont. La société des hommes me retourne le miroir de mon infinie inexactitude. Pourquoi toi, pourquoi lui. J’ai communié. Avec lui. Sans répit. J’ai touché du doigt l’insondable et mon coeur m’en brûle encor.”
“Alors voyager, ce n’est pas aller à une destination, c’est compter le temps qui t’emporte d’un rivage à un autre. Dans quinze jours, j’aurais l’âge où tu m’as quitté, irrémédiablement.”
“Mais que sont ces paroles qui paraissent vous ignorer ? C’est tout l’art des mots que de vous transmettre une émotion qui appartient plus au lecteur qu’à l’écrivain.”
1er juillet. « La jeunesse, ce n’est qu’un mauvais moment à passer finalement, une période d’expérimentations rarement heureuse. Puis, les années passent, et arrive l’inévitable parabole biblique “Qu’as-tu fais de ton talent ?”. Pour ma part, j’en ai déjà fait bon usage, mais mon regard acerbe me fait toujours dire “peut mieux faire”. »
6 juillet. “Toute cette invraisemblable aliénation n’était qu’organes de procréation, je n’avais sous mes yeux que sexes tropicaux.”
22 juillet. “Cher amis blogueurs, je vous souhaite donc une vie parfaitement ennuyante, un boulot peu trépidant, une activité sexuelle morne et triste, une météo de merde, pour le plaisir de tous vos lecteurs.”
30 juillet. Rayons classés X. “Le medium impose de lui-même une vision clinique et mécanique de l’acte. Le regard en vient même à détailler les amalgames dentaires et l’agencement des cervicales… D’un point de vue pratique, on observe également une disproportion entre le réceptacle et le membre intrusif. La seule trace d’humanité semble finalement résider dans la main qui se veut guide, impulsion et objurgation du désir.”
14 août. “Être un vieux con, c’est s’insurger contre les jeunes cons.”
30 août. “Les jeunes semblent fatigués du mot même de politique. Ce n’est pas tant les idées qui ne les intéressent pas, ce sont les vieux appareils qui les rebutent, le poids de l’histoire contemporaine qui les écrase. Et dans la société de consommation où l’ego est constamment flatté, où l’individualisme se pare de toutes les vertus, s’ouvrir à l’idée de collectif, c’est presque nager à contre-courant. La belle idée de politique ne fait plus recette, et les politiques ne sont pas les derniers des responsables. Pris en groupe, ils donnent un spectacle lamentable, les sessions publiques de l’Assemblée Nationale sont le théâtre de combats de coqs dérisoires et pitoyables, où l’image médiatique prend le pas sur le discours. Oui, il a de quoi être dégoûté. Homme politique pourrait presque devenir aussi insultant que fonctionnaire.”
10 octobre. “La rivière était desséchée, son lit n’offrait plus que le paysage d’une morne plaine caillouteuse oubliée de l’eau comme à jamais tarie. Et puis, l’orage sur un adret lointain est venu, et l’eau a dévalé les pentes, les rus ont convergé et le flot a déversé. Les berges asséchées ont subit l’onde dévalante, le liquide a empreint la moindre vacuole oubliée, les radicelles marcescentes furent ranimées. C’est revenu comme une vague incoercible, ça y est, enfin, j’ai envie d’écrire. Les mots me sont revenus. Je suis là, j’existe, je communie.”
24 octobre. “Attendre dans ce couloir de galerie commerciale miteuse à la sortie du métropolitain, ouvert aux quatres vents, au milieu des flots croisés de toute la misère de la cité, aux portes de cette gigantesque boucherie des âmes qu’est la gare Saint-Lazare. Des petits beurs zonent avec bruit et insolence, tous bardés du logo de leur aliénation sociale. Mon regard est hypnotisé par la flèche rouge qui clignote à côté de la fente réceptacle. Quelle contenance tenir dans l’attente ? une vieille me regarde déjà avec un air suspicieux. Je fais mine de regarder la vitrine déprimante d’un marchand d’articles de voyage. Mais quels voyages sordides peut nous promettre cette gare ? Je surveille la cabine du coin de l’oeil. Ces minutes sont interminables.”
Blogosphère et blogobisbilles
1er février. « Et bien moi, je l’aime bien le mot “blogue”. »
5 février. Ce qui fait parler tout le monde, ce sont les “Blogs d’or 2003” (organisés par Astro). Les gens sont invités à proposer leurs blogues préférés dans différentes catégories.
7 février. Diaristes, bloggers, jouébeurs, je me fiche de la gueule des communautés sur le Web. Je traite Joueb.com de “club Barbie”. “Bref, du club de nombrilistes à ambition littéraire au club Barbie, je ne me sens pas particulièrement chez moi.”
9 février. Je découvre “un vieillard homo qui habite Manhattan depuis 1976”.
3 mars. Découvrant PointBlog (premier blogue francophone consacré exclusivement aux blogues), créé le 16 février dernier, je suis ulcéré par le manque d’esprit critique et la légèreté de son auteur, Cyril Fiévet, qui présente Instapundit comme “le New York Times du blog”. Présenter Glenn Reynolds comme un expert “aux analyses passionnantes”, sans préciser qu’il est un war-blogueur anti-français particulièrement virulent, il y a de quoi me faire péter les plombs… Dans un commentaire, Cyril réplique “Dans la news publiée, l’accent est mis sur la célébrité de l’auteur et le succès de son blog, qui sont tous deux des faits. Pourquoi donnerais-je mon opinion quant a l’intégralité de son contenu ?” Sauf que l’expression “le New York Times du blog” n’est pas un fait, mais un jugement de valeur. Il me reproche enfin de ne pas “séparer la réalité du commentaire, ce qui n’est hélas pas le cas de nombreux blogs”. Une bonne réaction de journaliste… On dirait du Gilles Klein avant l’heure.
4 mars. Les faux-blogues publicitaires apparaissent aux États-Unis. Bien avant le “blogue de Claire” de la marque Vichy…
5 mars. Je réponds au commentaire de Cyril Fiévet. “Faire omission de faits importants, c’est parfois faire oeuvre de désinformation. Mais je ne suis pas là pour vous donner des leçons de journalisme. Votre billet est partial parce que partiel.”
Fait amusant, un inconnu, un certain JLR (Jean-Luc Raymond), place le premier commentaire. Ce garçon vient tout juste de créer (le 25 février) le blogue Mediatic, un blogue lui aussi consacré aux blogues, tout comme Pointblog… Il n’est pas tendre avec Cyril… Visiblement, les deux ont déjà eu maille à partir.
Cyril laisse un très long commentaire, très posé, défend son approche “journalistique”.”Sur InstaPundit, Laurent, vos commentaires sont pertinents et, malgré les apparences, je suis globalement d’accord avec vous.” Et… ne répond pas vraiment à mon principal grief. Je pense alors que ce gars est une vraie savonnette. Arrivant au cas de JLR, il écrit “je me permettrais d’être plus virulent, et plus détaillé”…
10 mars. Warblogs, le déclin des blogues américains. “L’article de Michel Dumais brosse le tableau de la blogosphère américaine actuelle, microcosme où la voix des pro-guerre se fait nettement la plus forte, et voix hélas souvent teintée de haine et de racisme. Je partage son sentiment un peu désabusé au vu de ces blogues transformés en instruments de propagande vindicative, alors que l’on espérait la naissance d’une nouvelle forme de journalisme engagé.”
Dans cette article du quotidien québécois Le Devoir, on notera même une pique à l’encontre de Cyril Fiévet… ;-)
11 mars. La sélection du jury des “Blogs d’or” est publique. C’est la consternation. Certaines catégorisations sont ridicules. Et, on a mis plus l’accent sur les journaux intimes que sur les blogues d’actualité, les weblogues purs et durs. “La sélection est à l’image de son jury, ni plus, ni moins.” avais-je écrit. Chryde, membre du jury, se sent insulté. Mais il admet être également déçu par la liste finale.
16 mars. Je découvre le blogue d’un expatrié en Californie, Pierre Carion, qui me prend pour un Canadien.
17 mars. Je découvre l’expression “adulte-chiant” (c’est Manur qui a inventé l’expression ?).
18 mars. Un assez bon billet de ma part sur l’état de la blogosphère francophone, “Le sérail du blogue francophone”. Je ne dis pas ça pour me flatter, j’ai juste eu du plaisir à le relire en 2006.
“Le diarisme (je n’aime pas ce mot, il fait penser à diarrhée verbale) est un détournement ou une extension du weblog, selon le point de vue où l’on se place. Estimer que le journal intime est à l’origine du weblog est une erreur commise par les nouveaux venus dans le domaine, qui ont une vision de la blogosphère déformée par des manifestations comme les Blogues d’Or, où prédominent les diaristes. Le journal intime est un détournement de l’outil, ce qui n’est pas condamnable en soi, mais je pense qu’il serait dommage que le phénomène diariste occulte le mouvement weblog dans la francosphère.”
“Pour terminer, le ’sérail du blog francophone’, brocardé comme puéril et dérisoire par Cyril de Pointblog, je pense qu’il n’existe pas. Chacun choisit ses pairs par affinité élective selon ses domaines d’intérêts du moment et l’air du temps. Ces assemblages hétéroclites sont fluctuants, mouvants et précaires. En fait, il n’y a pas un sérail, mais une multitude de sérails avec pour certains des zones de recouvrement et d’échange avec d’autres. Et oui, il y a des axes, des lignes de forces, des regroupements, mais il faut se méfier des catégories, elles sont toujours trop limitatives et exigues.”
24 mars. Un journaliste de SVM Mac écrit, à propos du phénomène des blogues : “Éclipsé par les start-up, l’esprit originel du Web, communautaire et démocratique, revient à l’avant-scène et se refait une jeunesse.” Ce que nous ne savions pas, c’est que les “start-up” allaient bientôt revenir et investir la blogosphère…
31 mars. Glenn Reynolds a déclaré “Me, I’m pro-sodomy”. Comme quoi, j’ai quand même des points communs avec Instapundit.
2 avril. Chryde, échaudé des critiques, publie sa propre sélection. “Parce que la liste des gagnants ne correspond pas nécessairement à l’idée du weblog qu’il aurait aimé défendre.”
5 avril. Les “Blogs d’or” ne cessent de provoquer la polémique. Des sites comme “Blogs de Merde 2003” ou “Réservoir Blogs” vitriolent le concept. Chryde, décidément très impliqué, a les mots justes “Avec les Blogdors, qui soulignent ce côté petite communauté auto-satisfaite et ont, malgré eux, renforcé l’image déjà trop appuyée des weblogs français comme une multitude de petits déversoirs autobiographiques et complaisants […], il était inévitable que les weblogs français aient leurs franc tireurs, leurs anarchistes, leur poil à gratter.”
8 avril. “Classification, catégorisation et taxonomie.” Où comment les des choix taxinomiques d’un annuaire peuvent éclairer sur le concept de blogue, et les différentes représentations que l’on s’en fait. Houssein demande : “Est ce que quelqu’un serait interessé par la création d’une ontologie des weblogs ?”, Stéphane Gigandet, créateur de Joueb.com, rappelle que sa plateforme possède une fonctionnalité de mot-clés (oui, les “tags” qui font tant parler aujourd’hui).
24 avril. Garoo se propose de faire une version française du “Penis Blog Project”. Pour ma part, “je promets de montrer mon implication personnelle dans la blogosphère francophone”. Pierre Carion et Georges disent “+1”.
2 mai. Le projet de “Penis Blog Project” à la française avance. Il porte désormais un nom : “Intimité”.
6 mai. Marc-Olivier Peyer lance Weblogues.com, agrégateur des blogues francophones avec des fonctions façon Technorati (“Liens les plus populaires”).
7 mai. Je découvre le blogue “Totalement crétin”.
14 mai. Cyril Fiévet (Pointblog) se sent mal aimé de tous. Il n’a pas tort.
“Penser que l’on va faire de l’argent avec son contenu en ligne, c’est comme penser que l’on va être riche en étant artiste. Le carnetier est un enfant de bohème.Un autre axe qu’il pourrait se donner et à mon avis pourrait être fort intéressant est le retour sur l’information.
Tous les carnets Web s’inscrivent dans le burst de l’information. C’est à dire dans la compilation très rapide de liens et d’informations qui seront oubliés quelques semaines après.
Revenir sur cette information, en donner un nouvel éclairage, la réanalyser par rapport aux réalités du moments, dénicher les erreurs ou les propos justes, c’est très intéressant.
Un an de plus… et qu’est-ce que l’information est devenue.” — Karl Dubost.
16 mai. “The NITLE Blog Census”, dénombrer les blogues par leur langage. Déjà, comment reconnaître un blogue ? Quelques caractéristiques peuvent de prêter à un traitement automatisé ? En France, si on ne compte pas les 17 500 “skyblogs”, il y aurait environ 6 000 blogues.
25 mai. Je m’interroge sur l’irruption du blogue dans la vie de couple, sur la menace qu’il peut représenter. Bernadette, compagne de Melfrid, déclare dans les commentaires : “Melfrid a un sexe énorme”.
29 mai. “Effet de cannibalisation”. “Avez-vous remarqué que lorsque vous publiez plus de billets qu’à votre habitude, il y a effet de cannibalisation entre vos billets ?”
29 mai. “Vous souhaitez devenir la star du blogue : sexe et meta-blogage, voici la recette de la blogo-réussite.”
29 mai. Houssein commence à travailler sur un nouvel outil, proche de Welblogues.com. Il s’appellera “Blogolist.com”.
1er juin. Publication du “lexicoblogue”, lexique du blogue très orienté graphie “blogue”. “Ce billet tente d’être une collection de néologismes francophones liés à l’utilisation des blogues et un observatoire des évolutions dans le cadre de la langue française.” Mouche, pro-“blog”, ne s’y trompe pas, puisque son premier commentaire est “Je peux hurler ?”. Plus de 100 commentaires, des dizaines de billets sur le sujet, des discussions enfiévrées, un premier record pour moi.
14 juin. Je découvre Minh Quang.
27 juin. Microcosme dérisoire. “Il n’y a pas meilleur lieu qu’un bateau pour juger des qualités humaines d’une personne. On s’y révèle assez vite et les masques tombent rapidement. C’est aussi une grande école de tolérance et d’humanité. Alors, le retour à terre, c’est toujours difficile, et le retour dans ce microcosme dérisoire de la blogosphère l’est encore plus.”
1er juillet. Envieux des réunions YulBlog de Montréal que je vis au travers des compte-rendus de blogueurs québécois, je lance une idée : “Si on se disait que chaque mois, les blogueurs se réuniraient de façon informelle dans un bar dans le centre de Paris… […] Alors, les ’Paris blogueurs’, ça vous tente ? S’il y a au moins deux autres prêts à tenter l’expérience, je vous fixe une date et un lieu.”
“Il s’agit de faire un truc informel et libre. Juste un RDV à date fixe dans un lieu pré-déterminé sur le modèle de YULbloggers. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?” — “Ce que j’aime bien chez les YULbloggers, c’est le rendez-vous fixe, le premier mercredi du mois. Aucune organisation à prévoir.”
Christophe Ducamp prend les devants et créée une page intitulée “MousseNavire” (les réunions de wikistes s’appellent MousseParis) sur CraoWiki, destinée à fédérer l’initiative.
5 juillet. Pour les futures réunions parisiennes, Karl qui a inventé l’appellation “Paris Carnet” (mieux que ’Mousse Navire’, trop liée à ma personne), propose le bar Le Sous-bock aux Halles.
7 juillet. La plateforme TypePad est en beta-test. Je m’agace de constater que JLR ne respecte pas des clauses de confidentialité que nous avions pourtant tous acceptés en participant au beta-test.
10 juillet. La plus étonnante des blogolistes.
12 juillet. “Il y a un mot important dans la blogosphère, c’est la gratuité. Publier un blogue, c’est un acte gratuit, lier vers un blogue que l’on estime, c’est tout aussi gratuit. On en attend rarement quelque chose en retour, si ce n’est le plaisir tout gratuit d’écrire et d’être lu, et au-delà de la lecture, de partager. Certains blogueurs offrent entre les lignes leur vie, leur passion en partage, et c’est tout à leur honneur. Faisons en sorte que la blogosphère reste encore longtemps un espace de gratuité, de partage et de rencontre, de reconnaissance mutuelle et d’enrichissement intellectuel.”
16 juillet. Le marketing et les relations presse en direction des blogueurs débutent en France (pour Sony)… Ce n’est pas encore très au point. L’occasion pour certains d’épingler le premier blogueur qui se livre au jeu, Geradon. (Détail amusant, il y a déjà un certain Michel V. dans mes commentaires…)
17 juillet. L’invitation officielle au premier Paris Carnet (“Rencontres carnétistes parisiennes mensuelles”) est lancée. “De la réussite de cette première manifestation dépend la pérennisation de cette rencontre mensuelle qui se veut informelle et amicale.”
17 juillet. Premier appel d’offres via le blogue.
17 juillet. Nicolas Biri lance Mousse Lorraine. Je n’ai pas enregistré la proposition de Karl. “Ce serait bien de débaptiser la MousseNavire pour autre chose de plus générique, parce que si je veux bien assumer le lancement du concept copié sur les Yulbloggers, ce serait bien qu’on ne pense pas que c’est une partie fine entre afficionados de ma personne, mais bien une rencontre amicale mensuelle à date fixe ouverte à tous les blogueurs de Paris ou de passage dans la capitale.”
23 juillet. Je m’insurge contre tous ces blogues français qui ont un nom en anglais.
23 juillet. Je reviens sur “l’affaire Geradon” et la mercantilisation du blogue. Une grande première dans le monde francophone. “Je n’approuve pas vraiment ce genre de procédé, qui n’est pas, à mon avis, de la publicité traditionnelle. Qu’un blogueur ait des espaces publicitaires, clairement reconnaissables, soit. Que le blogueur lui même, au travers de ses billets, deviennent un organe de promotion, je suis contre. Et si le blogue à une vocation de source d’information, plus ou moins journalistique, je suis tout à fait contre. On tombe là dans la plus basique des déontologies de journaliste, même amateur.”
“Je regrette que les marchands du temple investissent la blogosphère, on sait déjà ce que cela a donné à l’échelle de l’Internet il y a quelques années déjà.”
“Bien sûr que tout le monde est libre d’utiliser son blogue comme il l’entend, mais la nature même du blogue c’est de s’exposer au regard des autres, à leur opinion et leur jugement. Après, ne jouons pas sur les mots, il y a une déontologie pour le blogueur, et à chacun de se la définir. Et cette déontologie sera forcément à géométrie variable suivant le genre de blogue.”
“Désolé, je n’édicte aucune règle pour personne. Mais je pense très fort, par exemple, qu’un blogue d’actualité, qui se veut crédible et lu, se doit d’avoir des règles de pratique, comme par exemple citer ses sources. Et comme je le pense, je le dis. Libre de discuter ensuite.” [Tiens, une vieille citation dédicacée à Gilles Klein et Pointblog, les vieux machins de 2003 sont finalement toujours d’actualité.]
24 juillet. Martine insinue que le nouvel homme, s’il y a, se trouve dans la blogosphère. Je ne sais pas si elle est tombée amoureuse de moi ou de Karl. L’homme se dévoile, aux yeux de tous, via le blogue.
27 juillet. Déontologie du blogueur, vue par Mario Asselin. “Je résume très brièvement : Être compréhensible par tous. Être sincère. Citer ses sources. Respecter la langue française. Modifications des anciens billets claires et commentées. Pas de “dé-publication” sans explication. Droit de supprimer des commentaires. Des pages légères. Répondre aux courriels. Commenter sur les autres carnets. Participer à des projets collaboratifs.”
3 août. “Tentative de classification de la blogosphère”. “Le terme de blogosphère recouvre une réalité protéiforme. Mais, même si il n’y a pas une définition précise du blogue, chacun sait reconnaître intuitivement ce qui est un blogue de ce qui ne l’est pas. Cette reconnaissance du blogue se fait au travers d’indices qui le distinguent d’un site Web lambda. Ces indices sont essentiellement structurels.” Vers une typologie de la blogosphère (version révisée en 2004).
6 août. Première dans la blogosphère francophone, l’annonce de recrutement. Celui qui a commenté “Il me faut ce job !” l’a eut.
6 août. Première réunion Paris Carnet. En plein pic de canicule, 37° C et plus. On annonce du beau monde… Christophe Ducamp, Karl Dubost, Stephanie Troeth, Olivier Meunier, Stéphane Le Solliec, Xavier de Mazenod, Delphine Dispa, Morgan Magnin, François Hodierne, Tristan Nitot, Daniel Glazman, Cyril Fievet, Maïa Mazaurette, Lunar (Lunarchiste), etc. Chryde se défile “Je serais bien venu, mais il fait vraiment trop chaud”. Pierre Carion se désole : “Parfois, ca fait chier d’habiter a l’etranger.”
7 août : compte-rendu du premier Paris Carnet. Un beau succès, et, rétrospectivement, une soirée mythique à l’échelle de la blogosphère francophone de l’époque. C’est ce soir là que je traite François Nonnenmacher de traître à la blogosphère pour ne bloguer qu’en anglais, “because he wanna be an international star”. J’ai réussi mon pari, je ne suis pas mécontent. Aujourd’hui, Paris Carnet arrive à sa 39e édition. Le concept est pérenne.
8 août. “Je dois vous avouer quelque chose, mais ne me jugez pas : il m’arrive de lire Pointblog en cachette…” Citation n’étant pas étrangère au fait que j’ai rencontré Cyril Fievet la veille, et que je n’ai pas détesté la personne. Toujours est-il que je me moque de la plate-forme qui monte, U-Blog, et de ses jeunes blogueurs logorrhéiques, dont le fameux “Journal de Lou”.
Karl monte au créneau à la défense de U-blog, par amitié pour Stéphane Le Solliec, créateur de la plate-forme. Marc-Olivier rajoute une couche en louant la qualité technique de U-blog. Houssein ajoute “La technologie des blogs permets à M. tout le monde de s’exprimer facilement, sans obstacles, de faire parvenir son message.”
Les commentateurs ne se privent pas de brocarder mon élitisme, mon lapin en premier. Stéphane Le Solliec conclue : “Maintenant, c’est vrai qu’U-blog semble avoir un taux de croissance important en ce moment. Je pense avoir réussi à faire un système accessible au premier venu à tel point que je connais une gamine de 10 ans réussi à mettre à jour son U-blog toute seule. Tant mieux.”
“Ben ouais, issus d’une petite élite de gens très branchés en informatique sachant installer un script perl, les blogs se démocratisent et se répandent maintenant dans la plebe. L’histoire se répète : le web, qui fut d’abord intelligemment utilisé par les chercheurs fut ensuite récupèré par les étudiants americains pour faire des milliers de pages persos débiles contre lesquelles un équivalent de Navire.net a certainement pesté en son temps.”
“T’es pas au bout de tes peines, puisque la prochaine étape sera le monde professionnel. Quand ils réaliseront le succès des weblogs, les journaux, les institutions, les entreprises françaises voudront toutes le leur. Chaque équipe de foot aura le sien, chaque valeur du CAC40 aura le sien, chaque projet à l’intérieur d’une entreprise aura le sien…”
Visionnaire.
9 août. Je me défends. “Réactions affligées à mon dernier billet : l’élitisme, c’est pas bien, on a pas le droit de juger les gens, on est pas meilleur, on est juste différent…” Je réponds “Bullshit”. “Laisse une chance aux jeunes” me dit-on.
11 août. François Nonnenmacher, alias Padawan, se défend de mes attaques : “non, je ne suis pas un traître”.
19 août. Une invention qui marquera son époque (en toute modestie), le “rapport de gendarmerie”, un genre de happening façon blogue. Un billet publié “en direct live”, mis à jour 132 fois dans la journée. C’était au départ une caricature de certains U-blogueurs publiant au moins 20 billets par jour pour raconter ce qu’ils venaient de faire, exposant le moindre détail de leur vie parfaitement inintéressante.
22 août. Annonce du 2e Paris Carnet, avec une bannière… heu…
22 août. Boites à liens. Ma découverte du concept de “links-blog”.
23 août. Scène de ménage sur un blogue, Matoo pour ne pas le nommer.
24 août. Je vire de ma blogoliste Emmanuelle Richard (la muse de JLR), pigiste américaine chez Libération qui s’acoquine volontiers du côté des libertariens, et je le dis. Même motif que pour Cyril Fiévet et Instapundit. Point commun, profession journaliste. Scandale ! On m’accuse de sectarisme et d’intolérance gauchiste, on me traite de “gros con”, “PD pédant petit bourgeois”, “stalinien”. 3 ans plus tard, je ne changerai pas une virgule de ce que j’ai écris. Je suis toujours aussi atterré par la désinvolture politique et l’inconséquence d’Emmanuelle Richard à recommander des sites nauséabonds.
26 août. “Je vais même jusqu’à penser que la blogosphère francophone s’illustre par sa mollesse, ses consensus plats, son absence de débats d’idées autres que technologiques, son caractère bien-pensant style ’ne-faisons-pas-de-vagues’, sans convictions bien tranchées et privilégiant les amitiés à la confrontation. Ou peut-être est-ce encore un symptôme de la décomposition politique qui affecte la France…”
29 août. “Pour revenir au traître, ma pique ne fut pas sans effet, puisque depuis cet échange, il publie l’un des blogues francophones parmi les plus intéressants.”
1er septembre. Bataille du Vrai Nom chez CraoWiki.
3 septembre. À propos d’Emmanuelle Richard. “Hier, je la trouvais inconséquente, aujourd’hui, je la trouve élégante.”
4 septembre. 2e Paris Carnet. “Imaginez les au fond d’un bar crade et enfumé, dans une rue à putes, à refaire le monde avec leurs pseudo-idées bourgeoises et bien pensantes. Tous regroupés en grappes de chapelles sectaires, d’un côté les craoistes wikisants à la solde du grand capital, de l’autre les ayatollahs des Web Standards, ou encore les DotClear (shampooing antipelliculaire?) et les Movébeuletipistes : voilà bien une bien consternante assemblée.” “De plus, je suis drôlement déçu, M. Le Solliec n’est même pas venu me casser la gueule. Encore un gros parleur, petit faiseur…” “Voilà, ParisCarnet, n’y allez pas, c’est tous des cons.”
16 septembre. Le sexe de la blogosphère.
18 septembre. PointBlog lance l’opération “Biblioblog”. “Les blogueurs participants doivent soumettre leurs trois livres favoris.”
20 septembre. C’est quoi un blogue ? “Pour parler du blogue, il faut savoir dissocier forme et contenu. Trop souvent, des auteurs s’engagent dans l’impasse en tentant de définir le blogue par les contenus. Cette approche est condamnée à l’échec, même si étudier les contenus est par ailleurs fort intéressant.”
6 novembre. 4e Paris Carnet (j’étais en mers lors du 3e), avec, en vedette américaine, Pierre Carion.
8 novembre. Stéphane Gigandet règle ses comptes avec Jean-Luc Raymond de Mediatic. “Quelques heures plus tard, l’article et les commentaires disparaissaient, sans aucune correction. Je ne le savais pas à l’époque, mais cela allait devenir la signature de Jean-Luc Raymond : publier une attaque en s’appuyant sur des faits faux, et le dommage étant fait, supprimer l’attaque et ses démentis, sans faire la moindre correction, le tout dans le mépris le plus total (et le plus illégal) du droit de réponse. Oui, on parle du meme Jean-Luc Raymond de mediaTIC, celui qui a pondu le Code de Déontologie du Blogueur en 25 points à la manière 10 commandements sur lequel s’est extasié la moitie de la blogosphère.”
22 novembre. Une certain Loïc, U-blogueur. “Quand je vois cet enthousiasme que je qualifie de délirant, je me dis crûment qu’il faut arrêter la branlette. J’ai le sentiment de relire des envolées lyriques de la glorieuse époque de la ’Net-Économie’.”
Les “flash-mobs”
10 août. Première “foule éclair” à Montréal. Plutôt poétique.
29 août. Première “flash-mob” à Paris. Panurgisme. “Le général Napoléon Bonarparte aurait déclaré à proximité de Gizeh ’du haut de cette pyramide, 40 siècles vous contemplent’, hier, quelque facétieux aurait pu déclarer qu’au-dessous de la pyramide, 42 moutons se contemplaient, entourés de 42 journalistes, et le troupeau de s’auto-congratuler le nombril en s’applaudissant bien fort.” Et dans un de mes commentaires : “Les FlashMobs passeront vite aux oubliettes de l’histoire, à moins de prendre une dimension soit politique soit clairement artistique.” JLR, très impliqué dans la promotion du phénomène, imprégné des écrits du “cyber-gourou” Howard Rheingold, pense que j’ai tort.
1er septembre. “La question Flash-Mob se pose toujours, malgré le refus quasi-autiste de certains à poser la moindre analyse sur le phénomène, ou les réactions non distanciées, style cour d’école, ’tu n’y étais pas, t’as pas le droit de juger’. Et je n’ai pas de réponses à apporter, sinon l’expression des mes propres doutes.”
3 septembre. JLR n’apprécie pas mes piques anti-flashmobs, censure mes commentaires et me vire de la blogoliste de Mediatic.
5 septembre. L’animateur Laurent Ruquier a décidé d’organiser une “flash-mob” pour rire dans le cadre de son émission sur France 2 “On a tout essayé”. JLR invite les gens à venir saborder ce tournage qui ridiculise ses chers “flash-mobs”. Pathétique.
5 septembre. Par esprit de provocation, je me rends surs les lieux du tournage de Laurent Ruquier. “Je me suis rendu à une FlashMob ! Et tout s’est fort bien passé, dans une ambiance bon enfant. C’était plutôt gai et amusant. Il y avait même une mamie flashmobeuse… Même pas l’ombre d’un contestataire, ou même d’un blogueur.” Même pas vu JLR…
15 septembre. Seconde “foule éclair” à Montréal. Toujours dans la poésie.
20 octobre. Flashmob anti-pub. Voilà qui fait plus de sens.
Vie du blogue
27 janvier. Je me pose déjà des questions existentielles : “Mon blogue est-il réellement un blogue ? N’est-il pas plutôt un mélange d’éditorialisme vaguement polémique et de journal intime ? Bref, c’est quoi un blogue ? Ça y est, j’ai lâché la grande question récurrente sur tout blogue qui se respecte ! C’est donc que mon blogue est finalement peut-être un blogue. Sans blague…”
28 janvier.Je publie mon premier billet “en vrac”, facilité du fourre-tout.
25 février. Sur le modèle de Karl, je songe à montrer mes fesses sur mon blogue, un jour…
9 mars. Je publie la première photo de moi, mais… elle date de 1985…
10 mars. Petite fatigue. “À force de lire des propos agressifs et de recevoir des menaces en tout genre, on a beau être fort et équilibré, on en vient à déprimer et parfois même à céder à la parano.”. Il faut dire aussi que j’ai joué avec le feu, ne jamais faire de liens directs vers des sites haineux.
28 mars. Georges (Les Autres) me fait le reproche de citer trop de sources en anglais, sans prendre le temps de les traduire. “Le problème, c’est le temps. Mon blogue est toujours fait dans l’urgence, je n’ai pas assez de temps à accorder à chaque billet. Oui, j’aimerai faire des papiers plus fouillés, documentés, des mises en perspectives. Oui, ce serait respectueux envers mes lecteurs que de traduire mes (souvent) longues citations, ou tout du moins d’en faire une brève synthèse. Oui, je privilégie plus la quantité que la qualité, surtout en ce moment où nombre d’informations sollicitent mon esprit. Mea culpa.”
31 mars. « Un excité de Miami (Floride) me dit que je fais “le jeu des hordes islamo-fascistes”, que “tonton” est mon maître à penser et que je suis un “bobo protégé par les forces de l’ordre”. Ce genre d’attaques à le don de me re-gonfler à bloc. »
7 avril. “C’est la magie de l’Internet toujours intacte et perpétuellement renouvelée. La magie d’une bouteille à la mer jetée dans l’océan numérique, qui parfois atteint une côte hospitalière où un citoyen du monde lira votre message et tentera d’y répondre.”
2 juin. Je déjeune avec un blogueur (Georges, Les Autres.) Une rencontre dans la vraie vie, une grande première pour moi.
3 juin. Blogue en grève. Quelques heures seulement…
7 juin. À l’époque ma blogoliste était classée par fréquence de lecture, et, je n’utilisais pas d’agrégateur, inimaginable aujourd’hui.
17 juin. “Mais, je l’avoue, j’ai plaisir d’être lu, et encore plus d’avoir la reconnaissance de gens que j’admire (qu’ils se cherchent, ils sont presque tous dans ma blogoliste). Devrais-je en avoir quelque honte ? Non, je ne pense pas. Est-il inavouable d’exprimer sa satisfaction à être lu ? Non, je n’ai pas le syndrome de l’éternel incompris qui tisse sa toile dans le silence.”
20 juin. Pause blogue. C’est la mer qui prend l’homme…
27 juin. On me voit à la télé, on m’entend à la radio, mais, ce n’est pas encore pour mon blogue.
12 juillet. Je me fais piéger par de fausses lettres de collabos. Blogueur, vérifier, vérifier et encore vérifier.
19 juillet. “La fréquentation des blogues m’a sensibilisé à l’importance des Standards du Web, elle a fait évoluer ma pratique et bien des fois elle m’a proposé des solutions techniques élégantes et efficaces. La blogosphère m’a donné l’occasion d’être en contact avec des gens de qualité et passionnants qui partagent une vision prospective enrichissante du Web. Elle m’a aussi redonné la passion de l’Internet que j’avais un peu perdu au fil des années du n’importe-quoi de la “nouvelle économie”. Elle m’enrichit d’idées nouvelles qui alimentent ma créativité. La blogosphère est aussi un vivier de personnes ultracompétentes dans leurs domaines respectifs, autant de personnes qui pourront vous donner un coup de main sur un projet professionnel, souvent de manière désintéressée, autant de personnes qui trouveront dans leur carnet d’adresses la perle rare qui vous manque.”
12 août. Publication d’une page “à propos”. Où l’on peut apprendre que je n’aime pas les libertariens, le néo-libéralisme, les curés, la malbouffe, les fausses sciences, l’UMP, le PS, l’homéopathie, Macromedia Flash, Richard Martineau, McDonald’s, la psychanalyse, Françoise de Panafieu, Noël, Brigitte Bardot, la canicule, Alain Delon, Windows, les pédés de droite, l’astrologie, Mario Dumont, la censure, le Beaujolais nouveau, Internet Explorer, la guerre, Pascal Nègre, l’anti-intellectualisme, les anglicismes inutiles, Alain Madelin, Fox News, le spam, Microsoft, Glenn Reynolds. Une liste forcément très incomplète. “Un homme qui aime le maroilles ne peut pas etre completement mauvais…” — Pierre Carion.
29 août. “Les blogues comme le mien, qui ne sont pas monothématiques et d’une voix unique, mais qui, au contraire, vont un peu dans tous les sens, en mélangeant les genres, dans le fond comme dans la forme, s’offrent inévitablement à des problèmes de perception. — Peut-être aurais-je dû créer plusieurs blogues, un carnet sérieux sur l’actualité et la politique, un satiriste, critique et provo à prendre avec humour, un sur l’analyse du phénomène blogue, un autre encore, plus personnel, etc. Mais je dois dire que j’ai parfois plaisir à la confusion des genres qui laisse toujours planer le doute et laisse le lecteur dans l’expectative “Est-ce du lard ou du cochon?”, mélange qui est aussi une richesse en laissant la possibilité permanente de la surprise. Le souci, c’est que cela peut faire planer aussi le doute sur les billets plus sérieux.”
2 septembre. Première photo de chatons. “Les blogues à chats sont une calamité du Web…”
4 septembre. “Ces lecteurs intransigeants qui vous mettent la pression, ils attendent une qualité constante, pointent vos faiblesses, vous font constater que vous vous livrez parfois à la facilité. Finalement, on rêve d’être lu et puis quand cela arrive, vous voilà saisi d’inhibition à écrire la moindre phrase en pensant ’comment cela va t-il être lu, interprété ?’. À avoir les statistiques qui montent, on en perd sûrement en fraîcheur et spontanéité.”
5 septembre. “J’ai des difficultés à envisager un blogue sans commentaires. Le courriel, cela n’a rien à voir, c’est un message privé qui est une invitation implicite à une réponse, à engager une discussion. Le commentaire, c’est public, c’est plus gratuit et cela n’attend pas nécessairement de réponse de la part de l’auteur du blogue. Si Karl n’a pas de commentaires, je le regrette de temps en temps, je voudrais parfois lui signaler une chose ou deux (une erreur, un complément, un clin d’oeil, un questionnement, voire une critique), mais privé de l’immédiateté et la simplicité du commentaire, je ne le fais pas, je n’envoie jamais de courriel à Karl. Il ne sait pas ce qu’il rate.”
18 septembre. Pause blogue. Je pars en mer faire le tour de l’Espagne, de Marseille à la Rochelle.
4 octobre. Sac à terre. “Les mains calleuses, la démarche chaloupante, le visage brûlé de soleil, le corps fatigué, le cœur à la dérive, je débarque. Tant de choses vécues de l’ordre de l’ineffable, et le temps qui s’est distendu, j’ai le sentiment d’être parti plusieurs mois. Tout m’est étranger, la vie semble s’écouler à mes côtés en m’évitant le long d’une frontière invisible. Ces sons, ces parfums, le côtoiement de ces visages étrangers dont je suis désaccoutumé, passent le long de mon bord et un peu hagard, je déambule dans un monde à se réapproprier.” — “La seule chose sûre, j’embarquerai à nouveau. Il n’y a pas d’expérience humaine plus riche et forte, et nos vies de techno-yuppies sont bien fades à côté. D’ailleurs, j’ai bien des doutes sur la poursuite de ce blogue. Peut-être plus parler de voyages… Et abandonner l’écume des choses, le futile, l’actualité qui se délite aussitôt après avoir été énoncée.”
7 octobre. La grosse fatigue. “Un retour à terre difficile, la fatigue du corps, une affection agaçante et très douloureuse, des commentaires idiots et méchants, voilà qui fait que je n’ai pas très envie d’alimenter ce blogue ces temps-ci. Ça reviendra, sous une forme ou une autre. Soyez juste un peu patients. J’ai encore tant à partager.”
10 octobre. Toujours pas de billet. Une photo. Puis, soudainement, le retour.
24 octobre. Sur le modèle de Karl, je montre mon cul. (Le lendemain, je “mosaïque” une partie de la photo…)
13 novembre. J’ouvre mon photoblogue.
J’arrête le blogue
22 novembre. “Est-ce le contrecoup dû à la réception par une population toujours plus large, qui engendre des réactions déplacées qui fatiguent, la perte de la notion d’espace intime d’expression à destination d’un public choisi, d’un cercle de pairs, ou encore, le risque à s’exposer de plus en plus mal assumé ? - Est-ce la certitude d’être lu qui inhibe ? Ou la perte du plaisir d’écrire ? La crainte de ne pas répondre aux attentes (car figurez-vous que les lecteurs ont leurs attentes et ne ne privent pas de vous le signaler) ? Le souci de ne pas apparaître comme péremptoire ou infatué de son ego ? Une envie subite d’humilité et de discrétion ? — Est-ce l’exaltation de la découverte d’un nouvel outil qui est retombée ? Je me lasse vite de mes jouets. Peut-être aussi suis-je versatile et inconstant… — J’ai la nostalgie des débuts de ce carnet. Des joies de la découverte, de l’interactivité, du partage, de la rencontre. J’avais vingt lecteurs et je connaissais chacun.”
“La blogosphère me fait l’effet d’une cours de récréation où l’on vient faire son petit tour, où l’on s’amuse, et puis s’en vient le sentiment de vanité, et on quitte la salle du banquet en catimini.”
23 novembre. Avis de fermeture définitive.
Loic
comment ça l’an 1 “avant LLM”, j’ai démarré en oct 2003 :)
be-rewt
Ahhh la belle bande de vieux cons !
Joachim
j’ai du découvrir ton navire en mai-juin de cette année là. mais ça me paraissait un peu trop “adulte chiant”. je me souviens du rapport de gendarmerie, j’avais même voulu imiter. mais ça faisait pas assez “adulte chiant”, sans doutes.
Off Topic
Putain qu’on est vieux! Merde, va falloir que je m’y remette avant que ma barbe ne pousse.
Dominique
Je vais le dire tout de suite, je n’aime pas du tout la forme de ce texte à la différence du précédent. Il aurait fallu rentrer moins dans l’ordre chronologique, mais faire quelque chose de plus thématique (quitte à faire des impasses ou à ne pas restituer son itinéraire).
Laurent
@Dominique : il y a déjà plus de trente heures de boulot sur ce machin, tu m’imagines pas ce que ça représente, ne serait-ce que tout relire, je n’ai pas le courage d’en faire plus, même si je comprends ton point de vue. En fait, ça servira plutôt à moi.
Le précédent, c’était seulement sur une période d’un mois, ce n’est pas comparable.
Ça intéressera peut-être ceux qui ont connu l’époque, et, ça me suffit. Juste raviver des souvenirs.
Laurent
Et, c’est quand même très thématique, c’était le but.
Michel D.
I feel so old! Et parlant de machin Laurent, vous nous envoyez les vôtres ici? ;-)
ZEL
C’est quand même assez glabulcinant. 4 mecs sont venu sur mon blog à partir du tien, alors que je n’y ai jamais mis les pied (et je ne vois aucune référence à mon blog).
Bon, c’est pas où qu’il faut commencer à lire ?
ZEL
(pieds / par où)
Eldebaran
@ZEL : …
ZEL
Ah… :) J’avais pas vu le lien.
zagi
Bonjour M.Gloaguen, je viens de trouver votre blog par le biais d’une recherche sur la blogosphère. J’ai survoler votre blog, qui me semble très intéressant et surtout bien établi, mais c’est particulièrement votre “typologie de la blogosphère” qui a attiré mon attention.
Je me présente, Josianne, maman de 26 ans, Québécoise. Je suis présentement à la construction d’un projet d’école virtuelle, par le biais des différentes techniques de médias que j’ai acquise au cours des 6 dernières années de ma relation avec l’internet.
Étant autodidacte, j’ai une variété de connaissances, mais j’en ai approfondi que très peu. Je suis à la recherche de personnes désirant partager leurs connaissances et participer à la constructions d’un projet collectif.
Pour donner un peu de concret, je vous dirais que je tente de me situer au centre de votre triangle. L’idée de l’école, vient du désir de développer l’ouverture d’esprit, l’esprit critique, le partage, le sens des responsabilités et le goût et le plaisir d’apprendre. Toutes ces petites choses que l’on nous enseigne à l’enfance et que la vie tend à nous faire oublier en vieillisant.
Je m’arrête ici pour le moment. Je suis présentement à l’écriture de la présentation du projet, si ça vous intéresse ou intéresse tout autre lecteur de ce message, vous êtes invités à prendre contact avec moi.
Blah ?